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Les technologies de l’information et de la communication; un synonyme d’accessibilité pour tous?

Depuis quelques années, on voit les TIC occuper une place de plus en plus grande au sein de notre vie quotidienne. Au départ, ces technologies étaient utilisées par un nombre restreint de personnes dans la société. De nos jours, c’est pratiquement la population entière, passant des jeunes enfants aux aînés, qui les utilisent. À chaque jour, les gens consultent leur ordinateur, leur cellulaire ou encore leur Ipod pour voir leur boîte de messagerie, connaître l’actualité, visiter les réseaux sociaux, effectuer des recherches et j’en passe. En effet, les TIC prennent de plus en plus de place dans tous les domaines de la société. Dans le texte qui suit, je me pencherai plus particulièrement sur la place qu’elles occupent dans le domaine de l’éducation. Je me demande si ces technologies permettent réellement un meilleur accès à l’éducation pour tous. Pour être franche, mon opinion est plutôt partagée. Tout d’abord, il est vrai que les technologies de l’information et de la communication offrent plusieurs possibilités très avantageuses pour l’accès à l’éducation. Nous n’avons qu’à penser à la formation à distance, à la quantité incalculable d’informations que l’on peut retrouver sur le Web ou encore à tout le potentiel du Web 2.0. Toutefois, je me questionne quant à la réelle accessibilité; qu’en est-il des familles ayant peu de moyens et qui ne peuvent s’offrir un ordinateur ou une connexion Internet à la maison? Ou encore, des endroits éloignés où la connexion à Internet haute vitesse est impossible? Je me demande également si les enseignant(e)s ont la formation et les connaissances nécessaires pour faire face à la nouvelle génération d’enfants pratiquement nés avec un ordinateur entre les mains.

Pour commencer, la formation à distance offre de nombreux avantages à ceux qui désirent faire un retour aux études. Prenons comme exemple un homme ou une femme, avec des enfants et toutes les responsabilités qui s’y rattachent. Ces gens n’ont probablement pas le temps d’aller passer des journées entières sur les bancs d’école. Grâce à la formation à distance, ils peuvent effectuer leur retour aux études et continuer leur vie de famille pratiquement comme avant. Les technologies d’aujourd’hui permettent une interactivité presque sans limite ce qui fait que l’apprenant peut poursuivre ses études aussi bien que s’il était en face d’un ‘’vrai’’ professeur. Cette option pour les études démontre bien à quel point les TIC favorisent l’accessibilité à l’éducation pour un grand nombre de personnes. En plus de favoriser l’accès à plusieurs, elles permettent à l’apprenant d’aller à son propre rythme. Personne ne peut comprendre la même chose en même temps et l’accès en tout temps aux connaissances sur le Web donne la chance à tous de faire de nombreux apprentissages à la vitesse désirée.

Ensuite, nous savons bien que le Web permet de faire circuler de l’information à profusion. Les gens qui désirent en connaître davantage sur un sujet quelconque n’ont qu’à faire quelques clics de souris et le tour est joué! Toutes ces informations peuvent sans contredit favoriser l’éducation pour tous. Dans le rapport du CEFRIO publié en décembre 2009 sur la génération C, on peut lire que cinquante-huit pour cent des jeunes âgés entre douze et vingt-quatre ans trouvent qu’Internet « facilite beaucoup les travaux ». Les jeunes de cette génération sont habitués d’utiliser des outils comme l’ordinateur et cela leur donne bien des avantages quand vient le temps de réaliser un travail de recherche. Ils n’ont plus besoin de passer des heures en bibliothèque pour trouver des livres sur le sujet concerné. En quelques secondes seulement, ils ont à leur disposition des encyclopédies encore bien plus complètes que celles que l’on retrouve sur papier. Comme le dit l’ancien directeur d’école et blogueur en éducation, monsieur Mario Asselin dans son texte ''Les effets de réseaux '' : « Nous sommes maintenant dans une période d’abondance, tant au niveau de l'accès à une foule de données, qu'au niveau de l'accès à l'information ou à une multitude d'opinions, tout cela pouvant, dans certains cas, devenir des connaissances. » De plus, le Web est sans frontières. Toutes les informations retrouvées sur Internet peuvent être vues pas des utilisateurs des quatre coins de la planète. Les gens de toutes les nationalités (sauf dans le cas de quelques exceptions) et de toutes les religions ont accès à une quantité incalculable d’informations de toutes sortes et ce, dans toutes les langues.

