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L'utilisation du cellulaire dans la classe. Est-ce vraiment une bonne idée?

Par Joanie, Étudiante de deuxième année, Éducation préscolaire et enseignement primaire

Dans l’une des séances du cours Initiation aux technologies de l’apprentissage, nous avons abordé le thème des enfants et de leurs connaissances en ce qui a trait aux nouvelles technologies. Il a été relevé que de plus en plus de jeunes enfants de niveau primaire possédaient un ordinateur portable, un mp3 (quoique maintenant dépassé), un iPod et même, un cellulaire. Il a aussi été mentionné que nous, futures enseignantes, allions devoir composer, pour le mieux, avec ces nouveaux joujoux technologiques et même, les intégrer dans nos propres situations d’enseignements-apprentissages. Suis-je vraiment en accord avec cela? Est-ce vraiment nécessaire de devoir en tenir compte? Toujours dans le même ordre d’idées, pourquoi devrions-nous les inclure dans nos salles de classe ou encore, comment les inclure? Voilà une quantité de questions qui m’embêtent au plus haut point. À première vue, je suis totalement en désaccord avec ces idées. Par contre, avant de le prôner haut et fort, j’aimerais vraiment approfondir le sujet afin de ne pas parler à travers mon chapeau sans être bien renseigné. Cependant, dans ce dur travail de questionnements, je concentrerai mes réflexions en ce qui a trait aux cellulaires. Je tenterai donc de réfléchir aux pour et aux contres de l’utilisation des cellulaires dans les salles de classe de niveau primaire afin de me faire une idée plus précise de cet enjeu. J’espère réellement que ces réflexions me feront changer d’avis en ce qui a trait à ma perception plutôt négative de cette nouvelle technologie dans les classes au primaire.

Avant toute chose, je crois devoir me confesser. Eh oui, je ne suis pas de celles qui connaissent le mieux les différentes technologies. En effet, je possède un ordinateur portable, je sais comment il fonctionne, mais sans plus. À certains moments, j’ai encore besoin de me faire conseiller et de me faire expliquer plusieurs choses. Bien sûr, je trouve extrêmement pratique le fait de posséder un ordinateur portable et je ne sais pas si je serais maintenant capable de m’en passer pour faire mes travaux scolaires, ou bien simplement pour rendre plus efficiente, ma prise de notes en classe. Par contre, en ce qui a trait aux mp3, iPod, ipad et tout autre truc technologique de ce genre, je n’en possède pas et je n’ai pas du tout envie d’en posséder. Non pas en raison de leur prix élevés, mais seulement dû au fait que je n’en ai simplement pas besoin. De ce fait, je ne vois pas l’utilité de m’en procurer. Cependant, dans ma réflexion écrite, il n’est pas question de ces différents gadgets, mais bien de cellulaires. Et oui, tout comme 64% de jeunes âgés de 15 et 29 ans (Gulielminetti, 2005), je possède mon cellulaire depuis plus de 3 ans déjà. De plus, je tiens à préciser que le cellulaire est bel et bien mon outil de communication préféré. Je ne possède même pas de téléphone résidentiel à mon appartement. Je trouve beaucoup plus avantageux que de n’avoir qu’à payer mon compte de cellulaire. De plus, contrairement au téléphone résidentiel, je peux le trainer partout, même en salle de classe. Je n’ai qu’à fermer la sonnerie et voilà, le tour est joué. Par contre, je dois préciser que je m’en sers seulement pour regarder l’heure ou bien pour régler quelques trucs de dernières minutes, en utilisant les messages textes. Cependant, la deuxième option est plus rare. Je suis certaine que tous les enseignants à l’université savent pertinemment que presque tous leurs élèves trainent leur cellulaire en classe, mais je n’ai vu encore aucun d’eux nous proposer de les utiliser pour effectuer tel ou tel exercice. Je me demande donc pourquoi moi, dans ma future salle de classe, je devrais les inclure et permettre à mes élèves de les utiliser. De ce fait, puisqu’à première vue je suis contre l’utilisation des cellulaires comme outils pédagogiques dans les classes, je commencerai donc par énoncer les raisons qui font en sorte que je sois contre cette nouvelle idée. Ensuite, je réfléchirai aux raisons et aux moyens pouvant faire en sorte que je déciderais de les utiliser dans mes situations d’enseignement-apprentissages. Pour terminer, je tenterai de prendre position.

