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L'éveil de la citoyenneté numérique chez l'enfant

Dans la société actuelle, les technologies sont de plus en présentes dans la vie quotidienne de chacun. Qu’il s’agisse de portables, de téléphones intelligents, de tablettes numériques ou d’Internet, ces outils sont désormais accessibles à une majorité de la population, de quelque âge que ce soit. En effet, les enfants sont exposés de plus en plus jeunes aux nouvelles technologies. Cependant, ils ne sont pas toujours bien outillés pour les utiliser. Ils ne possèdent que très rarement les compétences liées aux technologies de l’information et de la communication (TIC). Il importe pourtant qu’ils aient conscience des normes de comportements appropriés lors de leur utilisation des TIC, afin de devenir des citoyens numériques responsables. Dans le cadre du cours «Initiation aux technologies éducatives» nous sommes amenés à réfléchir sur les différents enjeux liés à l’utilisation des TIC par les enfants. Pour ce faire, nous élaborerons dans cet article-ci sur les rôles de chacun en ce qui concerne l’enseignement de la citoyenneté numérique et des compétences liées aux TIC, ainsi que sur le moment opportun pour débuter cet enseignement, de même que sur notre capacité actuelle à transmettre cet enseignement en tant que futurs professionnels de l’enseignement.

Qui doit enseigner la citoyenneté numérique et les compétences liées aux TIC?

Enseigner la citoyenneté numérique est une tâche qui revient à toute la société et différents acteurs sont impliqués dans cette mission. En effet, tous les acteurs jouant un rôle dans la vie de l’enfant doivent prendre des mesures afin de le responsabiliser face à l’utilisation des TIC. D’après une étude sur les enfants et les TIC, l’Académie des Sciences affirme, à propos des TIC, que :

Sa place demande réflexion et appropriation par chacun et singulièrement par les parents, les éducateurs et les personnels de santé du fait du rôle qu’ils jouent, pour les enfants, comme repères et modèles dans leur développement psycho-affectif. Tous doivent considérer que les outils numériques, les relations qu’ils permettent et les images qu’ils transportent, si puissamment séduisants et accessibles aux jeunes, appellent une réflexion nouvelle sur l’apprentissage de la liberté responsable, de la sexualité et du respect de la vie privée de chacun. (Académie des Sciences, 2013, p.18-19)

Le rôle du parent

L’enfant fait ses premiers pas seul et il en sera de même en ce qui à trait au monde des technologies de l’information et de la communication (TIC). L’environnement doit toutefois comporter certains facteurs qui prédisposeront l’enfant à leur utilisation, tels que la présence de de technologies dans l’environnement direct de l’enfant et des situations permettant leur découverte. Par la suite, les parents sont là pour accompagner l’enfant dans son cheminement. Comme parents, ils ont le devoir de veiller et de s’occuper de leur enfant. Il va s’en dire qu’ils sont très importants dans la vie du jeune. Pour qu’un enfant grandisse (physiquement) en santé, avec de belles valeurs (socialement) et qu’il se porte bien psychologiquement, la clé du succès pour arriver à cette plénitude : c’est le soutien des parents. En effet, il revient aux parents de guider leur enfant dans l’utilisation des TIC. Qu’il s’agisse de l’utilisation sécuritaire ou de l’utilisation morale (les interdits de la société, tels que l’intimidation ou les cyberprédateurs). Dès que l’enfant entre dans un premier contact avec les TIC, les parents devraient s’assurer de toujours pouvoir avoir accès à ceux-ci, et ce, en tout temps. Si les connaissances des parents sont insuffisantes en matière de technologie il est de leur devoir de s’informer sur l’utilisation adéquate de celle-ci. Il faut tout de même garder en tête que le but premier est de rendre l’enfant autonome et responsable. C’est à partir de ses premières démarches que l’enfant va développer ses premières armes de bon citoyen numérique.

Le rôle de l’école

Lorsqu’on parle de l’utilisation des TIC par les jeunes, l’école a également son rôle à jouer. L’école constituant une micro société, c’est là que l’enfant apprend principalement à interagir avec ses pairs. Par conséquent, l’école a un rôle à jouer par rapport à l’utilisation des TIC en ce sens. Ainsi, elle a le devoir de sensibiliser les jeunes à certaines problématiques sociales amenées par l’utilisation de ces technologies telles que la cyberintimidation. Par ailleurs, comme les parents, l’enseignant est un modèle pour l’enfant. Il se doit d’utiliser les TIC de façon responsable et d’être un bon citoyen numérique. De plus, l’école doit intervenir au point de vue de l’utilisation technique comme le mode de fonctionnement des outils d’apprentissage. Étant un lieu d’apprentissage où la technologie est de plus en plus présente dans la pédagogie, l’école doit impérativement utiliser les TIC dans les différents domaines d’apprentissage, afin de démontrer aux élèves toutes les possibilités qu’offrent ces outils. Considérant le fait que les TIC deviennent des incontournables dans toutes les sphères de la société, l’école est un lieu parfait pour sensibiliser les jeunes à ce phénomène et leur apprendre à les utiliser dans un contexte pédagogique.

