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La cyberquête: la méthode de demain pour enseigner aux jeunes du primaire?

Il faut se le dire, les technologies seront plus que présentes dans les écoles. Les enseignants qui sont en place aujourd’hui seront remplacés par des plus jeunes. Ces derniers utilisent les ordinateurs ainsi que plusieurs autres technologies dans toutes les sphères de leur vie. Internet fait partie de leur quotidien. Même que certains ne sauraient plus quoi faire sans celui-ci. Cela a un impact sur leur façon d’enseigner en classe. Ils ont plus tendance à utiliser ces technologies avec les jeunes. Non seulement elles sont employées pour présenter un sujet à l’aide d’une présentatique ou un projecteur, elles sont aussi un moyen privilégié pour faire des apprentissages. Une façon originale d’intégrer les technologies d’informations et de communication aux différentes matières qui doivent être enseignées est la cyberenquête. Bien que peu connue pour l’instant, elle commence à être de plus en plus adoptée. Cette dernière est-elle une bonne méthode d'enseignement pour les élèves du primaire? Pour répondre à cette question, je vais tout d’abord expliquer le concept de la cyberquête. Ensuite, je vais donner des arguments qui justifient l’usage de cette méthode. Aussi, je vais exposer des limites qui entravent ou empêche son utilisation. Tout ceci en donnant, bien sur, mon opinion. Finalement, je vais terminer par une conclusion qui résume les arguments exposés dans le texte.

Dans un premier temps, il est important de bien comprendre le principe de la cyberenquête. Cette dernière est un processus créatif et intellectuel. Les élèves doivent trouver sur Internet des informations pertinentes sur un sujet donné. Ils sont amenés à utiliser les différentes ressources se trouvant sur le Web. Dans une cyberenquête il y a des objectifs précis auxquels l’élève doit atteindre. Cette méthode se met en place en cinq phases. Tout d’abord, il faut préparer une quête, une activité, une mission en tenant compte d’objectifs précis que l’on désire atteindre. Il y a, sur la toile, des sites ayant un grand répertoire d’activités déjà préparées. Ensuite, il faut présenter le projet à un élève ou une équipe d’élèves. La mission est choisie selon la motivation et les intérêts des élèves. Puis, selon la complexité de la recherche, on peut fournir des pistes ou des ressources pour aider les élèves. Tout au long du processus, il est important d’accompagner les élèves et d’être présent pour répondre à leurs questionnements. Finalement, il est nécessaire de faire un retour en classe. Les enfants font une présentation de leur travail au reste de la classe. Les cyberquêtes n’ont pas de temps précis de réalisation. C’est-à-dire que celles-ci peuvent durer le temps d’une période comme elles peuvent s’étaler sur plusieurs mois.

Ensuite, les cyberquêtes comportent plusieurs avantages à être utilisés par les enseignants. Contrairement à une recherche en bibliothèque, ces missions Internet permettent l’utilisation d’une plus grande variété de stratégies d’enseignement. Aussi, il y a moins de risque de plagiat entre élèves parce qu’ils doivent souvent expliquer dans leurs mots les informations qu’ils ont trouvées. Le plagiat est moins présent parce qu’ils doivent utiliser la première personne du singulier dans leurs textes. Il ne faut pas oublier que les sources sur Internet sont plus variées et moins désuètes. Souvent, il s’est écoulé beaucoup de temps entre l’écriture et la parution d’un livre en librairie. Aussi, il ne faut pas oublier le temps qu’il s’écoule entre sa parution et l’achat par la bibliothèque de l’école. Selon moi, la mise à jour de l’information est plus rapide sur le Web. Ceci est un facteur qui influence beaucoup le choix de la cyberenquête. Si l’on se base sur la théorie de Robert Gagné, il est important de prendre en compte le concept du traitement de l’information. En fait, afin qu’il n’y ait pas de surcharge cognitive qui mènerait au découragement de l’élève, il faut traiter au maximum sept éléments nouveaux à la fois. Dans les cyberquêtes, un seul sujet est traité. L’enfant doit trouver des informations spécifiques sur celui-ci. Cela permet aux enfants de se concentrer et de bien comprendre cet unique sujet. Par ailleurs, si nous regardons certains concepts de la théorie du socioconstructivisme tels que la pédagogie active et conflit cognitif, les cyberquêtes contribuent à la formation des élèves. Effectivement, dans pédagogie active où les situations d’apprentissage sont paramétrées par des objectifs et des intentions pédagogiques, l’élève se doit d’être actif dans son éducation. Je considère cette dernière comme étant primordiale. Puisqu’ils sont actifs, les apprentissages sont beaucoup plus significatifs pour eux. Ceci a pour effet d’être plus ancrés dans leur mémoire. Mentionnons également que les socioconstructivistes préconisent la restauration du savoir dans un contexte connu de l’élève. Je crois que cela s’applique particulièrement à cette forme d’enseignement. Les jeunes d’aujourd’hui sont en contact avec les technologies comme l’ordinateur et l’Internet depuis leurs plus jeunes années. Ils sont plus à l’aise et confortables dans l’utilisation de cet outil. Tout comme les socioconstructivistes, je crois que le conflit cognitif est important dans les apprentissages. Ce concept s’explique comme suit : les enfants sont en relation avec leur environnement et leurs pairs. Lorsqu’il y a un problème ou une situation nouvelle, ils vont anticiper une réponse à l’aide de leurs connaissances antérieures. Quand la réponse anticipée n’est pas la même que celle de son environnement ou de ses pairs, il y a conflit cognitif. Piaget explique ce dernier comme étant essentiel à l’apprentissage parce que l’élève va s’engager dans un processus de réflexion. Ensuite, il va y avoir une équilibration par une assimilation ou une accommodation. Lorsque cette dernière se produit, il y a une réorganisation puis un apprentissage. D’autre part, les enfants sont motivés par ce type d’activité. Il y a une motivation intrinsèque puisque les élèves ont un intérêt pour les cyberquêtes et, par expérience, ils ont hâte de pouvoir continuer leur mission et la présenter. Comme certaines quêtes sont faites en équipe, les enfants apprennent à travailler avec les autres. Ils parviennent à régler des conflits s’il y en a et cela développe leur compréhension du monde. De surcroît, les enfants développent des compétences vis-à-vis l’utilisation des technologies de l’information et de communication. Lors de leurs recherches, ils doivent sélectionner et évaluer la pertinence et la véracité des sources qu’ils utilisent. De plus, les jeunes doivent créer un document, soit à l’aide Microsoft word ou Power point, pour donner les résultats de leurs enquêtes. Ainsi, plusieurs éléments des théories de l’apprentissage appuient la méthode d’enseignement par les cyberquêtes. J’estime que ces dernières motivent les élèves, les pousses à aller plus loin dans leurs apprentissages, leur apprend à travailler en équipe, elles sont plus rapides et accessibles que les recherches en bibliothèque, leur apprend à utiliser les technologies de l’information et de communication et les enfants apprennent à s’amuser en travaillant.