Je n’ai nullement besoin de chercher très loin pour trouver des raisons faisant en sorte que je ne sois pas de celles qui priorisent le cellulaire en classe, que ce soit pour des raisons pédagogiques ou pas. Commençons par la deuxième option. En effet, lorsque je serai enseignante au primaire, je ne valoriserai pas les téléphones cellulaires dans ma classe. La raison est bien simple, je ne crois pas qu’il soit nécessaire pour un enfant, d’en posséder un. Pourquoi devrait-il trainer cet objet dans ma classe? Je ne crois pas qu’il ait à attendre un appel important. De plus, si ses parents doivent absolument lui parler, il serait tout aussi efficace d’appeler à l’école et de demander à la secrétaire de lui faire le message. Mais encore, je me vois très mal, devant la classe, en train de donner une leçon de mathématiques puis entendre le son d’un cellulaire qui vivre. De voir un de mes élèves de cinquième année (je dis cinquième année, car je n’imagine nullement que ce soit possible pour un enfant de 7 ou 9 ans par exemple) me demander de sortir pour être en mesure de répondre à son appel. Dans le même ordre d’idée, si quelques-uns de mes élèves possèdent un téléphone cellulaire, pourquoi se retiendraient-ils de bavarder par écrit? Je me « fou » de ce qu’ils peuvent bien avoir à se dire. Si cela est important pourquoi n’attendraient-ils pas à la récréation pour s’en parler? Je crois que le fait de laisser mes élèves avoir leur cellulaire sur eux favoriserait les échanges de message inutile, comme le dit Bruno Gulielminetti, journaliste dans le Devoir.com. Ils pourraient commenter l’habillement de la voisine, mes propos et même, s’échanger certaines réponses sans difficulté. Je me vois bien mal vérifier les cellulaires de mes élèves pour m’assurer qu’ils n’aient pas triché à l’examen. Maintenant, vérifions ma vision négative de l’utilisation pédagogique des cellulaires en classe. Admettons que je décide de donner le droit à mes élèves d’utiliser leur cellulaire pour faire une activité sur les Jeux olympiques. Que feront ceux qui ne possèdent pas de cellulaire? En effet, comme nous le savons tous, je n’enseignerai pas qu’à des élèves ayant des parents se situant dans la classe moyenne ou au-dessus. Je retrouverai au moins 3 ou 4 élèves (peut-être plus, dépendant du milieu où j’enseigne) dont les parents n’ont absolument pas les moyens de payer un téléphone cellulaire à leur enfant, puisque je ne crois pas que l’école paie cette dépense non plus. Que feront ces élèves? Comment se sentiront-ils en se comparant avec leurs voisins qui possèdent le dernier Blackberry. Je ne me permettrais pas de faire en sorte, dans mon enseignement, que certains de mes élèves se sentent inférieurs aux autres. Par contre, si (et je dis bien « si ») tous mes élèves possédaient un cellulaire, comment puis-je m’assurer qu’ils ne se donnent pas les réponses? Ne nous le cachons pas, admettons que je demande à mes élèves de faire un exercice de sciences en utilisant internet sur leur téléphone cellulaire, il est plus que probable qu’ils se donnent les réponses par messages textes, et ce, même si je leur donne la consigne de ne pas le faire. Comme je l’ai précisé plus haut, je ne me vois pas passer la récréation à vérifier les cellulaires. En effet, chaque école possède un laboratoire informatique. Alors, pourquoi ne pas l’utiliser au lieu de favoriser les cellulaires pour les travaux en classe? De plus il est beaucoup plus facile pour l’enseignante de garder un œil sur les travaux des élèves. Je viens donc d’énumérer et de réfléchir aux principales raisons faisant en sorte que je sois contre l’utilisation des téléphones cellulaires dans ma classe au primaire. Maintenant, voyons les différentes raisons préconisant l’utilisation pédagogique du cellulaire dans une salle de classe au primaire. Avant de débuter cette section, je dois préciser que je n’ai trouvé aucune raison valable, faisant en sorte que je puisse laisser mes élèves utiliser leur téléphone cellulaire pour des raisons qui ne soient pas pédagogiques. Mis à part, le fait de vouloir regarder l’heure, quoi qu’il y ait des horloges dans chaque classe. Ainsi, je ne considère même pas que cette raison soit valable. En fait, la première raison qui me vienne en tête, permettant à mes élèves d’utiliser leur cellulaire en classe, en est une de récompense. Eh oui, il pourrait être intéressant, dans une période de libre, de laisser les élèves utiliser leur cellulaire. Puisque la période serait libre, les jeunes ne possédant pas de cellulaire pourraient aller dans le coin informatique, dessiner, lire, etc. En effet, ils auraient moins tendance à se rabaisser puisqu’ils pourraient faire autre chose qu’ils aiment. Dans un autre ordre d’idée, si je me rends compte que beaucoup de mes élèves possèdent un cellulaire, je pourrais demander aux élèves de se placer en équipe pour qu’il y ait un cellulaire par équipe. Ainsi, les jeunes pourraient faire un travail en équipe et lorsqu’ils ne trouvent pas une réponse, ils pourraient utiliser internet sur leur cellulaire, afin de trouver la réponse. Bien sûr, je ne pourrai pas savoir s’ils demandent la réponse à une autre équipe, mais ils auraient peut-être moins tendance à le faire, puisqu’ils ne feraient pas le travail seul. Une autre manière d’utiliser les téléphones cellulaires en classe pourrait être bien simple. Si un élève me pose une question à laquelle je ne suis pas certaine d’être en mesure de répondre, je pourrais demander à un des élèves possédant un cellulaire de chercher la réponse. Voilà donc quelques façons faisant en sorte que je puisse utiliser les téléphones cellulaires de mes élèves, à des fins pédagogiques.

