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L’art est au web

Lorsque l’on imagine un artiste à l’œuvre, on l’imagine souvent seul dans son atelier, concentré sur sa toile, sa feuille, son ouvrage. Dans beaucoup de domaines artistiques, on travaille effectivement seul et ce n’est que devant le résultat que l’interaction se fait. En classe d’arts plastiques, le travail s’exécute aussi de façon manuellement et de manière solitaire. L’enseignant doit user de beaucoup d’imagination pour mettre sur pied une activité collective et dynamiser les apprentissages. Les projets doivent être concrets et le virtuel n’a que peu de place. Quelle fonction, quels avantages peut-il y avoir à utiliser le web 2.0 dans une classe d’arts ? Le web 2.0 peut-il servir à autre chose qu’à l’art numérique ?

Le web 2.0 ; avantageux pour les enseignants en arts plastiques ?

Qu’il s’agisse d’un Wiki (un site dédié à un sujet spécifique et bâti à partir d’un système d’écriture collaborative) ou d’un blog (un site du type journal interactif) il est maintenant simple pour l’enseignant de partager des renseignements et de rendre compte des informations qui ont été retenues par ses élèves. Il faut y adhérer non seulement parce qu’il s’agit du média le plus actuel, mais aussi parce qu’il permet à vos élèves de publier du contenu et de monter leur propre plateforme artistique sur laquelle pourrait être disponible tous les travaux, rendant la correction et la notation plus facile.

Grâce à certains sites de classement (site de folksonomie) il est possible de se créer une banque géante d’idées et des bibliographies toutes prêtes, que vous aurez toujours sous la main à partir n’importe quel ordinateur. Il vous est possible de garder à jour vos connaissances comme la compétence 11 l’exige en restant à l’affût des mouvances en art contemporain et en cultivant des contacts avec vos collègues québécois et ceux partout dans le monde. L’enseignement des arts doit être aussi diversifié que les pratiques artistiques elles-mêmes ; utiliser le web peut participer à l'élaboration d’une pensée créative chez l’enseignant. Il l’oblige à organiser ses sources et à s’ouvrir à d’autres univers que ceux présenté habituellement. «Il permet à l'enseignant d'attirer l'attention sur des images tirées de contextes multiples et de présenter des perspectives culturelles diverses.(…) Si les enseignants continuent à s'appuyer exclusivement sur des monographies bien documentées d'artistes connus, ils vont écarter, non seulement bon nombre d'artistes noirs ou femmes, mais également d'importantes pratiques rattachées au design et à la culture populaire» (Geneviève Guétemme, confériencière IUFM Orléans-tours ).

Le web 2.0 et son immédiateté facilitent les discussions et par le fait même, la gestion de classe lors des travaux de groupe. Il est vrai que l’information sur le web n’est pas toujours exacte, par contre grâce à la rapidité de son accès et l’instantanéité de sa diffusion en classe, «l'enseignant peut utiliser son temps de façon plus efficace en aidant les élèves à rechercher de l'information et à en dégager le sens qu'en se contentant de la transmettre.» (Réseau des centres d’excellence en téléapprentissage, 1999) Cela laisse plus de temps pour analyser et trier les informations selon les besoins de la classe.

«…la continuité du temps d'apprentissage, le lien d'échanges et de relations pédagogiques à distance, dans toutes les situations où une communication directe peut se révéler utile (suivi des élèves en stages, projets collectifs, travaux personnels, enfants malades, etc.)»(Veille scientifique et technologique) En effet, l’utilisation du web permet à l’enseignant de personnaliser, d’individualiser ses interactions avec les élèves de son groupe. En classe, il est difficile de prendre du temps pour chaque élève, mais, en consultant son courriel ou son blogue, il est facile d’ajuster, de répéter, de spécifier… de s’ajuster aux besoins de chacun. Cela est vrai pour toutes les matières, mais surtout en art où les questionnements surviennent souvent en cours de création.

Le web 2.0 ; avantageux pour les élèves en arts plastiques ?

