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Les réseaux sociaux, un nouveau concept d'enseignement ?

Les réseaux sociaux, un nouveau concept d’enseignement ?

Durant la génération Y, les gens ont appris à vivre dans une nouvelle ère technologique. Aujourd’hui, avec la génération C, la technologie est de plus en plus envahissante et prend une importance capitale dans le quotidien des gens, plus encore dans celui des jeunes. Ils utilisent fréquemment le cellulaire, la messagerie texte, le mp3, des consoles de jeux diverses, l’ordinateur, le portable et bien d’autres technologies nouvelles. Parmi toutes les différentes technologies utilisées par ces derniers, l’utilisation du Web et du monde virtuel est au centre de leurs préoccupations. Ces dernières années, de nombreux jeunes se sont accaparés de l’utilisation des réseaux sociaux tels que Skyrock, Facebook et MySpace. Certaines statistiques nous révèlent que ce phénomène prend de l’importance avec le temps. En effet, selon une vidéo visionnée dans le cours d’Initiation aux technologies éducatives à l’Université du Québec à Chicoutimi, Facebook compte plus de 57 millions d’utilisateurs et MySpace, plus de 125 millions. Ces chiffres sont énormes et démontrent qu’il y a nécessité de trouver un moyen de rediriger l’énergie que porte les enfants aux médias, afin qu’elle soit dépensée dans la salle de classe plutôt qu’à l’extérieur. En fait, il faudrait sans doute utiliser davantage les ressources exploitées par les jeunes pour en arriver à un enseignement qui serait beaucoup plus actualisé et adapté à la vie de ceux-ci. Dans ce présent texte, je définirai d’abord ce que sont les réseaux sociaux. Par la suite, je vous dicterai, selon moi, les avantages et les inconvénients de l’utilisation des réseaux sociaux dans les salles de classe. Pour conlure, je vous présenterai mon point de vue sur le sujet et je nommerai quelques compétences pouvant être développées par l’utilisation des réseaux sociaux en classe.

Les réseaux sociaux, c’est quoi ?

En théorie, il est difficile de fournir une définition universelle de ce que sont les réseaux sociaux. Selon mes recherches, on peut définir les réseaux sociaux comme des sites Web où des gens peuvent s’inscrire pour communiquer entre eux ou encore comme une communauté d’individus reliés entre eux par différents centres d’intérêts, qui peuvent faire des échanges et partager des liens, des textes, des messages et j’en passe. Facebook représente un bon exemple de réseau social car il est populaire et est utilisé un peu partout à travers le monde. Dans ce site, on peut échanger de tout et de rien avec des gens que l’on choisit d’accepter en tant qu’«ami», qui pourront voir et commenter nos différentes actions. Par ailleurs, dans le milieu scolaire, les réseaux sociaux constitueraient une manière de relier tous les élèves entre eux, voire même les enseignants et les parents, afin qu’ils partagent leurs intérêts et leurs apprentissages, qu’ils posent des questions, qu’ils communiquent leurs difficultés, qu’ils puissent s’enrichir des compositions de leurs compères, qu’ils s’entraident les uns les autres, etc.

Les avantages des réseaux sociaux dans le milieu scolaire

D’abord, comme toute méthode d’enseignement, l’intégration des réseaux sociaux en classe comporte plusieurs avantages. En effet, pour atteindre et motiver les jeunes d’aujourd’hui, il y a nécessité d’actualiser et d’adapter les méthodes d’enseignement traditionnelles afin qu’elles touchent davantage ceux-ci. L’utilisation d’une nouvelle approche pédagogique en lien avec les intérêts des élèves peut réellement représenter une source de motivation d’aller à l’école et de participer activement dans le cadre de la classe. Le monde virtuel est, en quelque sorte, la nouvelle réalité des jeunes de nos jours. Il ne faut donc pas fermer les yeux devant les nombreuses possibilités qu’offrent les technologies exploitées par les jeunes. De plus, les enfants seront plus ouverts à faire des apprentissages s’ils sentent que les méthodes d’enseignement dont se servent les enseignants les concernent directement. Il s’agirait ici de démontrer aux jeunes qu’un divertissement peut se transformer en une vraie méthode pédagogique.