Pour terminer, je crois que les nombreuses réflexions faites dans cette rédaction m’ont beaucoup éclairée. Avant de commencer ce travail, dans le cadre du cours Initiation aux technologies de l’apprentissage, j’étais totalement contre l’utilisation des cellulaires dans la classe. Même si je ne crois pas avoir complètement changé d’opinion, ma vision n’est plus aussi négative qu’au début. Je serais peut-être prête à laisser mes élèves l’utiliser, mais seulement dans un contexte pédagogique. Par contre, si je décide de les utiliser, je tiens mordicus à avoir un certain contrôle. Par exemple, j’exigerai que tous les cellulaires soient éteints. De plus, j’aurai un endroit dans mes tiroirs de bureau pour les placer durant les cours qui ne le requièrent pas. Même si ma position a quelque peu changé, je reste encore sur mes gardes. Comme vous pouvez le constater, je suis encore à la recherche d’idées et même, de moyens pouvant continuer à faire tendre va vison des cellulaires en classe, vers le positif. J’aimerais donc, si vous être pour les l’utilisation des cellulaires en salle de classe, que vous me donniez des situations d’enseignements-apprentissages ou des moyens de les inclure. J’ai donc très hâte de lire les rédactions de mes collègues de classe, afin de voir si elles peuvent m’apporter d’autres points pouvant contribuer au fait que j’aie une vision toujours plus positive de l’utilisation des cellulaires en classe.

Référence

Gulielminetti, Bruno. (Page consultée 25 septembre 2010). Le cellulaire, même en classe, En ligne. http://www.ledevoir.com/societe/science-et-technologie/91169/le-cellulaire-meme-en-classe

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Auteur: etu24

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Commentaires (4)

Marie-Eve Belley Marie-Eve Belley ·  10 octobre 2010, 11:55:58 AM

Joanie,
un élément m'a frappé dans ton texte, et c'est celui qui touche les enseignants de l'université. En effet, ces derniers auraient tout intérêt à se servir de nos cellulaires à des fins pédagogiques, et ils ne le font pas présentement.

Je trouve aussi que ton idée de temps privilège pour l'utilisation de cet outil est une bonne idée, mais je ne crois pas que l'utilisation devrait se limiter à ces périodes.

Je t'invite à aller lire: http://pedagotic.ca/?post/2010... , car mon point de vue est tout à fait différent du tien et je crois qu'il pourrait t'apporter quelques idées pour ta future classe.

Cynthia Cynthia ·  14 octobre 2010, 1:12:45 PM

Bonjour Joanie,

suite à la lecture de ton opinion, je voudrais rajouter quelque chose. Comme je sais que tu veux le mieux pour tes élèves et que tu désirent qu'ils apprennent le plus possible. Je te connais :P Je sais que tu sais que tu dois agir sur la motivation de tes élèves. Personnellement, je pense que la motivation est la source du succès comme je le dis dans mon essai (les avantages de la correspondance scolaire). Alors je crois que tu devrais voir le cellulaire plus comme un outil de motivation. Je sais que les élèves ne possèdent pas tous de cellulaires, mais s'ils en possèderaient tous un, il serait intéressant de travailler les mathématiques avec celui-ci, en faisant un sondage comme l'a dit M. Giroux. J'aimerais que tu penses à l'attrait de cet outil pour un élève et comment il pourrait être heureux de l'utiliser (seulement quelques fois dans l'année). C'est aussi une façon de les récompenser pour leur bon travail comme tu l'as dit.
Merci,
Cynthia

Joanie Joanie ·  20 octobre 2010, 4:50:23 PM

Cynthia, je suis totalement en accord avec toi sur le fait que le cellulaire peut agir directement sur la motivation de mes futurs élèves. Mais il ne faut pas se le cacher, ce ne sera jamais tous les élèves qui seront en mesure d'en posséder un. Je crois donc que le cellulaire peut être une source de rejet chez certains élèves (ceux qui n'en possèderont pas). Je trouve donc extrêmement difficile de trancher si oui ou non je suis pour l'utilisation des cellulaires dans la classe. Tout cela va s'en dire que ma réflexion se poursuit toujours et elle est loin d'être terminé.

Joanie

pgiroux pgiroux ·  25 octobre 2010, 8:24:02 PM

Vous avez raison concernant l'usage des cellulaires à l'université... Si on réussissait à vous faire vivre des situations signifiantes avec les TIC à l'université, vous seriez probablement plus ouvertes à l'idée de les intégrer. Concernant les cellulaires, je vais tenter de corriger le tir dès cet hiver et d'imaginer un usage productif de vos cellulaires!

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