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La pêche au savoir

Tous les étudiants ne sont pas convaincus de la pertinence pédagogique de l'écriture sur les blogues, de l'importance de structurer et d'organiser son texte. Je crois que c'est en lien avec notre conception profonde de l'éducation. Pas celle que l'on déclame sans trop réfléchir, celle que l'on vit et exprime par nos actions.

Dans l'actualité, plusieurs mettent en doute les approches modernes, prônant l'abandon de 25 ans de recherches et de 10 années d'efforts au profit d'une vision rétrograde de l'éducation ainsi qu'une évaluation ridiculement sommaire et incomplète d'un processus très complexe qui implique la mise en pratique de savoirs, de savoirs-faire et de savoirs-être pour transformer de la simple information en SAVOIRS. Le recul récent du politique quant à l'éducation n'est rien d'autre que l'abandon de l'idée de conquête de Charlot pour un retour à la médiocrité du "par coeur" et de la répétition à outrance.

C'est de cette conception de l'apprentissage et du rôle réel des TIC qu'il est question dans cette citation. C'est du moins à ces pensées qu'elle m'a ramené.

On ne vas pas à la pêche au savoir en naviguant au hasard sur des bancs de données et en jetant négligemment une ligne. Et on ne revient pas plus savant après avoir trouvé l'information recherchée. (...) Le savoir n'est pas l'accumulation des informations glanées grâce à la générosité des concepteurs de pages Web qui ont bien voulu nous informer, c'est-à-dire mettre en forme les données que nous n'avons pas voulu consommer brute. Il n'y a pas de vraie connaissance octroyée, offerte, servie; tout savoir est conquête.

***Citation de B. Charlot dans Boissonneault (2009: 70). Enjeux de la médiatisation à l'université, collection Épistémè, Éditions Prise de parole, Sudbury.

Comme me l'a dit François Guité la semaine dernière lors d'une discussion sur Skype:

Certains pensent réussir à aller de l'avant en gardant constamment les yeux sur leurs rétroviseurs...

*** J'ai rapporté les propos de François le plus exactement possible. Plus d'une semaine a passé et la mémoire est une faculté bien imprécise, même après 12 ans d'université...

pgiroux

Auteur: pgiroux

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Commentaires (10)

François Guité François Guité ·  02 février 2010, 4:12:04 PM

Pour préciser la citation, je rapportais les propos de Marshall McLuhan, le fameux philosophe et éducateur canadien à s'être intéressé aux médias, qui disait « Nous observons le présent au travers d'un rétroviseur. Nous marchons à reculons dans le futur. » (“We look at the present through a rear-view mirror." "We march backwards into the future.”)

Patrick Giroux Patrick Giroux ·  02 février 2010, 4:58:00 PM

Merci François. Pour dire la vérité, j'ai le livre ici. J'étais un peu de mauvaise foi. J'en profitais pour me donner un exemple à moi-même (qui d'autre pouvait le savoir?) que l'approche par connaissance n'est pas suffisante. Il faut faire l'effort d'ouvrir le livre, de réfléchir, de contextualiser...

Je te remercie néanmoins pour ta rigueur habituelle!

Sylvain Sylvain ·  02 février 2010, 7:05:15 PM

Et Prensky a cité McLuhan dans sa conférence à Clair2010 ;-)

