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Les TIC en enseignement, la solution pour les élèves en difficulté

D’après vous, les élèves souffrant de troubles d’apprentissage sont-ils incapables d’apprendre? Et bien non, ils ne sont pas incapables d’apprendre, mais ils ont seulement besoin de le faire avec d’autres méthodes et ce, à leur rythme. L’utilisation des TIC (technologie de l’information et des communications) est, sans aucun doute, la solution afin que les personnes aux prises avec des troubles d’apprentissage puissent apprendre elles aussi, comme toutes les autres, mais à leur vitesse. Lors de mon essai, je vous parlerai de la clientèle éprouvant des troubles d’apprentissage, de nouvelles solutions d’apprentissages alternatives et des résultats que celles-ci peuvent apporter, autant à l’élève qu’à l’enseignant.

Tout d’abord, voyons ce que j’entends par troubles d’apprentissage. Ce sont tous les problèmes permanents d’ordre neurologique qui nuisent à l’apprentissage des élèves. Voici comme exemples : la dyslexie, la dysorthographie, la dyscalculie, la dysphasie et plusieurs autres. Ces troubles n’affectent pas l’intelligence d’une personne, mais seulement la capacité à apprendre. Afin que ces gens puissent tout de même acquérir de nouvelles connaissances, des outils ont été mis au point afin de les aider.

La réalité est là, plusieurs jeunes ont de la difficulté à apprendre. En fait, selon le Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, en 2006-2007, 16% des jeunes d’âge préscolaire, primaire et secondaire démontraient des signes de EHDAA (Élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation et d’apprentissage). Le tableau qui suit provient d’un rapport du MELS paru en 2006.

Tableau 1 :

Tableau 1

Il n’y a pas si longtemps, ces jeunes étaient sévèrement punis, car ils n’étaient pas en mesure d’obtenir les résultats attendus. Ils allaient jusqu'à abandonner l’école, car ils étaient dégoutés du système d’éducation. Les jeunes qui éprouvaient des troubles d’apprentissage étaient donc privés de l’éducation de base auquel ils avaient droit. Ils se retrouvaient donc sur le marché du travail prématurément, en étant incapables de lire, écrire et compter. Quelle vie difficile ces gens avaient-ils alors!

Pourquoi ces jeunes ne sont-ils pas intéressés à apprendre? C’est simple. Les mauvais résultats obtenus auparavant, la faible estime d’eux-mêmes (dû à leurs résultats) et l’incapacité d’apprendre les découragent. Ce qui manquait aux personnes ayant des troubles d’apprentissage, c’était seulement une méthode d’enseignement adéquate. Aujourd’hui, avec la technologie avancée que nous possédons, nous pouvons changer ce phénomène et aider nos jeunes en difficulté. Il s’agit de se servir des outils que cette technologie nous apporte et de l’adapter pour aider ces jeunes qui ont besoin d’aide. Nous devons susciter leur intérêt en trouvant des moyens pour leur donner le goût d’apprendre.

La première solution serait de les faire apprendre par des jeux. Quel jeune n’aime pas jouer? En fait, le désir d’apprendre par le jeu est un besoin fondamental chez les enfants. Lorsque le facteur de motivation est présent, une sensation de bien-être s’installe alors. D’après le concept de flow de Csikszentmihalyi, l'état de flow est un état optimal de motivation intrinsèque, où l'individu est entièrement immergé dans son activité. En utilisant un logiciel d’apprentissage sous forme de jeu, l’élève sera attiré par ce jeu, donc l’apprentissage s’incorporera graduellement. Le jeune commence donc son apprentissage, car il est intéressé au jeu. Il trouve ça beaucoup plus amusant que d’assister aux classes traditionnelles où la motivation n’était pas présente. La progression de l’enfant est alors notable aussitôt qu’il commence ce mode d’instruction.

Le jeu incitera l’élève à se dépasser. Il pourra voir facilement sa progression, ce qui l’encouragera grandement à continuer. N’est-ce pas merveilleux pour un parent ou un enseignant de voir l’élève, que nous devions toujours pousser afin qu’il avance, foncer par lui-même dans ce mode d’apprentissage? Nous pouvons observer des bénéfices, une progression dans l’apprentissage auprès d’un jeune qui s’amuse et qui a du plaisir. Si une personne a du plaisir, il aura donc une motivation. C’est cette motivation que nous tentons d’atteindre.

