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Haïti: les premières heures

Je suis de retour d'Haïti depuis 36 heures et il est temps de faire le point. J'ai établi la liste des sujets dont j'aimerais parler ici. Tous ne sont pas liés directement à la technologie ou à l'éducation... Néanmoins, nous étions sur place pour évaluer divers éléments en prévision de la mise en place d'un programme de formation continue (certificat) en enseignement. Il s'agit du projet de retraite d'une ancienne collègue que j'ai appuyé avec plaisir. Voici donc comment les premières heures de ce voyage de 15 jours se sont déroulées...

Il est d'abord probablement souhaitable de préciser que c'est mon premier voyage dans le sud, donc ma première fois à Haïti.

On m'avait prévenu que j'aurais un choc, que je serais confronté à une autre réalité. J'étais prêt. Rien ne m'a choqué, mais certaines choses m'ont tout de même surpris parce que différentes du Québec, illogiques ou tellement dramatiques...

L'aéroport, déjà, est petit. Il est trop petit pour accueillir autant de monde à la fois selon nos normes et nos habitudes canadiennes. On se pile sur les pieds. Retrouver ses bagages entraine nécessairement des bousculades. D'autres, comme nous, décident plutôt de rester à l'arrière et d'attendre qu'une place se libère près des bagages. En plus, les Haïtiens ne sont pas pressés alors que les touristes canadiens qui débarquent vivent encore au rythme nord-américain. Heureusement qu'on m'avait averti. (Merci Tante Mo!) Ça a bien pris 45 minutes avant que l'on trouve nos bagages... Patience Patrick, patience...

À la sortie de l'aéroport, il y avait ces gens qui se chicanaient et se bousculaient pour avoir le privilège de porter nos bagages en échange d'un pourboire. Vous pouvez leur dire non, mais ils insistent et essaient de vous arracher votre valise... Vous dites non une fois, deux fois, trois fois et ensuite votre valise disparait et on vous dit de suivre. Ils savent où aller! Ben oui, c'est certain, surtout que tu ne m'as pas demandé où je vais ou si quelqu'un m'attend! Relaxe Patrick, relaxe... On t'avait averti!

Heureusement, quelqu'un nous attendait à la porte. Vient le temps du pourboire. Ils insistent beaucoup, ils ont "Grand faim!" ou plein d'enfants à envoyer à l'école... Je vais apprendre rapidement qu'ils disent toujours ça! Je n'avais que peu d'argent sur moi et en petites coupures. Heureusement! Pendant que je cherche un billet d'un dollar américain, une main passe et se sert en me remerciant généreusement. Difficile de savoir s'il est vraiment pauvre, s'il a vraiment besoin. Dix minutes plus tard, alors que je traversais Cité Soleil et différents quartiers de Port-aux-Princes, le 5 dollars américain qu'on m'avait pratiquement volé ne me dérangeait déjà plus. Là, beaucoup de gens demeurent encore dans des tentes ou se sont construit des petits abris avec des décombres. Les enfants dorment et jouent au milieu de tout ça. Certains ont même l'air de travailler... Ça, même si on vous avertit, c'est un peu dérangeant. Plusieurs Haïtiens sont réellement pauvres. Certains sont traumatisés et refusent de vivre ailleurs que dans une tente. Au moins, si la tente tombe, personne ne mourra...

Il y a ensuite la poussière. La poussière des décombres qui trainent partout. La poussière des terrains privés sur lequel poussent parfois quelques arbres. La poussière des routes sur lesquelles circulent trop de véhicules à la fois, des véhiculent qui polluent souvent incroyablement et qui ont été reconstruits et réparés un peu n'importe comment. Beaucoup de poussière, partout!

Puis on arrive à la résidence. Clôturée par de hauts murs, la résidence des pères qui nous accueillent est « confortable » si l'on considère le contexte dans lequel nous sommes. Il y a des arbres et quelques fleurs. Deux dames y font à manger dans une cuisine à moitié en plein air. Je crois qu'elles s'occupent aussi du lavage et du ménage. Il y a l'électricité et, si vous êtes très patient, vous pourrez peut-être envoyer un courriel. En me branchant très tôt le matin, j'ai même réussi à parler à ma femme via Skype. La connexion n'était pas très bonne, mais tout de même suffisante pour donner des nouvelles à ma famille. Dans l'une des cours intérieures, il y un terrain de sport. C'est un petit terrain de basket et de minifootball (soccer). Durant la pause de l'après-midi, les résidants (de jeunes hommes en formation à la résidence ou dans une école du secteur) ont joué une partie de minifootball. J'ai donc pu assister à une partie chaudement disputée. Personnellement, j'ai préféré rester assis, à l'ombre. On a beau avoir un automne très chaud au Québec cette année, ça n'a rien à voir avec la chaleur d'ici. Plus de 30 degrés avec de l'humidité. Ça a été un petit choc, mais un petit choc pas trop déplaisant par contre...

Au souper et au déjeuner, on a parlé. Les résidants sont timides et très polis, mais ils sont aussi souriants et curieux.

J'allais presque oublier de vous parler du coq. C'est qu'il y a des poules, des coqs, des chèvres et je ne sais quoi d'autre qui se promènent plus ou moins librement un peu partout. Et les coqs, il chantent! Tout le temps! Toute la nuit! C'est un peu dérangeant au début...

pgiroux

Auteur: pgiroux

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Commentaires (2)

David509 David509 ·  02 décembre 2011, 12:13:03 PM

Bonjour,

Par la présente je prends à cœur vos commentaires sur le cas d’Haïti. Mais je pense d'ici Février 2012. le visage de notre aéroport se changera parce qu'on est entrain d'effectuer des travaux de réhabilitations afin de fournir aux touristes un espace ou il fait beau de vivre. Sur ce, je vous encourage aussi à y prendre part dans le Foire Expo-Hinche pour le 4 et 5 décembre 2011 afin de découvrir les possibilités d'investissement. Parce qu’Haïti est un pays riche en sous-sol. on a le grotte le plus long et le plus mystérieux de la Caraïbes, située dans la commune de Port-à-Piment, département du SUD.

Nous pouvons en discuter sur de plus amples détails en échangeant des courriels.

Salutations distinguées.

Cordialement,
David PIERRE JEAN
Email: d.pierrejean@gmail.com
Gestionnaire de projet à la Fondation noula.
www. noula.ht

Monique Bouchard Monique Bouchard ·  06 décembre 2011, 11:54:31 AM

Lorsqu'un homme vit dans un pays économiquement pauvre, sa volonté de rendre service pour gagner son pain peut prendre une ampleur qui fait peur au visiteur. Tous les humains ne voient pas le monde de la même manière et les gens agissent de la manière qui a le plus de sens pour eux. Je souhaite à tout le monde de visiter Haiti pour rencontrer une population des plus sympatiques et découvrir le sens du mot "vivre".

Il n'y a pas deux aéroports pareilles dans le monde et les services varient selon les régles et les circonstances, parfois il y a trop de services, parfois il n'y en a pas, et ça c'est plus dramatique! Je suis arrivée un jour à l'aéroport de Los Angeles, j'ai été accueilli par l'armée et escorté jusqu'à l' autocar qui m'a mené dans la zone des taxis. Je n'ai pas eu d'aide avec mes bagages.

Personnellement, j'ai eu peur de mourir aux États-Unis, pas en Haiti.

Bon retour Docteur,
Monique Bouchard, B.A es Arts, M.B.A.
Experte-conseil en tourisme
204, rue Villeneuve Ouest
Montréal, QC H2T 2R7
Tél.: (514) 284-4061
Cell.: (514) 917-7104

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