Avec l’arrivée du Web 2.0, ce sont maintenant les utilisateurs qui deviennent les fournisseurs d’informations. En effet, le Web 2.0 est beaucoup plus interactif et il donne la chance à plusieurs de pouvoir publier sur la toile. Voilà un outil très intéressant pour pimenter les travaux scolaires! Pourquoi ne pas plus utiliser les TIC pour intéresser les jeunes… Avec toutes les possibilités qui sont offertes, les enseignant(e)s n’ont qu’à laisser leur imagination aller! Les forums, les blogues, Youtube, Wikipédia, Facebook, Twitter… Le Web 2.0 regorge d’outils qui rejoignent directement les intérêts des jeunes. Pour ce qui est de l’accessibilité, le Web 2.0 n’est pas un problème. Effectivement, peu importe l’âge de l’ordinateur, que nous soyons avec Mac, Microsoft ou encore Linux, la seule chose dont nous avons besoin est une connexion à Internet et le monde du Web 2.0 nous appartient! En plus de donner la chance de publier nos propres informations, le Web nous permet également de les partager avec des gens qui proviennent de partout sur la planète. Cela peut mener à des échanges très intéressants et formateurs pour des jeunes. L’information, et par conséquent l’éducation, deviennent alors très accessible à un grand nombre de personnes. En plus d’échanger de l’information, il est beaucoup plus facile de faire des travaux d’équipe à distance. Ici, je ne fais pas seulement référence à deux étudiants d’une même université et dont les horaires se coordonnent mal. En effet, il est désormais possible de faire des projets entre universités à travers les provinces, les pays et même les continents! Imaginez toutes les possibilités qui s’offrent à ceux qui ont l’ambition et la témérité de se lancer à travers des projets de grande envergure…

Après avoir vu plusieurs avantages et possibilités des technologies quant à l’accessibilité à l’éducation, allons maintenant voir les quelques aspects qui me laissent douter de la réelle accessibilité que permettent les technologies de l’information et de la communication.

Je suis bien d’accord avec le fait que le Web 2.0 est facilement accessible à tous ceux qui ont un ordinateur, même très vieux, avec une connexion à Internet. Mais qu’en est-il des familles ayant peu de moyen et ainsi dans l’impossibilité de se permettre un tel ‘’luxe’’? Dans le rapport du CEFRIO de décembre 2009 sur la génération C, on indique que cinquante pour cent des jeunes interrogés « affirment que ‘’la plupart’’ de leurs enseignants leur donnent à faire des travaux qui nécessitent l’utilisation d’un ordinateur avant ou après les cours. » Malheureusement, ce ne sont pas toutes les familles qui peuvent fournir à leurs enfants un ordinateur à la maison. Il y a également certaines familles pour qui la présence d’un ordinateur n’est pas un besoin essentiel et qui par conséquent font le choix de vivre sans la présence des technologies. Ces enfants sont donc contraints de trouver un endroit pour pouvoir réaliser le travail demandé. Cela les place donc dans une situation très embarrassante. En classe, ils peuvent être gênés de dire qu’ils n’ont pas accès à un ordinateur à la maison et qu’ils auront donc quelques problèmes à réaliser le travail. En dehors de la classe, ils doivent se débrouiller pour trouver un endroit avec accès à un ordinateur pour faire leur travail, ce qui peut parfois être difficile pour certains. Par conséquent, je crois que l’obligation de faire un travail sur ordinateur peut désavantager certains élèves pour qui les TIC ne font pas encore partie de leur vie quotidienne à la maison.