Ensuite, si nous utilisons un logiciel d’apprentissage, sans être nécessairement un jeu, l’élève pourra quand même apprendre, car il le fera à son propre rythme. Comme je le mentionnais plus haut, l’élève en trouble d’apprentissage a besoin de plus de temps pour apprendre. Au lieu de suivre un groupe qui est trop rapide pour lui, l’élève va suivre le logiciel informatique qui, contrairement à une classe traditionnelle, ira au rythme de celui-ci. Notre élève aura donc la chance de suivre et de ne rien manquer de ce qui se passe lors de sa formation. Même si son apprentissage est plus lent que celui des autres, ce n’est pas un gros problème, car au moins, il apprend. Plusieurs compagnies, par exemple De Marque, fournissent des logiciels afin de venir en aide aux gens qui ont des troubles d’apprentissage.

Par exemple, le logiciel de prédiction de mots WordQ de Guillsoft, suggère des mots à l’élève à mesure qu’il commence à les écrire. Celui-ci n’aura plus à se concentrer sur l’orthographe du mot. Il aura donc plus d’énergie à consacrer à la rédaction de son texte. L’élève fera, à l’aide de ce logiciel, des phrases plus longues et plus complètes. De plus, en proposant les mots à écrire, le logiciel montre à l’élève ces mots correctement orthographiés. À force de voir les mots mal orthographiés parce qu’il ne sait pas les écrire correctement, l’élève, en plus de trouver la tâche très difficile, n’a pas la possibilité d’améliorer son vocabulaire. Tandis que si l’élève utilise le logiciel WordQ, et bien celui-ci voit toujours les mots correctement écrits. Donc, en plus de favoriser une fluidité dans son écriture, le logiciel permet à l’élève d’apprendre subtilement à écrire les mots dans la bonne orthographe.

Un autre point fort de l’utilisation des TIC auprès d’une clientèle en trouble d’apprentissage est que l’élève n’aura plus l’impression de nuire aux autres élèves de sa classe. Il pourra travailler seul et à son rythme. Il n’aura plus l’impression d’être le boulet de canon de la classe que tout le monde doit traîner et attendre. Il n’aura donc plus le sentiment d’être rejeté, jugé, ni d’être la bête noire de la classe. Si le jeune est heureux et bien dans sa peau, l’environnement de travail sera donc plus sain et plus propice à l’apprentissage.

De plus, il n’y a pas seulement les élèves qui pourront bénéficier des avantages d’utiliser les TIC. Ceux-ci feront en sorte que la tâche de l’enseignant sera réduite considérablement puisque l’élève apprendra de façon plus autonome. L’enseignant lui expliquera ce qu’il a à faire ou lui remettra une feuille de route au début de la journée. L’élève sera donc en mesure de faire son travail en réquisitionnant beaucoup moins son enseignant. L’enseignant aura seulement à superviser et encourager l’élève. Il répondra à ses questions afin de l’aider dans sa progression. De plus, le logiciel sera en mesure de répondre à plusieurs des questions de l’élève.

Les TIC, en plus d’aider l’élève, vont également aider l’enseignant en lui allégeant sa tâche de travail. Donc, si l’enseignant a besoin d’investir beaucoup moins de temps sur un élève en trouble d’apprentissage, il aura plus de disponibilité pour les autres élèves. En utilisant les TIC auprès d’élèves en difficulté, nous pourrions facilement intégrer ces élèves aux groupes dits « normaux » sans trop déranger ou perturber le déroulement du cours. Une autre option avec les TIC est que nous pouvons également former des groupes avec uniquement des élèves en trouble d’apprentissage, mais ces groupes pourraient être beaucoup plus nombreux. Le ratio enseignants-élèves peut être beaucoup plus élevé avec l’utilisation des TIC. Bref, les TIC nous apporteraient plus d’élèves dans la classe, mais sans augmenter la charge de travail de l’enseignant. Un meilleur support pour les élèves et moins de travail pour l’enseignant, que demander de mieux?

