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Le Web2.0 au service de l’enseignant et du futur menuisier.

Dans un billet précédent, les technologies à venir sur les chantiers de construction, j’ai voulu démontrer sommairement l’importance de se sensibiliser aux besoins futurs de l’industrie, et l’une de mes préoccupations était la nouvelle manière de communiquer entre le chantier de construction et les intervenants externes. Après la production de ce court exposé, un questionnement d’ordre différent s’est posé. Comment pourrais-je, à partir du Web 2.0, utiliser dans mon enseignement les outils nécessaires pour la préparation de mes cours afin d’en améliorer le contenu, mais également, comment conscientiser les étudiants de l’importance de ces outils dans leur future profession.

Ce questionnement m’a amené à me pencher sur plusieurs facettes différentes. De un, je devrais trouver le moyen de collaborer plus étroitement avec les 13 autres collègues enseignant la charpenterie menuiserie puisque 8 travaillent à l’édifice du Royaume à Jonquière, 4 au parc industriel de Kénogami et mon coéquipier et moi à la polyvalente de Normandin. Présentement, les communications se font par téléphone de façon très occasionnelle, rien de très efficace pour améliorer le contenu des cours. Quatorze têtes vaudraient mieux qu’une. Le second point de mon interrogation se situe au niveau du programme Charpenterie menuiserie (5319) qui étant le nouveau programme qui remplace le 1428, instauré seulement depuis 2 ans, ne contient rien qui se rapporte aux nouvelles technologies de communication. Il ne se concentre, par ailleurs, sur aucune nouvelle technologie. Ce programme particulièrement chargé et conçu pour répondre à des besoins de production aussitôt l’apprenant arrivé sur le marché du travail, ne laisse pas beaucoup de latitude, en dehors de la théorie de base et des exercices pratiques, pour développer des concepts reliés à l’utilisation de Tic. Cependant, j’ai la certitude que de petits gestes peuvent faire la différence et c’est ce que je vais tenter de mettre au point en commençant par une réflexion.

Dans un premier temps, je vais explorer les possibilités qui seraient intéressantes à développer en collaboration avec mes collègues. Lors de mon arrivée dans l’enseignement, quelques enseignants m’ont donné accès à leur préparation de cours, ce qui m’a particulièrement aidé à me planifier. Je pouvais mieux juger les besoins, l’espace et le temps alloué. Cependant, ces documents en format papier, ou acétate, ne me convenaient pas entièrement. De toute évidence, il est impossible de donner un cours de façon crédible et efficace avec la préparation d’un autre. Je me suis servi du support powerpoint pour préparer et diffuser la matière théorique. Tous les grands titres et les sous titres importants, appuyés par des photos ou vidéos de chantiers locaux, projeter sur un écran géant, permet à l’enseignant de diffuser la matière de façon continue en interaction avec les élèves. En remerciement, j’ai donné accès à mes collègues à 2 présentations powerpoint, dont je suis particulièrement fier, en leur signifiant qu’ils pouvaient les modifier à leur guise. Suite à la découverte du Web 2.0 et de ses possibilités, je constate qu’il serait intéressant de mettre en ligne des documents comme ceux-là, où chaque personne concernée pourrait intervenir et les modifier afin d’harmoniser notre enseignement et approfondir davantage nos connaissances.

Ainsi la bidirectionnalité du World Wide Web permettrait à toutes les personnes sollicitées de mettre la main à la pâte. Cette communauté de pratiques pourrait inclure également la direction et les pédagogues. Il n’y a rien qui empêcherait, par la suite, que chaque enseignant, pour son utilisation personnel, enlève les parties qui ne lui conviennent pas, ou demande à ses collègues plus d’informations sur une section avec laquelle il est moins à l’aise. Des outils comme zohodocs et zoho show suggéré par Patric Giroux, ressemblant aux traitements de textes et aux présentations traditionnelles, correspondraient aux besoins. La limite de zohoshow se situe au nombre de personnes pouvant travailler sur une même présentation. La solution serait que tous les personnes voulant s'impliquer fassent parvenir les informations pertinantes par courriel ou autre. Il serait possible également, de produire des documents texte à partir de wiki. Pour ce qui est des forums de discussion un microblogue, tel Twitter, pourrait très bien faire l’affaire. Le nombre de caractères limité à 140 peut-être palié par des programmes qui compressent les données. Ainsi nous pouvons faire parvenir des liens qui en d'autres circonstance n'entreraient pas dans la limite. À noter que plusieurs autres microblogues et réseaux sociaux existent.

Quant à mon deuxième questionnement; comment intégrer les Tic à l’intérieur de mes cours, comporte 2 volets : comment faire place aux Tic à l’intérieur d’un programme qui n’a pas été revue dans ce sens; et qu’elles seront les compétences technologiques qui seront nécessaires aux futurs travailleurs de la construction dans un temps rapproché. D’une part, il serait intéressant que les étudiants aient accès à un blogue, où ils pourraient discuter, en dehors des heures de classes, avec les 6 autres groupes de charpenterie. Un outil comme facebook pourrait parfaitement faire l’affaire. Comme tout n’est pas toujours positifs, à l’intérieur d’une discussion avec les étudiants, certains entrevoyaient la possibilité de partager les réponses d’examens puisque chaque groupe ne fait pas l’examen de fin de sanction la même journée et que souvent les versions sont les mêmes (conçu soit par le ministère ou par le département local). D’autres trouvaient qu’il y avait beaucoup trop de "feeling" personnel dans les commentaires apportés sur facebook.

