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La technologie et le français de demain

« Yo, comment vas? Moé pas pire… pis a part ca la vie!!!! De que cé tu fais à soir? Veux-tu venir au cinoche? On va aller voir le film du beau mec qui joue dans le film de danse. Yé hot cé lhomme de ma vie (dans mes reves). J’attends de tes news… call me bisous xxxx Ta best. » Ne trouvez-vous pas ce texte formidable? Quelle belle syntaxe et quel soin du détail! J’irais même jusqu’à dire que c’est la perfection. Sérieusement, ce texte, si l’on peut qualifier celui-ci de texte, est de ma propre main. C’est affreusement gênant de l’avouer, mais c’est la vérité. Cet extrait est cité textuellement de mon dernier message texte. En effet, depuis que j’ai acheté mon cellulaire, j’ai l’impression que mon niveau de français a descendu d’un échelon. Suis-je tombée dans le piège du langage technologique? Je crois que oui, mais je ne suis pas la seule. Effectivement, ce langage est un mode d’écriture courant autant chez les jeunes que chez les plus âgés. De nos jours, la technologie est devenue omniprésente dans nos vies. Que ce soit au travail, à l’école ou même à la maison, elle nous rattrape toujours. Ce qui m’amène à me poser la question suivante : est-ce que la technologie d’aujourd’hui nuit au français de demain? J’essaierai avec des arguments convaincants de vous renseigner sur ma position face à ce questionnement. Je développerai mes idées en me basant sur mes opinions et également sur des citations d’auteurs qui viendront appuyer mes dires.

Ma mère me dit toujours que les jeunes d’aujourd’hui ne savent plus écrire le français. « Vous faites plein de fautes, votre langage est plein d’anglicismes bla, bla, bla… » Moi, j’ai envie de dire aux gens qui pensent comme ma mère « d’aller se faire foutre ». Je suis hors de moi quand j’entends des personnes dirent ce genre de propos. Savent-elles de quoi elles parlent? Je suis convaincue qu’elles sont bien loin de comprendre une chose essentielle à propos de la technologie. Laissez-moi vous expliquer ma façon de penser. La mode, c’est une mode et tout le monde la suit. Les gens qui disent le contraire sont, selon moi, des hypocrites. Que ce soit dans le linge, les lunettes, le bronzage, les voitures, la mode suit sont cours et évolue avec les années. Donc, je suis la mode et le langage technologique en est une forme. Nous écrivons de cette façon, car tout le monde le fait! C’est « cool », moins long et cela nous permet de gagner du temps. Est-ce pour cette raison que je ne sais pas écrire le français, mon français? Et bien, non. Je sais parfaitement que demain soir je vais au cinéma et non au « cinoche ». En d’autres termes, je sais parfaitement que j’écris mal lorsque je clavarde avec mon cellulaire ou sur MSN et c’est volontaire. Cela ne me rend pas moins apte que les autres en français. Donc, la mode est un phénomène de masse et personne ne réussira, un jour, à la contrer.