Puisque les troubles d’apprentissages sont d’ordre neurologique, il ne faut toutefois pas s’attendre à ce que les logiciels d’aide à l’apprentissage « guérissent » ces élèves. Cette clientèle possède des troubles qui seront présents toute leur vie. Nous ne pouvons faire disparaître ces problèmes, mais nous pouvons les aider à vivre et fonctionner avec ceux-ci. L’apport de TIC est seulement un moyen pour les aider à surmonter leurs difficultés. Leurs troubles d’apprentissage seront toujours présents. Cependant, ils seront désormais en mesure d’acquérir des connaissances grâce à l’aide que leur fourniront les TIC.

Les technologies d’aide à l’apprentissage ne sont pas un passe-droit pour certains élèves afin de leur faciliter la vie lors de leurs travaux, mais plutôt un outil pour les aider à surmonter leur handicap. À titre de comparaison, prenez un élève ayant une déficience visuelle. Cet élève ne serait pas en mesure de fonctionner sans ses lunettes. Lui donner des lunettes n’est pas pour qu’il voit mieux et plus loin que les autres. C’est seulement afin qu’il puisse voir au même niveau que les autres qui n’ont pas de déficience visuelle. C’est la même chose à propos des logiciels d’aide pour les personnes souffrant de troubles d’apprentissage. Le but de ces logiciels n’est pas de composer leurs textes afin de les avantager face aux autres élèves, mais plutôt de les aider à surmonter leur handicap qui les nuit lors de la rédaction de ceux-ci. Ces logiciels pourront les mener vers la note de passage, au lieu de les laisser dans l’échec.

Cependant, il faut tout de même être prudent avec l’utilisation des TIC dans nos écoles. Il est vrai que les TIC vont aider les élèves qui en ont vraiment besoin. Malheureusement, ces TIC peuvent être nuisibles pour les jeunes élèves dits « normaux » qui les utiliseraient. Je m’explique : un jeune doit être en mesure de lire, d’écrire et de compter. Si un jeune utilise un logiciel d’aide à la rédaction dans un jeune âge sans en avoir besoin, il ne saura pas en mesure de composer des textes sans son logiciel d’aide à la rédaction. Si cet élève apprend à compter avec la calculatrice, il ne saura faire de calcul mental sans l’aide de sa calculatrice. Le but premier de l’éducation est de fournir des connaissances et des aptitudes aux élèves. La minorité de gens souffrant de troubles d’apprentissage (environ 16% des élèves) ont besoin de ces technologies. Nous devrons être très prudents lors du diagnostic des troubles d’apprentissage afin de ne pas fournir cet outil à un élève qui n’en aurait pas besoin. Cela pourrait créer pour cet élève une dépendance et il finira par ne plus être capable de fonctionner sans les TIC.

Les TIC en enseignement apportent beaucoup à tous, autant à l’élève en trouble d’apprentissage, aux autres élèves de la classe, aux parents ainsi qu’aux enseignants. Grâce aux TIC, notre élève se sentira plus à l’aise en classe, aura du plaisir à apprendre, et sera motivé. Il pourra maintenant surmonter des défis qu’il n’aurait jamais pu imaginer sans l’aide des TIC. Un élève en trouble d’apprentissage sans soutient technologique, c’est comme une personne à mobilité réduite sans son fauteuil roulant.

Patrick

N.B. J'ai fait tous les efforts nécessaires pour écrire un texte sans fautes.

Isanouk

Auteur: Isanouk

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Commentaires (3)

pgiroux pgiroux ·  04 octobre 2010, 9:23:19 AM

Bonjour,

Je n'ai pas encore lu ton essai. Normalement, je te demande de signer ton prénom à la fin de l'essai et de certifier (une phrase suffira) que tu as fait tous les efforts nécessaires pour présenter un texte sans faute.

etu54 etu54 ·  04 octobre 2010, 10:34:07 AM

Et voilà, c'est fait

etu49 etu49 ·  07 octobre 2010, 3:26:45 PM

Je ne suis pas en accord avec vous. Dans un de vos paragraphes, vous parlez de faire des classes uniquement pour les enfants ayant un trouble d'apprentissage , mais le but de l'adaptation scolaire c'est d'inclure ces élèves dans des classes ordinaires, car c'est leur place. Ils n'ont qu'un simple trouble d'apprentissage et à l'aide de certains logiciels, ils deviennent très fonctionnels dans une classe dite ordinaire. Si ces enfants se perçoivent comme un boulet dans leur classe, c'est que l'enseignant ou l'enseignante ne fait pas son travail adéquatement pour les intégrer.

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