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Comment inciter les enseignants à utiliser les TIC?

Comment inciter les enseignants à utiliser les TIC?

Étrangement, c'est un animateur de RÉCIT qui m'a posé cette "colle"... C'est étrange parce-que c'est le genre de question que je poserais moi-même aux animateurs de RÉCIT... Si je devais faire une recherche sur le sujet, je commencerais par interroger et observer des animateurs de RÉCIT. C'est ce que je nommerais une source crédible d'information. Dans ce cas particulier, je crois que l'animateur de RÉCIT a récemment accéder à ce poste.

Il y a plein de facteurs importants... Ce billet résume plusieurs conditions à mettre en place afin de favoriser l'intégration des TIC. ( Et je note que c'est le résultats du travail de mes étudiants et des nombreux volontaires de l'automne dernier!)

Avec le temps, une stratégie qui me semble particulièrement "payante" avec mes étudiants est de leur montrer que les TIC peuvent leur être utiles au quotidien dans leur vie quotidienne. Lorsque j'aborde le thème du Web 2.0 et des applications en ligne, je leur présente par exemple Google Docs en utilisant des exemples liés à leur vie d'étudiants. Je leur démontre que ça peut être facilitant dans leur vie quotidienne, personnellement.

Imaginez! Plus besoin d'échanger des courriels avec vos partenaires de travail pour les travaux d'équipe. Il n'y aura pas 25 versions différentes du même document à gérer. Et en prime, vous aurez un historique complet de toutes les modifications effectuées. Faisons une test... Aujourd'hui, créons un document en groupe. Encore mieux, prenez vos notes de cours en équipe, en collaborant à 3 ou 4 directement sur le même document.

Ce type de discours semble les toucher. Les travaux d'équipe, c'est quelque chose que nos futurs enseignants connaissent! Je n'ai pas de chiffres, mais je crois avoir remarquer que le taux d'adoption de cet outil est beaucoup supérieur maintenant que lorsque je le présentais en tentant de vendre ses possibilités pédagogiques et en mettant l'accent sur la salle de classe ou l'école. Plusieurs petites équipes de travail utilisent maintenant GoogleDocs à chacun de mes cours... Des étudiants de l'an dernier m'ont même reproché de ne pas leur avoir enseigné en me précisant que, ça! (en pointant l'application affichée à l'écran du doigt), c'était une technologies vraiment utile! Si seulement ils consultaient mon plan et leurs notes de cours! Je parlais de Writely avant que ça deviennent GoogleDocs!

Cette hiver, j'ai employé la même stratégie pour plusieurs outils technologiques. Je crois que ça fonctionne. Plusieurs étudiants adoptent les outils dans leur vie quotidienne universitaire ou pour répondre à leurs besoins personnels.

J'imagine qu'ils feront le prochain pas par eux-même, que ces outils deviendront tellement usuels qu'un jour ils les présenteront à un collègue ou les utiliseront dans leur classe sans trop réfléchir... Sans se rendre compte qu'ils travaillent différemment et ont intégrer les TIC.

Que pensez-vous de mon approche? C'est ce que je nomme de l'intégration des TIC en passant par la bande!

pgiroux

Auteur: pgiroux

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Commentaires (7)

Pierre Lachance Pierre Lachance ·  13 février 2008, 3:12:37 PM

Bonjour M. Giroux,

en fait, qu'on débute au RÉCIT ou qu'on soit un ancien, la question demeure. Car, LA recette n'existe malheureusement pas. Les enseignants sont comme nos élèves, ils sont tous différents. Donc les stratégies/techniques doivent elles aussi être différentes. Le problème est de passer «assez» de temps avec un enseignant pour «trouver» ce qui marchera pour lui.

Votre approche est intéressante pour faire découvrir les TIC potentiellement intéressantes pour l'apprentissage aux enseignants (c'est un peu ce que nous tentons de faire avec ce blogue: eap.recit.org), qui, on l'espère toujours, les feront utiliser à leurs élèves par la suite. Elle fonctionne pour certains enseignants. Pour d'autres, le fait de se sentir «non en contrôle» (ne connait pas toutes les fonctions des applications), une crainte les empêche de le faire.

Pour ce qui est de la fameuse phrase: pourquoi on ne savait pas que ÇA existait? C'est une question que l'on entend aussi régulièrement lors de formations/accompagnements. On ne peut malheureusement pas former/supporter tous les enseignants. Il y a donc beaucoup de gens qui n'auront pas l'information (qui est cependant disponible sur le web, mais c'est une information qu'ils n'ont pas non plus ;o) ).

Au plaisir.

Patrick Giroux Patrick Giroux ·  14 février 2008, 9:54:26 AM

Alors permettez-moi de reformuler ma questions. Quelles stratégies employez-vous le plus souvent et avec le plus de succès?

Mario Asselin Mario Asselin ·  14 février 2008, 8:38:11 PM

Parmi les différentes stratégies essayées, celle qui consiste à leur offrir d'apprendre au contact des TIC me paraît être la plus productive. Quand un enseignant apprend lui-même au contact des TIC, il conçoit plus facilement que faire-apprendre au contact de ces outils fait su sens...