Pour continuer, nous allons parler des réseaux sociaux comme Twitter, Facebook ou MSN. D’après certaines personnes, ce sont des outils qui vont détériorer la qualité du français. Il est vrai de dire que le langage utilisé par les clavardeurs n’est pas acceptable selon l’Office québécoise de la langue française. Lorsqu’on discute avec un ami dans Internet, on a souvent beaucoup de choses à dire. C’est pourquoi on essaie de l’écrire avec le moins de lettres possibles. C’est de cette manière que sont nées certains acronymes comme ASV (âge, sexe, ville), LOL. (lot of laugh) ou PCQ (parce que). Lorsque je clavarde, je ne m’inquiète pas de l’orthographe des mots ou de la syntaxe de la phrase. L’important, c’est d’être compris par le destinataire. Je sais que mon texte est rempli de fautes. Et puis? Il est seulement destiné à moi ou mon interlocuteur. Je sais faire la différence entre un texte important adressé à des parents d’élèves et un texte entre deux amis! Je sais que je n’écrirai pas de la même façon lors de la création des deux textes. Pour appuyer mes dires, je vais citer un extrait de Marc Nolet qui décrit bien le clavardage d’aujourd’hui. « Le clavardage est une nouvelle culture de communication tant chez les plus jeunes que chez les plus vieux. Il répond à un besoin : communiquer en temps réel. Cette communication s’apparente au langage populaire. Il sert à échanger sur nos besoins, impressions, émotions immédiates, et ce rapidement. Cette rapidité pour fixer un sentiment, une impression amène les clavardeurs à utiliser un langage apte à rendre rapidement ces mêmes impressions et émotions. Le clavardage n’équivaut pas à écrire un texte d’opinion. Il s’inscrit davantage dans la dimension des compétences transversales, TIC – communiquer – coopérer. Être contre le clavardage ne mène à rien, car cette pratique est solidement ancrée dans la culture populaire ».

Certaines personnes sont d’avis que les logiciels de traitement de texte n’aideront pas les élèves à améliorer leur français. Ils permettent de souligner les erreurs automatiquement et de les corriger à l’aide de choix. D’après eux, cette correction est une méthode facile pour les personnes qui ont de la difficulté en français, car elles peuvent écrire n’importe comment et se laisser corriger par le logiciel. Elles n’ont pas besoin de faire d’efforts et elles n’apprennent pas pourquoi elles ont fait une erreur. En plus des logiciels de traitement de texte, il existe aussi des logiciels de correction comme Bon Patron ou Antidote. Ces logiciels permettent de corriger un texte encore plus facilement et avec beaucoup plus d’efficacité. Je suis en désaccord avec toutes les affirmations précédentes. En effet, je pense que ces logiciels peuvent aider un élève en difficulté à reconnaitre ses erreurs et lui expliquer quelques notions lorsque le professeur n’est pas là. De plus, d’après Jacques-André Bizet, les logiciels de traitement de texte aident beaucoup les élèves à améliorer leurs compétences en français. « L’élève n’a pas à avoir peur de faire une erreur et il peut revenir facilement en arrière pour la corriger, rajouter ou enlever du texte ». Les logiciels de correction sont aussi un bon outil pour aider les jeunes à s’améliorer en français. Cependant, ils ne sont pas un instrument qu’on doit utiliser seul pour combler une carence linguistique. En effet, les logiciels de correction ne peuvent pas corriger un texte à 100% sans l’intervention de l’auteur et du contexte. Néanmoins, ils peuvent améliorer la qualité d’un texte et aider l’auteur à apprendre de nouvelles connaissances. Donc, le résumé de ce paragraphe est simple, mais je crois qu’il veut tout dire. Comme l’a dit Jean-François Ferland, « les logiciels ne sont pas un traitre tant et aussi longtemps que ceux-ci ne remplacent pas l’apprentissage ».

La fonction « copier-coller » d’un ordinateur permet à l’usager de copier un texte, sans effort. Certaines personnes croient qu’elle n’aide pas les gens en français, car ils savent que tout a été recopié comme il le faut. D’après l’opinion de Marie-France Laberge, « le copier-coller est devenu une facilité absolument incroyable. On n’a plus à se déplacer. On n’a plus à transcrire ce qu’on va repérer, tout est là dans la machine, on prend des extraits un peu partout, on les colle bout à bout et on croit qu’on construit ainsi un texte. Cette simplicité là, liée à la quantité de ressources, fait qu’on prend l’habitude de raisonner par collage plutôt que de construire une véritable argumentation ou de se forger sa propre opinion. » Effectivement, cette fonction ne devrait pas être utilisée à l’école. Le copier-coller constitue un plagiat. Nous ne pouvons pas copier un texte d’un auteur sans le mentionner. Malheureusement, je crois aussi que cette fonction a été mal utilisée jusqu’à aujourd’hui. Donc, je pense que les professeurs devront s’investir dans l’enseignement des TIC au primaire afin d’enrayer ce phénomène. Une mauvaise habitude est vite renversée lorsqu’on apprend les bonnes manières dès notre jeune âge.