Par ailleurs, l’utilisation des cyberquêtes comporte certains aspects négatifs. Dans les programmes scolaires, les grilles horaires sont établies en faveur des matières telles que le français, les mathématiques, les sciences, etc. Les technologies de l’information et de communication sont considérées comme une option ou un privilège. C’est pourquoi les enseignants n’ont pas toujours le temps d’aller au local informatique avec les jeunes. Souvent, les maitres doivent réserver le local informatique pour avoir une période en plus de celle déjà allouée dans la grille horaire. Cela peut s’avérer difficile parce qu’il y a plusieurs classes dans une école. Certains enseignants ne considèrent pas les outils informatiques comme importants ou ayant un réel lien avec les apprentissages que font les élèves. Dû à ceci, ils ne les utilisent pas. De plus, ils usent de la période déjà réservée comme activité privilège et non pour s’en servir comme moyen d’enseignement. Il ne faut pas oublier que plusieurs instituteurs n’ont pas tous la formation ou la compétence pour aider les élèves avec certains programmes. Ils doivent souvent se référer à une personne extérieure qui n’est pas toujours disponible dans les écoles. Cela peut entraver la progression des enfants lorsqu’ils utilisent les cyberquêtes. Aussi, les élèves ne savent pas tous sélectionner les informations adéquates ou pertinentes et les sources fiables. En contre partie, les enseignants n’ont pas tous le temps d’enseigner ces concepts. Plusieurs connaissent l’importance d’enseigner aux enfants à faire la différence entre une bonne ou une mauvaise source, mais ils n’ont pas nécessairement le temps pour le faire. De plus, je crois qu’il peut être difficile d’utiliser cette méthode d’enseignement avec les plus jeunes. Non seulement, ces derniers sont novices par rapport à l’utilisation de programmes spécifiques, mais ils doivent être réellement encadrés pour effectuer des recherches sur la toile. Par expérience, je crois que, même avec des groupes plus vieux, il doit y avoir un surveillant dans le local informatique lors des recherches. Ceci n’est pas toujours facile parce que l’enseignant doit parfois rester dans la classe avec des élèves. Je considère qu’il faut une surveillance car les élèves peuvent être dissipés et aller sur des sites Internet qui ne sont pas en liens avec la recherche. Certaines personnes peuvent ajouter que la trop grande utilisation des cyberenquêtes peut faire la promotion de l’ordinateur au détriment d’autres activités, par exemple le plein air. En bref, c’est l’absence de temps des enseignants, le peu de disponibilité du local informatique, le manque d’importance vis-à-vis l’enseignement et l’utilisation des technologies d’information et de communication dans les grilles matières, la pauvreté des formations ou compétence du personnel en informatique, etc. qui s’opposent à l’utilisation des cyberquêtes par les élèves.

En conclusion, les cyberquêtes sont des outils qui peuvent être exploités en classe. Les enseignants peuvent les utiliser pour enseigner toutes les disciplines vues à l’école. En plus de cela, les enfants apprennent à manipuler des logiciels comme Microsoft Word et à développer leur sens critique. Aussi, les jeunes, à force de faire des recherches sur le Web parviennent à faire une différence entre une bonne et une mauvaise source plus facilement. Mentionnons également que l’utilisation de cette méthode d’enseignement motive les élèves et leur fait faire de plus grands apprentissages. Plusieurs concepts de certaines théories de l’apprentissage sont abordés avec les cyberenquêtes. Le conflit cognitif, le traitement de l’information et la pédagogie active font de cette méthode d’enseignement une méthode à privilégier par les enseignants. Bien que cette dernière ait plus d’un avantage, elle comporte aussi des limites. Quelques enseignants diront qu’ils manquent de ressources, de temps et de formation pour aider les élèves dans leurs apprentissages réalisés par les cyberquêtes. Aussi, l’utilisation et l’enseignement des technologies informatives et de communication de sont pas la priorité dans la distribution des heures d’enseignement des matières. Après réflexion, on peut constater qu’il y a plusieurs avantages à utiliser les cyberquêtes, mais que le système n’est pas encore adéquat pour cela.

Gauthier, Clermont et Tardif, Maurice. S.d. La pédagogie : théories et pratiques de l’Antiquité à nos jours. Canada : Gaëtan Morin éditeur, 313-329 p.

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Auteur: etu76

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