Il est évident que le pouvoir d’attraction qu’ont les nouvelles technologies tel qu’internet sur les jeunes est énorme et non équivoque ; après tout ne passent-ils pas une grande partie de leur temps sur la toile ? Alors pourquoi ne pas créer un site de classe où échanger de l’information par exemple ? Il faut utiliser leur intérêt pour ces médias comme point de départ et leur transmettre une façon éducative de les utiliser qu’ils pourront reproduire pour la suite.

Voici où peut entrer en jeu la collaboration artistique. Travailler sur l’édition d’un magazine numérique, d’une bande-dessinée ou d’un montage photo est un travail ardu et difficile gérer à l’intérieur des heures de cours. Avec les applications qu’ils ont à la portée de leurs doigts, vos élèves peuvent maintenant travailler de n’importe où et n’importe quand tout en rendant accessibles les résultats pas à pas à vous et à tous leurs coéquipiers. De plus, ils pourront être en contact avec des élèves d’autres régions voire d’autres pays et travailler avec eux.

L’accès aux œuvres et aux galeries n’est pas simple dans tous les milieux et ce sont souvent les plus éloignés ou les plus défavorisés qui en pâtissent. «Dans les régions rurales et éloignées, les ordinateurs raccordés à un réseau peuvent s'avérer particulièrement utiles dans la mesure où ils permettent d'accéder à un éventail sans cesse grandissant de ressources d'apprentissage et de bibliothèques éloignées, tout en donnant aux élèves l'occasion de participer à des expériences d'apprentissage virtuel.» (Réseau des centres d’excellence en téléapprentissage, 1999). Le web peut permettre de ne plus être esclave des déplacements, des coûts et d’une logistique parfois complexe. Il est vrai qu’une image projetée sur une toile ne peut remplacer une véritable visite au musée. Par contre, cela peut facilement s’ajouter à un contenu de cours sans l’alourdir et vous faciliter la tâche considérablement.

Finalement, l’utilisation du web peut être un bon prétexte pour inciter vos élèves à porter des jugements éclairés. Vos élèves croient-ils facilement tout ce qu’ils lisent, contre vérifient-ils ? Posent-ils des questions ? Rappelez leur ce qu’est un bon jugement… Après tout, ce sont eux qui voteront bientôt pour nos prochains gouvernements. «À condition d'être utilisé adéquatement, Internet permet de perfectionner la capacité des élèves de sélectionner et d'organiser de l'information ainsi que d'aiguiser leur sens critique.» (Réseau des centres d’excellence en téléapprentissage, 1999)

Comme un phArts dans la nuit.

Maintenant que vous êtes convaincu(e)s, comment procéder ? Les outils didactiques pleuvent sur internet et il est dur de savoir lesquels sont les plus simples. Pour une formation rapide, personnalisée et qui tient compte de votre emploi du temps, le RÉCIT (le réseau éducatif québécois dédié au développement des compétences des élèves par l'intégration des technologies) du domaine des arts a mis sur pied le programme phArts. Un regroupement d’enseignant en arts à l’affût de l’expansion ahurissante des nouvelles technologies a décidé de créer ce programme afin d’aider leurs collègue à s’adapter à l’arrivée des TIC (Technologie de l’information et de la communication) dans leur classe. Sous forme de cours donnés sur des bases d’inscriptions volontaires, l’organisation se préoccupe beaucoup de la dispersion des enseignants en arts au Québec. Souvent seuls dans leur(s) école(s), leur condition, leur rôle et leur place est souvent défendre. Parmi les façons de se rendre indispensable, il y a la capacité de créer des projets d’envergure qui ouvrent les élèves sur le monde et sur l’avenir. Mais pour se faire, il faut une connaissance minimum des moyens techniques à notre portée.

Le programme phArts mise sur la méthode des petits pas. Il ne faut pas effrayer les enseignants avec trop de données en même temps. Avec de petites capsules pédagogiques télévisuelles mises à jour chaque année sur leur site internet, la petite équipe de phArts mise sur l’interaction des enseignants sur le site même. On y trouve une communauté prête à partager, à discuter à questionner le rapport qu’ont les spécialistes en arts avec les TIC.