De nos jours, n’importe qui peut écrire et publier un article dans Internet. Certaines personnes trouvent que cette ouverture n’aidera pas le jeune à bien apprendre le français parce que les blogues ou les articles ne sont pas tous vrais et souvent débordant de fautes d’orthographe et de syntaxe. Ils pensent qu’à force de voir ces textes avec des fautes, les élèves pourraient les considérer comme une référence. Je tiens à dire à ces personnes que c’est à nous, en tant qu’adulte, de montrer et vérifier l’utilisation d’Internet aux plus jeunes. Avec de bons modèles, l’élève de demain saura que les blogues ne doivent pas tous être pris pour de l’or. Au contraire, je pense que les blogues permettent d’augmenter le niveau de français des utilisateurs. En effet, ils permettent à beaucoup de gens d’écrire sur des sujets qui les passionnent. Cette ouverture leur permet de composer des textes plus souvent et fait d’eux de meilleurs scripteurs. Comme je l’ai appris dans mon cours de lecture et écriture, plus une personne écrit des textes et plus elle a de la facilité à composer. Elle développe sa créativité, apprend l’organisation d’un texte et augmente sa confiance en elle.

D’un autre côté, je trouve que les gens rejettent la faute des lacunes en français sur la technologie. C’est une habitude humaine! À toutes les fois qu’il y a un problème, on accuse toujours le voisin d’en être responsable. Et bien, je me dis que ces personnes devraient se regarder le nombril avant d’accuser n’importe qui. En effet, la maîtrise de notre langue est un enjeu important depuis très longtemps. Je vais vous faire une petite leçon d’histoire. Dans les années 1756-1763, la Nouvelle-France a été conquise par les Anglais. Depuis cette conquête, nous n’avons eu aucun contact avec la France. Alors, le français de la France a évolué indépendamment du français de la Nouvelle-France. Les Canadiens-Français ont dû se soutenir et s’éloigner des grandes villes pour ne pas se faire assimiler. Malheureusement, nous avons conservé quelques anglicismes dans notre langage. Donc, les gens disent que notre français n’est pas de qualité parce qu’ils le comparent à celui de la France. Cependant, ils oublient notre passé que nous devons accepter si nous voulons commencer à avancer. Cette petite leçon d’histoire prouve que la fragilité de notre langue ne date pas du commencement de la technologie, mais de plusieurs années. C'est pourquoi je pense que certaines personnes cherchent seulement un responsable à la piètre qualité de notre langue quand nous en sommes les grands responsables. Nos cours de français ne sont pas assez complexes et bien préparés. En effet, nous pouvons facilement le constater lorsqu’on aperçoit le nombre d’échec à l’examen du ministère au Cégep ou à celui de l’université. Le français est une langue complexe à comparer à l’anglais. Alors, nous devons y consacrer beaucoup de temps dès l’entrée à l’école afin que les élèves apprennent non seulement le langage écrit mais aussi celui oral.

