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Face à un dilemme: recherche quali vs recherche quanti

Après deux heures de formation, je peux confirmer sans aucun doute que je suis un quantitatif. Je conçois le monde en des termes qui indiquent des relations de forces variées et quantifiables, d'influences comparables mathématiquement. Pour moi, les termes "comparer", "lier", "associer", "validité", "saturation", "force", "puissance" et quelques autres ont un sens très précis. Or, depuis quelques heures, j'entends des gens utiliser ces mots dans des contextes qui n'ont aucun sens pour moi, d'une manière que je n'arrive pas à saisir, accepter, comprendre, capter... Ils disent des choses et je m'aperçois quelques minutes plus tard que je n'ai rien compris! Un grand et long dialogue de sourds!

J'arrive pourtant facilement à accepter que la recherche qualitative en éducation soit importante et qu'elle soit utile. Elle peut, entre autres, informer la recherche quantitative ou favoriser l'exploration d'hypothèses et de relations qui sont difficile à appréhender, comprendre... Je trouve souvent dans des articles qualité des idées de recherche quantitative. Je trouve souvent dans des recherches qualitatives des conclusions qui amènent ou expriment la nécessité d'une suite quantitative. Le contraire me semble aussi fréquent. Les recherches quantitatives dégagent souvent des pistes de recherche qui nécessitent selon moi des études qualitatives, au moins pour faire un premier ménage. J'ai, évidemment, un biais...

Mais je n'arrive pas à envisager le monde de cette façon.

Un collègue vient par exemple de parler de comparaison qualitative... Et bien, moi, j'ai immédiatement penser en terme de différences mathématiques... Plus ou moins? Le groupe 1 est plus ou moins (caractéristique de votre choix) que le groupe 2 et ces différences sont-elles significatives? Sont-ils significativement différents l'un de l'autre? Statistiquement, évidemment!

Quelqu'un dans ma blogosphère parlait récemment de conflit cognitif... Ça décrit bien mon état d'esprit actuel!

pgiroux

Auteur: pgiroux

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Commentaires (2)

Marielle Potvin Marielle Potvin ·  26 septembre 2009, 1:54:17 AM

Patrick, n'oublie pas en cours de route que ce genre de conflit est bénéfique. C'est un signe que tu as entamé le processus de compréhension d'un phénomène. La lumière jaillira au bout de ce tunnel, jusqu'à la prochaine noirceur... C'est ainsi que se construisent les apprentissages de qualité.

François Guité François Guité ·  26 septembre 2009, 2:57:12 PM

La quantité n'est qu'une qualité d'un phénomène. Ne voir que la dimension quantitative d'une chose, et particulièrement en sciences humaines, en limite la compréhension, du moins dans la perspective de ce que la pensée humaine permet de dépasser la représentation positiviste.

Ce qui n'enlève rien à l'importance de la recherche quantitative. Il ne faut pas voir dans le quantitatif et le qualitatif une opposition, mais une complémentarité. Une qualité est aussi une question de degré, donc d'interprétation quantitative, quoique souvent approximative. Tant mieux si l'analyse quantitative peut apporter des données plus précises.

L'un sans l'autre donne souvent une analyse boiteuse, voire unijambiste.

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