Laisser sa TRASS

À l’instar de phArts, ''TRASS'' est un programme jeunesse dédié à l’utilisation des TIC en arts. Créé par et pour les élèves où ils mettent en ligne des projets faits en classe et des appréciations d’œuvres autant théâtrales, visuelles ou musicales. Chapeautée par le RÉCIT en arts, c’est une communauté qui propose des projets artistiques collaboratifs. Cette année par exemple, les élèves peuvent créer un élément partiel d’un vidéoclip sur le monde de demain en mettant en interrelation des œuvres d’art de 1910 et de 2010. C’est le RÉCIT en arts qui fera par la suite un montage de tous les éléments reçus.

Ainsi, avec la complicité des enseignants, les élèves sont amenés à réfléchir sur des enjeux artistiques tout en utilisant le web pour se rencontrer, s’exprimer et se motiver. Un site à consulter obligatoirement quelque soit l’art que vous enseignez. appréciation d'une oeuvre d'art Exemple d'une appréciation d'une oeuvre visuelle

Bienvenue sur la passerelle virtuelle.

«…il reste beaucoup à faire non seulement pour assurer aux classes l'accès à des ressources et à des outils en ligne, mais aussi pour aider les enseignants à devenir des facilitateurs plutôt que des « transmetteurs » d'information (voir Bracewell et coll., 1998).» (Réseau des centres d’excellence en téléapprentissage, 1999). L’utilisation des TIC et surtout du web2.0 dans les classes d’arts plastiques est directement en lien avec les buts visées par la Réforme dans laquelle nous travaillons. Il faut voir ces outils comme des moyens d’accéder et de transmettre le savoir différemment. Les utiliser comme une passerelle vers la connaissance qui offre des possibilités nouvelles et qui, si utilisée adéquatement, donne accès à une richesse d’idées et d’exploration jamais vue avant aujourd’hui. Comme enseignant, nous pouvons et devons préparer les jeunes générations à se lancer dans ce monde virtuel omniprésent en toute connaissance de cause.

Etu6

Auteur: Etu6

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Commentaires (3)

Catherine Bouchard Catherine Bouchard ·  15 juin 2010, 10:14:49 AM

Les propos que tu amènes rejoignent ce que je pense de l'utilisation des TIC pour l'enseignement des arts. Des projets intéressants et collaboratifs comme TRASS sont en cours, alors c'est très encourageant pour nous. L'école du Séminaire de Chicoutimi y a participé alors je crois qu'on peut s'en réjouir!

Concernant le projet TRASS, j'ai des réticences quant au montage. La musique est redondante et les images défilent trop rapidement lorsqu'on nous présente des oeuvres médiatiques. Le spectateur n'a pas le temps nécessaire pour les lire. Est-ce que cette étape pourrait elle aussi être confiée à des étudiants? Je ne remets pas en doute le talent des gens qui l'ont fait, mais ce serait une notion de plus à apprendre aux jeunes.

Qu'en penses-tu?

Justine Boulanger Justine Boulanger ·  15 juin 2010, 10:34:36 AM

Tout à fait. Les montages faits pas le RÉCIT qui ont été mis en ligne, laisse à désirer. Ils ne mettent pas en valeur le travail des étudiants. Cela aidrait peut-être si un professeur en cinéma ou en photo se joignait à l'équipe qui créé le montage afin de maximiser le potentiel du travail de ces jeunes. Ou encore, que le professeur d'art s'occupe lui-même du montage des réalisations de ses élèves, avec ou sans leur aide. En art, la présentation est souvent aussi importante que le contenu.

Patrick Giroux Patrick Giroux ·  15 juin 2010, 3:40:55 PM

L'hyperlien vers le texte de "Geneviève Guétemme, confériencière IUFM Orléans-tours" est erroné. Je t'invite à la corriger. Le bon lien est probablement celui-ci: http://www.orleans-tours.iufm.fr/re...

Autrement, je tiens à souligner qu'il s'agit d'un texte bien structurer et très intéressant! La division en quelques section et l'usage de titres facilitent la lecture à l'écran.

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