Dans le passé, un élève devait se rendre à la bibliothèque pour faire une recherche et emprunter quelques livres. Maintenant, la recherche est simplifiée grâce à Internet. Cette nouvelle manière de fonctionner n’est pas négative si nous gardons en tête que toutes les informations trouvées sur Internet ne sont pas absolument véridiques et sans faute d’orthographe. Nous sommes présentement dans une ère de changement. C’est normal que certaines personnes aient peur et que nous ayons à apporter des améliorations. Avec le temps, les jeunes ne feront pas les mêmes erreurs que les adultes! Il faut apprendre aux enfants dès leur jeune âge ce qu’est le plagiat et comment bien se servir d’Internet. Je tiens aussi à préciser que ce n’est pas seulement les enfants ou les adolescents qui ont des difficultés en français. En effet, selon Jean-François Ferland, « plusieurs adultes et travailleurs font autant d’erreurs, sinon plus. Certains professionnels ou dirigeants d’entreprises écrivent des textes bourrés de fautes dans leurs blogues ou leurs courriels. La détention d’un diplôme universitaire peut signifier qu’une personne a obtenu une formation supérieure dans un domaine de pointe, mais cela ne signifie pas qu’elle écrit mieux qu’un artisan qui est allé travailler après avoir fait sa sixième année. » Les TIC sont devenus un intérêt principal pour les jeunes d’aujourd’hui. Alors, c’est à nous, enseignants ou parents, de se servir de cette motivation pour aider nos jeunes à apprendre. En effet, l’intérêt permet à une personne d’être davantage motivée à s’instruire. Donc, grâce à la technologie, les jeunes d’aujourd’hui et de demain seront bien plus contents et motivés d’apprendre. Finalement, je crois que la technologie ne nuit pas au français de demain. Il faut seulement apprendre aux jeunes à utiliser ce nouvel outil. Je termine en citant une phrase de Jean-François Ferland qui exprime bien la première influence de l’élève par rapport au français. Un indice? Ce n’est pas la technologie! « Le meilleur professeur pour l’enseignement du français est le parent et le professeur qui emploient une langue de qualité. »

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Auteur: etu53

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Commentaires (3)

Véronique D'Amours Véronique D'Amours ·  02 novembre 2010, 2:53:06 PM

Je trouve que ce billet contient beaucoup d'idées qui n'ont pas toutes la même pertinence. Néanmoins, elles ont le mérite d'exposer une réflexion d'une future enseignante sur l'écriture et les TIC.

Pour prolonger votre réflexion, je suggère la lecture de « Le langage SMS n’est pas l’ennemi des écrits scolaires » publié par l'Agence nationale des TICE.

http://www.agence-usages-tice.educa...

etu10 etu10 ·  08 novembre 2010, 10:12:38 PM

Je crois que tu soulèves des points intéressants dans ton essai. Mais, je ne suis pas tout à fait d'accord avec tout ce que tu amènes. Surtout lorsque tu dis que le clavardage n'est pas nuisible pour le français. Pour ma part, il y a eu un temps où j'utilisais davantage internet afin de clavarder et je dois dire que quelques fois, lorsque j'arrivais pour écrire un texte, j'avais des doutes à propos de l'orthographe de certains mots comme par exemple; quoi "koi", ou encore comment "komment"... Pourtant, je ne considère pas que c'est moins long à écrire... Maintenant, en tant que future enseignante, je crois qu'il est très important d'avoir constamment un français oral et écrit soigné. Pour terminer, je te remercie d'avoir soulever ce point. Il m'a amené à réfléchir sur le sujet.

étu 37 étu 37 ·  11 novembre 2010, 9:08:10 AM

Moi je suis également d'accord avec le fait qu'il y a certains points qui sont intéressant dans ton essaie. Mais il est vrai que de «chatter» sur Msn nuit à notre façon d'écrire. Pour contrer à ce problème il faut utiliser des solutions. Alors, pour ma part j'ai décidé d'écrire sur MSN de manière adéquate pour ne pas nuire à mon français écrit et je me suis même améliorer. Bref, il est facile de tomber dans les stéréotypes, mais il faut poser des gestes plutôt que de se pleindre sur la façon de parler des jeunes.

Ah oui! J'oubliais les «vieux» disent toujours que les jeunes ne savent pas écrire, mais je crois plutôt qu'ils ne tiennent pas compte du fait que nous sommes beaucoup à l'aise à creer de gros texte qu'eux autrefois. Alors, il serait drôlement intéressant de comparer les écrits d'un jeune d'aujourd'hui à celui d'un jeune il y a 50 ans. Je suis certaine que les idées sont mieux formulées et plus songées.

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