Cependant, avant d’en arriver à utiliser de telles méthodes pour l’enseignement, il faudrait d’abord et avant tout songer à instaurer des cours de technologie dans les écoles primaires, autant pour informer les enfants que les enseignants. Ces cours pourraient servir, entre autres, à aider les jeunes à avoir un meilleur discernement par rapport à l’utilisation qu’ils font d’Internet de manière générale, mais aussi de manière plus précise et ciblée. Effectivement, il s’agirait d’apprendre aux jeunes à avoir un bon esprit critique face à l’information qui est véhiculée dans les réseaux sociaux. Par la suite, comme le mentionne Nicholas Bramble dans son article «Facebook doit entrer à l’école», les cours de technologie à l’école servirait à

«apprendre aux jeunes à utiliser des logiciels de traitement de texte, de Web design et de production vidéo.1» Il souligne également que cela contribuerait certainement à «repêcher des jeunes à risque à l’école, et, éventuellement, les aider à trouver un emploi.1»

Dans le même ordre d’idées, ces cours de technologie serviraient aussi à mettre en garde les jeunes face aux dangers associés à Internet ainsi qu’aux réseaux sociaux (harcèlement, publicités mensongères ou abusives, violence, exhibition sexuelle, etc.). En étant conscients des points négatifs du monde virtuel, les jeunes seraient plus alertes et en feraient, par conséquent, une utilisation plus responsables et réfléchies. Pour poursuivre dans ce sens, il serait beaucoup plus facile d’utiliser les réseaux sociaux en classe, puisqu’étant donné que les jeunes auraient connaissance de leurs responsabilités face à Internet, les enseignants bénéficieraient d’un meilleur contrôle sur l’utilisation que font ses élèves de cette technologie.

Pour revenir aux avantages éventuelles des réseaux sociaux, il est certain que ceux-ci représentent une manière alternative d’échanger des informations. Également, ils peuvent servir à agrémenter la communication de façon originale entre les membres d’une même classe. Comme par exemple, si un élève souhaite recevoir une réponse à une question qui l’embête ou qui l’empêche d’avancer ses devoirs, il pourrait venir l’écrire sur le réseau social de sa classe ou de son école. De cette façon, il recevrait rapidement des explications par d’autres élèves, voire même par l’enseignant. Par ailleurs, l’enseignant pourrait demander aux élèves de publier un texte quelconque sur le site de classe afin que ces derniers puissent s’enrichir et prendre connaissance des textes de leurs compères. De plus, le professeur pourrait encourager les enfants à rédiger des commentaires, à faire des rétroactions, à souligner des erreurs qui ont été oubliées, etc. Par le fait même, le réseau social représentera un endroit où tous les participants peuvent s’entraider, s’exprimer librement et prendre en considération les commentaires des autres. Par ailleurs, le réseau social pourrait même mettre en relation les élèves ainsi que les anciens élèves. Cela constituerait une bonne façon de privilégier l’entraide, de partager des expériences vécues au sein de la classe, de discuter de différents travaux et bien plus encore.

Finalement, l’utilisation du réseautage social dans le milieu scolaire aiderait sans aucun doute les élèves qui ont de la difficulté à s’exprimer à socialiser avec d’autres élèves. Ainsi, dans l’article de Nicholas Bramble cité plus tôt dans le texte intitulé «Facebook doit entrer à l’école», on dit que

«les réseaux sociaux peuvent aider les jeunes qui ont des problèmes de socialisation, car ils font appel à la fibre naturelle qu’ont les enfants pour trouver de nouvelles façons de communiquer.1»

En d’autres mots, l’utilisation des réseaux sociaux dans le cadre scolaire pourrait permettre aux jeunes plus timides d’entrer plus facilement en relation avec d’autre et, par conséquent, pourrait contribuer à les aider à vaincre leur timidité ainsi qu’à témoigner davantage ce qu’ils pensent.

IMAGE POUR TEXTE

Les inconvénients des réseaux sociaux dans le milieu scolaire

D’autres parts, utiliser les réseaux sociaux en classe comporte certains inconvénients. Le plus évident est sans aucun celui de la gestion à effectuer afin que l’utilisation des réseaux de clavardage soit surveillée et contrôlée. En fait, les enseignants auraient la responsabilité de veiller à ce que leurs élèves utilisent efficacement le réseau social de la classe. En termes claires, les enseignants auraient le devoir de fixer des règles à respecter pour que tous les élèves s’entendent et comprennent l’utilisation adéquate qu’ils doivent faire du réseau social de classe. Comme par exemple, il serait important que des surveillants soient ciblés afin de garder un œil sur tous les échanges et toutes les informations qui sont véhiculés sur le site. Il faudrait aussi qu’ils soient en mesure d’intervenir au cas où un élève n’en ferait pas une utilisation appropriée et de sanctionner celui-ci afin d’éviter que cela ne se reproduise.

Compte tenu de ce qui précède, il serait impératif d’informer les élèves sur les précautions à prendre pour exploiter efficacement et prudemment les réseaux sociaux. En fait, en l’absence de cours de technologie, ce serait aux enseignants à qui reviendrait la tâche d’expliquer aux élèves les dangers potentiels reliés au monde virtuel. Parmi tous les dangers, les élèves devraient être conscients du phénomène de l’identité numérique afin qu’ils puissent surveiller leurs actions et ainsi, prendre en considération celles qui sont bonnes et celles qui sont nuisibles.