jasselin jasselin ·  03 février 2010, 11:39:49 PM

Au Québec, il est difficile de faire progresser au jour le jour la culture des institutions publiques. Nous étions, avant la réforme de l’éducation, selon moi, immobiles depuis des années, loin derrière bien d’autres provinces Canadiennes. Alors, ils ont fait la réforme de force et maintenant certains veulent reculer pour revenir comme dans le bon vieux temps. La même chose s’est produite dans le réseau de la santé avec le virage ambulatoire que j’ai vécu de l’intérieur comme infirmier.
Selon moi, ce qu’il faut au réseau de l’éducation, c’est de la flexibilité en opposition à la rigidité. Les citoyens doivent s’adapter sans relâche aux mouvances de la société, de la technologie, etc. Comment faire des citoyens qui s’adaptent, qui évoluent, qui investissent au développement d’une société inclusive et plus humaine.
Des écoles à l’écoute des besoins de la jeunesse, où le jeune se sent comme une personne importante : jeune qui est fier de fréquenter cette école; des enseignants qui sont passionnés par leur travail à qui on fait confiance, qui peuvent innover, qui peuvent consulter, qui ont droit de se tromper; des parents qui peuvent entrer dans l’école, participer aux activités scolaires et parascolaires; des parents qui sont consultés, écoutés et appuyés.
Le but de ce commentaire est de souligner l’importance d’améliorer à chaque jour nos écoles, plutôt que d’asséner un grand coup de balai réformiste.

Patrick Giroux Patrick Giroux ·  04 février 2010, 1:05:36 PM

hummm... merci pour ce petit commentaire jasselin. Je vais le réfléchir, le murir et l'apprécier! Ça me semble très juste! Et c'est tellement positif et orienté vers le futur, vers des actions, des idées à réaliser que c'est encourageant lorsque c'est formulé par un enseignant qui s'occupe de la génération de demain!

mtremblay mtremblay ·  05 février 2010, 10:45:30 PM

Nous marchons à reculons dans le futur. J'aime beaucoup cette citation et je la retrouve constamment à travers les gens dans mon milieu de travail. À toute les fois que notre entreprise veut innover, les gens reculent devant la nouvelle technologie. Ceux qui ne veulent pas se soumettent aux nouvelles technologies bien elles vont manquer le bateau. Il y a sûrement une raison pour que les entreprises donnent un coup de bar vers l'avant.

Pour ce qui est des blogues je trouve particulièrement ça difficile de me concentrer sur ce travail, mais je veux et je vais y arriver. Je vais lire de plus en plus même si je me perds à travers tous ces liens. Je suis prête à me passionner sur le sujet et de réussir ce cours même si je trouve que la barre est très haute. Je regarde à l’occasion dans mon rétroviseur juste pour me rappeler un peu de ma génération que j’aime tout autant.

Patrick Giroux Patrick Giroux ·  06 février 2010, 4:30:33 PM

Pas besoin d'oublier ta génération, mais pour le temps d'un cours, essayons ensemble de mieux comprendre la prochaine et de maîtriser un peu leurs outils.

mcote mcote ·  08 février 2010, 4:08:56 PM

Je ne suis pas très à l'aise à publier un commentaire, mais vos réflexions m'amène à me questionner. Je suis une adapte du rétroviseur. Il me sécurise, me donne des points de repère et une impression de déjà vu. Que des avantages selon moi.

Mon questionnement vient du fait que si on n'évolue pas, on ne peut pas progresser. Un bon enseignant doit s'adapter et avancer vers la génération qui va bientôt prendre place sur nos banc d'école, sans oublier nos étudiants plus matures. Merci à jasselin de sa réflexion.

cfortin cfortin ·  11 février 2010, 6:37:22 PM

Je crois que la réforme que l'on nous à imposé à des cotés positifs autant que négatifs. Reculer et revenir à l'ancienne méthode ne ferait que ramener les mêmes problèmes rencontrés par le passé. Pourquoi pas innover et faire un mélange des deux. Une chose est sûre il faut trouver une méthode où le jeune autant que le vieux pourra apprendre et être sastisfait de lui, de ce qui lui a été montré. Il faut créer un sentiment d'appartenance.

npageau npageau ·  16 février 2010, 5:34:36 PM

Oui tout savoir est conquête ainsi que recherche ,curiosité, envie d'apprendre ,de découvrir et de savoir que l'on est capable d'en retenir les donnée pour pouvoir un jour les transférés aux autre si nécessaire,oui il faut le goût,le désir, le vouloir et la passion d'apprendre et bien le comprendre.

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