L’accès à un ordinateur n’est pas le seul problème; une connexion à Internet, haute vitesse de préférence, vient également mettre des bâtons dans les roues aux jeunes étudiants. Il est clair que de nos jours, l’accès à Internet dans l’éducation revêt une grande importance. En effet, de plus en plus on utilise cet outil dans le domaine scolaire. Selon le rapport du CEFRIO, qui reprend les données des travaux du Groupe de travail sur les collectivités rurales branchées, on apprend que « dans les régions rurales du Québec, la haute vitesse n’est accessible qu’à 73% des foyers. » De plus, une enquête du CEFRIO « montre … que 7% des jeunes sondés demeurent dans un foyer qui n’est pas branché à Internet haute vitesse. » Les technologies de l’information et de la communication offrent une grande accessibilité à l’éducation mais deux conditions viennent s’ajouter ici. D’abord, on doit avoir les moyens de se procurer un ordinateur ET une connexion à Internet. Ensuite, on doit habiter dans un endroit où la connexion à Internet est accessible. Ces deux conditions viennent mettre un léger voile à la ‘’fantastique’’ accessibilité à l’éducation pour TOUS n’est-ce pas?

Les TIC offrent une panoplie d’outils qui peuvent être très intéressants à utiliser dans un cadre scolaire. Cependant, les enseignant(e)s ont-ils les connaissances adéquates et suffisantes pour pouvoir guider et accompagner les jeunes dans ce monde en constante évolution? Tout le monde le sait, la nouvelle génération s’y connaît vraiment bien et se débrouille depuis son tout jeune âge à travers les nouvelles technologies d’aujourd’hui. Les enseignant(e)s doivent donc se tenir à jour dans les nouveautés et être en mesure d’utiliser de façon stimulante et appropriée les outils amenés par les TIC. Malheureusement, toujours selon le rapport du CEFRIO, « seulement un élève ou un étudiant québécois sur trois (35%) croit qu’actuellement, ‘’la plupart’’ de ses enseignants ‘’disposent des connaissances adéquates pour l’accompagner dans son apprentissage des technologies’’. » Bien que maintenant les enseignant(e)s bénéficient de l’aide des personnes-ressources du RECIT, je crois que c’est dès la formation universitaire que l’on doit habituer les futur(e)s enseignant(e)s à bien utiliser les TIC. Plus les enseignant(e)s et les futur(e)s enseignant(e)s utiliseront la technologie, plus ils auront tendance à l’impliquer dans leur enseignement et plus ces dernières prendront leur place dans l’éducation. Actuellement, il est facile de constater que plusieurs en sont encore aux anciennes méthodes et que les technologies de l’information et de la communication sont loin d’être admises au sein de la classe. Selon moi, le manque de connaissances des enseignant(e)s par rapport aux TIC vient mettre un frein à l’accessibilité de l’éducation possible sur le Web.

Pour conclure, je crois que les technologies de l’information et de la communication permettent réellement un meilleur accès à l’éducation mais peut-être pas pour tous. En effet, bien que le Web permette de partager et d’accéder à de l’information à profusion, qu’il donne la chance à des gens de s’instruire à la maison et qu’il regorge d’outils et de possibilités reliés à l’éducation, il reste quelques aspects négatifs. Par exemple, afin d’avoir accès à ces merveilleux avantages, il faut avoir sous la main un ordinateur muni d’une connexion à Internet, haute vitesse de préférence. De plus, en ce qui concerne les élèves, ils doivent être guidés par un(e) enseignant(e) ayant les connaissances requises pour les aider à évoluer dans ce monde en constants changements. Enfin, comme dans toutes choses, il y a des bons et des mauvais côtés. Toutefois, après réflexion, je crois que les avantages apportés par les TIC au niveau de l’accessibilité à l’éducation sont considérables et que cela ne fait que commencer. Les enseignant(e)s devraient faire les efforts nécessaires afin de faire entrer ces nouvelles technologies dans leur salle de classe et les exploiter le plus possible et ce, quotidiennement. Je termine avec une interrogation qu’il me reste en tête. Voici : je ne peux m’empêcher de me questionner quant à la capacité des utilisateurs à reconnaître le vrai du faux. Avec la quantité d’informations retrouvées sur le Web, il va de soit qu’un certain nombre n’ont pas nécessairement un très haut niveau de qualité. Les jeunes utilisateurs ont-ils les outils et les connaissances adéquates pour différencier la bonne information de la mauvaise?

Mélanie Gaudreault Je certifie avoir fait tous les efforts nécessaires afin de publier un texte sans fautes.

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Auteur: etu62

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