Pierre Lachance Pierre Lachance ·  15 février 2008, 9:47:39 AM

Bonjour, plusieurs enseignants «non-TIC» semblent se créer une barrière solide face aux TIC. Cette barrière est très difficile à percer pour un formateur «occasionnel» (1 ou 2 jours de formation par année pour les chanceux). Donc, dans la région de Québec, le RÉCIT a créé un camp TIC de 5 jours (4 jours de formation + la présentation/communication) pour se donner plus de chance de percer la barrière. -> Stratégie du temps et de la relation (esprit de camp) avec l'apprenant.

Proximité: le formateur a plus de chance d'avoir du succès s'il est «près» de l'apprenant, qui «avancera» si quelqu'un peut l'aider quand il en a besoin. Des milieux mettent en place des groupes de répondants TIC (souvent supportés par l'animateur RÉCIT) présents dans chaque école. Après l'appropriation des bases (différentes pour chacun), on peut possiblement éloigner un peu l'accompagnateur (EAP, forum, courriel... par exemple).

L'amusement avec les TIC (l'idée est de mon collègue Pierre Couillard): Nous (les formateurs) sommes peut être un peu trop «sérieux» avec les TIC. Question: est-ce qu'il y a des apprentissages de réalisés en ayant du plaisir à faire de la robotique par exemple? Ou encore à programmer un petit projet dans Scratch ( squeaki.recitmst.qc.ca/wa... )? Je crois que oui. Si on «accroche» un enseignant avec cette ludo-stratégie, il y a des chances que la barrière anti-TIC soit plus mince quand viendra le temps des choses sérieuses ;o)

Voilà pour l'instant...

Clochix Clochix ·  18 février 2008, 12:46:57 PM

Question annexe : ne trouvez-vous pas dangereux d'inciter les étudiants à utiliser des services fermés fournis par des entreprises commerciales ? Tous les services en ligne sont certes très pratiques, mais présentent de nombreux dangers, en terme de confidentialité et de pérennité.

Dans le cadre de l'enseignement, ne faudrait-il pas plutôt promouvoir des services en ligne qui présentent un minimum de garanties d'ouverture ?

Pierre Lachance Pierre Lachance ·  18 février 2008, 3:24:16 PM

Bonjour M. (ou Mme) Clochix.

Avez-vous des outils «ouverts» permettant les possibilités de Google Doc? Si oui, je suis preneur, car moi aussi j'ai cette valeur d'ouverture, de pérennité, etc.

Par contre, Google n'est pas le plus fermé des outil. On peut exporter en divers formats (dont le odt) les documents créés avec Google document et ainsi s'assurer d'une certaine pérennité des documents. Le document ainsi exporté sert aussi de sauvegarde du travail, ce qui est nécessaire pour n'importe quel outil du web 2.0.

Au plaisir.

Patrick Giroux Patrick Giroux ·  19 février 2008, 11:54:31 AM

Ces questions sont régulièrement posées par les étudiants. Ils sont sensibles d'ailleurs à l'aspect "pérennité" et de plus en plus à la "confidentialité". Moi aussi! Je ne connais cependant pas d'alternative libre ou tout à fait sécuritaire. Je crois cependant que Google a trop à perdre pour prendre des risques du côté de la confidentialité et que mes étudiants sont capables d'apprendre à faire des copies de sureté...

Pour comprendre mon choix, il faut aussi tenir compte du fait que je tente de convaincre ces futurs enseignants que les TIC peuvent être faciles... En 2008, plusieurs futurs enseignants sont encore fermés aux TIC et très peu compétents. Google à l'avantage important d'offrir une miriade de services centralisés au même endroit, accessibles avec un seul mot de passe, toujours disponibles en ligne. GoogleDocs, Google Alertes, Google Bookmarks, Google Reader, IGoogle, Blogger, Google Agenda... Ces outils sont puissants. Ils sont aussi plutôt ouverts. J'affiche par exemple mon agenda Google dans Évolution (un courielleur libre) grâce à une technique issue du logiciel libre. J'importe mes présentations et mon matériel de cours produit avec OO2 directement dans GoogleDocs. J'exporte facilement les travaux de mes étudiants qu'ils me partagent à l'aide de GoogleDocs en ".odt" afin d'en conserver des traces.

Ne croyez cependant pas que je suis vendu à Google... Lors de parlez du Web 2.0, j'ai présenté l'ensemble des produits Google, mais j'ai aussi présenté Flickr, Del.ici.us et quelques autres outils. Lors de parler des moteurs de recherche, j'ai encouragé mes étudiants à essayer une miriade de moteurs. J'ai même avoué utiliser Exalead plus souvent que Google et encourager mes étudiants à le mettre réellement à l'essai. (L'interface d'Exalead lors de la présentation des résultats est selon moi le plus convivial et le plus performant.)

Aujourd'hui, début 2008, les services Google étaient simplement ceux qui convenaient le mieux dans mon contexte, selon mes buts et objectifs et en fonction de mes contraintes... Rien de plus! Rien de moins!

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