Définissons d’abord l’identité numérique. En fait, selon le site identite-numérique.fr, l’identité numérique consiste en

«la représentation numérique de l’identité dans un réseau d’interactions avec des personnes ou des systèmes automatisés.2»

En d’autres mots, il s’agit de la réputation virtuelle d’une personne, qui est créée à partir des données que celle-ci écrit dans un réseau social. À chaque fois qu’un individu écrit sur un site de clavardage, il laisse, en quelque sorte, des traces qui peuvent reconstituer son identité. Ce qu’il faut faire comprendre aux élèves, c’est qu’ils doivent user d’un bon jugement par rapport aux éléments qu’ils écrivent sur les réseaux sociaux et qu’ils doivent faire preuve de prudence et de méfiance. De plus, les élèves devront savoir qu’

«en affichant du contenu utilisateur sur un site de clavardage, ils accordent automatiquement aux entreprises une licence mondiale, irrévocable, perpétuelle, entièrement payée, leur permettant d’utiliser, de copier, d’exécuter, d’afficher publiquement, de reformater, de traduire, etc.3»

Enfin, tout utilisateur de réseaux sociaux devraient être vigilants, plus encore les jeunes, qui n’ont pas nécessairement conscience des risques de l’utilisation quotidienne de ceux-ci.

Mon opinion personnelle sur l’intégration des réseaux sociaux en classe

Pour conclure, je tiens à préciser que je suis totalement pour l’intégration des réseaux sociaux en classe. Étant donné que nous sommes en pleine ère technologique, il faut en profiter pour exploiter les ressources qui sont à notre disposition et pour faire évoluer les méthodes d’enseignement avec le temps. Pour motiver les élèves et favoriser leurs apprentissages, je pense qu’il faut varier les techniques d’enseignement afin d’atteindre différents intérêts de ceux-ci. Il ne s’agit pas de faire une utilisation abusive des réseaux sociaux, mais bien de savoir doser et d’en faire bon usage. Par ailleurs, l’exploitation des réseaux sociaux en classe peut contribuer à l’acquisition de certaines compétences transversales qui se retrouvent dans le Programme de formation de l’école québécoise4. Effectivement, elle peut contribuer à développer la compétence 3 : «exercer son jugement critique», dans le sens où les élèves doivent se construire une opinion personnelle par rapport aux informations véhiculées sur le Web. Elle contribue également à développer la compétence 6 : «Exploiter les technologies de l’information et de la communication», puisque les élèves sont amenés à s’approprier des technologies et à devoir maîtriser celles-ci. Aussi, l’utilisation des réseaux sociaux renforce la compétence 7 : «structurer son identité», car les jeunes doivent s’affirmer en tant que personne ayant des valeurs et des traits de personnalité différents des autres. Finalement, la compétence 8 («coopérer») est aussi développée, compte tenu du fait que les élèves doivent s’entraider et faire preuve d’une certaine ouverture d’esprit.

Il va sans dire que l’utilisation des technologies comme les réseaux sociaux comportent davantage de points positifs que de points négatifs. Voilà pourquoi je considère qu’il serait intéressant de prendre en considération les ressources exploitées par les jeunes. En général, les écoles bloquent l’accès des réseaux sociaux aux élèves. Par contre, il serait grand temps de faire preuve de plus d’ouverture d’esprit et de cesser de réagir avec répression et silence face aux nouvelles technologies. Ce qu’il faut retenir, c’est que comme toute méthode d’enseignement, la technologie possède des limites, mais possède aussi de nombreux avantages pouvant contribuer à l’enrichissement des techniques pédagogiques.

Dana L.

Références

1. Bramble, Nicholas (2010). Éducation : Facebook doit entrer à l’école. Pourquoi les écoles ne doivent plus bloquer l’accès aux réseaux sociaux. Accessible en ligne (3 janvier 2010) : http://www.slate.fr/story/15159/facebook-ecole-education-outil-pedagogique-enseignement-reseaux-sociaux

2. Meiers, Gilles (2008). Techniquement, qu’est-ce qu’une identité numérique ? Accessible en ligne (31 mars 2008) : http://www.identite-numerique.fr/2008/03/techniquement-quest-ce-quune-identite-numerique/

3. Youtube (2007). Réseautage social et vie privée. Accessible en ligne : http://www.youtube.com/watch?v=9QQ9no1H6lI

4. Ministère de l’Éducation du Québec, Programme de formation de l’école québécoise, Québec, 2006.

etu70

Auteur: etu70

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Commentaires (1)

pgiroux pgiroux ·  22 décembre 2010, 2:09:04 PM

Quelles sont les sources de cette image? Creative Common? Libre?

PAt :-)

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