Cependant, ce qui serait davantage constructif, réside dans un blogue où les intervenants, devenant des producteurs de contenu, pourraient créer au fur et à mesure des connaissances une banque de donnés qui servirait de référence au-delà de la formation. Certaines applications, peu utilisées, sont difficiles à retenir et en tant que menuisier, notre coffre à outil ne contient pas beaucoup d’ouvrages de références et pour la plupart il n’en contient aucun. Il est à noter qu’avec les téléphones intelligents, ces informations seraient facilement accessibles. Dans son texte L’apprenant comme participant à la construction, p.2, Mario Asselin explique les changements de comportement dans l’apprentissage et cite qu’il n’est "Plus besoin de retenir par cœur puisqu’on peut retrouver ce qu’il y a à retenir par l’un des nombreux supports existants après l’avoir appris et intégré.

D’autre part, suite à une discussion avec mon groupe, plusieurs ont signalé qu’il serait pratique d’avoir un site, d’où l’enseignant publierait le plan journalier du cours, les consignes en cas de tempête ou autres; à noter que des étudiants y voyaient la possibilité de s’absenter lorsque tels ou tels éléments ne les intéressaient pas, tout n’est pas parfait… Sur ce, je dois souligner que de toute manière, mon plan de cours est affiché sur au moins 1 à 2 semaines. Il serait également possible d’intégrer un porte folio 1dans lequel, tout au long de l’année, l’étudiant en parallèle avec l’enseignant compilerait l’ensemble de l’évaluation de son apprentissage. Le porte folio est un processus pour nous amener à mieux se connaître et mieux se présenter. À la fin de l’année, alors que l’apprenant participe au module Recherche d’emplois, il pourrait compléter ce porte folio et utiliser des sites de recherche d’emploi "gratuits"" en ligne ou les employeurs diffusent des offres d’emplois et les candidats proposent leur porte folio ou curriculum. Ceci permettrait aux étudiants de présenter d’une façon concrète leur candidature en ligne. D’une manière plus traditionnelle, l’étudiant pourrait rassembler, à partir de son porte folio, tous les éléments nécessaires, ses forces et faiblesses et élaborer un curriculum à remettre directement à l’employeur. Présentement la compétence Recherche d’emploi a seulement 15 heures d’allouées au programme, mais il serait facile de grignoter 1 heure par compétence pour atteindre 30 heures et ainsi avoir la possibilité de mettre à jour ces nouvelles pratiques.

Finalement, ce qui serait fort utile, consisterait à intégrer à l’intérieur des espaces pratiques, des mises en situation où les intervenants avec soit des portables, des Ipad, de la téléphonie intelligente ou tous autres outils technologiques, communiquer avec des ressources externes (l’enseignant en l’occurrence pourrait faire office de ces ressources). L’apprenant pourrait questionner, apporter des faits ou défectuosités, proposer des solutions de rechanges à des problèmes, le tout en ligne. Je suis persuadé que ces initiatives ne demanderaient pas beaucoup de temps et développeraient chez les candidats, des compétences de communication devenues de plus en plus utilisés dans le milieu de la construction. Lors de la discussion mentionnée ci-haut, j’ai demandé s’il était possible, à partir d’un cellulaire texto, d’envoyer un message sur mon courriel hotmail. À ma grande surprise 7 étudiants sur 22 possédaient un tel téléphone. Encore plus surprenant, seulement le plus jeune, âgé de 16 ans, a pu confirmer avec certitude que cela était possible. Il a immédiatement pris une photo du groupe et me l’a fait parvenir à mon adresse. J’ai pris connaissance du courriel et retourné une réponse. Cette petite démonstration à ouvert un horizon nouveau sur les méthodes de communication.

En conclusion, beaucoup d’outils semblent extraordinaires, mais avant de pouvoir les instaurer dans mes habitudes d’enseignement, il va me falloir les apprivoiser pour ensuite les maîtriser. Deux obstacles s’offrent à moi, la première est le manque de connaissances informatiques, l’autre se réfère au cours précédent avec Sandra Coulombe FEP0003 Collaboration au centre de formation et partenariat où il était question de la collaboration avec notre milieu. Jusqu’où ira l’implication de chacun?... Aurons-nous le soutien nécessaire de nos organisations?...

jtremblay

Auteur: jtremblay

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Commentaires (2)

cfortin cfortin ·  19 février 2010, 2:45:46 PM

Je crois que l'on aura tout le soutien voulu des hautes sphères de nos écoles si on est capable de bien représenter nos demandes, de justifier nos besoins en démontrant le positif de tout cela!Cependant, il faut, je crois, que les enseignants soient tous partant pour cette aventure. Il faudra ce tenir les coudes et que l'on y croit tous au bien fait du Web 2.0 dans le cadre de nos cours au professionnel.

Patrick Giroux Patrick Giroux ·  02 mars 2010, 7:03:52 PM

Concernant Zoho et le nombre maximum de personne travaillant sur un document. Mon expérience m'a permis d'apprendre que l'on se retrouve très rarement plus de 2 ou 3 en ligne simultanément parce que nos horaires de travail sont tous très variés. Ça ne devrait pas poser de problèmes pour la collaboration avec tes collègues. Par contre, pour la prise de note lors d'une réunion, ce n'est pas idéal. Etherpad ou Twitter peuvent alors être plus utiles.

J'ai expliqué ailleurs, dans un autre commentaire, que je crois qu'au sein des commissions scolaires comme du corps humain, le besoin crée l'organe, i.e. que plus vous allez demander et essayer d'intégrer les TIC, plus vous aurez de soutien. Surtout, faites des demandes en vous appuyant sur des bases pédagogiques solides. Ex.: Tel outil nous aiderait à faire ceci et ceci qui maximiseraient tels apprentissages qui sont actuellement difficiles ou impossibles.

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