Le rôle du gouvernement

Étant le pilier de notre société, le gouvernement a aussi son rôle à jouer dans l’éducation numérique des enfants. Tout d’abord, il a un rôle sensibilisateur auprès des jeunes, des parents et des enseignants. Au travers de campagnes publicitaires, il peut sensibiliser les différents acteurs influençant la vie de l’enfant, en lien avec le comportement adéquat relatif à l’utilisation des TIC. Par exemple, le Gouvernement du Québec peut sensibiliser les jeunes à la cyberintimidation à l’aide d’une campagne publicitaire télévisée, l’outil le plus efficace selon les jeunes si on se fie au rapport CEFRIO. Aussi, le gouvernement doit supporter financièrement les écoles dans le but de favoriser l’intégration des TIC dans les programmes scolaires. De plus, il revient au Ministère de l’Éducation, des Loisirs et du Sport (MELS) d’intégrer de manière plus précise les TIC au Programme de Formation de l’École Québécoise et de venir en aide aux parents désirant approfondir leurs connaissances sur les technologies. À titre d’exemple, des formations peuvent être offertes.

Le rôle de l’enfant

Lorsque l’enfant possède tous les outils lui permettant d’utiliser les TIC de façon adéquate, il doit faire preuve de responsabilité et d’autonomie. En effet, il lui revient de suivre les conseils de ses parents et de son enseignant lorsqu’il utilise son ordinateur ou son appareil portable. Ainsi, si un jeune intimide un autre enfant sur un réseau social, il est responsable de ses actes. Il lui revient également de demander de l’aide lorsqu’il en ressent le besoin et s’il est témoin ou victime d’un cyberacte inacceptable. Il a donc un rôle à jouer dans sa propre éducation.

Quand doit-on le faire?

L’utilisation des TIC à l’école doit se faire à un jeune âge, puisque celles-ci sont présentes dans le quotidien de tous. Ce n’est pas être alarmiste, mais pour la sécurité de l’enfant, il est impératif de lui montrer comment fonctionne les technologies de l’information et de communication. En effet, l’Académie des Sciences écrit : « L’ensemble d’une telle éducation précoce, visant à l’« alphabétisation numérique » dès l’école primaire, est essentiel pour prévenir les dérives qui peuvent survenir à l’adolescence. » Les enfants doivent donc être mis en contact avec les normes relatives aux TIC, et ce, dès l’âge scolaire. Il est préférable que l’utilisation des TIC se fasse en présence d’un adulte responsable. En ce qui a trait aux compétences technologiques, elles se développent dès les premiers contacts avec les diverses technologies, telles la manipulation d’un écran tactile et la façon d’utiliser la souris de l’ordinateur. Cependant, l’enseignement formel de ces compétences ne se fait qu’au début du parcours scolaire.

Sommes-nous prêts à le faire?

Selon les résultats préliminaires du sondage concernant les compétences des futurs enseignants par rapport aux TIC, peu de futurs enseignants se considèrent compétents en matière de technologies. En effet, seul 17% de ces futurs enseignants considèrent avoir une forte maîtrise des TIC, tandis que 14% considèrent avoir une moyenne maîtrise de celles-ci et 69% considèrent n’en avoir qu’une faible maîtrise. En ce qui nous concerne, nous considérons avoir certaines bases élémentaires qui nous permettent de travailler efficacement avec les TIC. Toutefois, nous considérons ces bases comme insuffisantes pour les enseigner. L’usage pédagogique des TIC nécessite effectivement une certaine maîtrise afin de pouvoir les enseigner, l’objectif étant que les élèves développent leurs compétences suffisamment pour pouvoir devenir autonomes dans leur utilisation de ces technologies. De plus, en tenant compte du fait que la mission de l’école est d’instruire, de socialiser et de qualifier ses élèves, il importe que les enseignants les sensibilisent face aux réseaux sociaux, puisqu’il s’agit là de leur principale utilisation des TIC, selon de récentes études concernant l’usage des réseaux socionumériques par les jeunes du primaire (Giroux, 2012). Une chose est certaine, la société est en constante évolution et il est impératif que les enseignantes et enseignants soient formés aux technologies de l’information et de la communication pour bien diriger les jeunes.

Considérant ce qui précède, nous pouvons établir que tous les acteurs impliqués dans l’éducation de l’enfant ont un rôle crucial à jouer, quant à l’apprentissage des compétences et des normes relatives aux TIC qui feront de celui-ci un bon citoyen numérique. Il importe de commencer cet apprentissage dès les premiers contacts avec ces technologies. L’enseignement formel ne débutera néanmoins qu’à partir de l’âge scolaire. Quant à savoir si les futurs enseignants que nous sommes possèdent suffisamment de connaissances et de maîtrise des TIC pour affirmer qu’ils sont prêts à l’enseigner, la majorité, dont nous faisons partie, affirme être insuffisamment préparée. Ainsi, nous considérons que le cours « Initiation aux technologies éducatives » peut nous apporter les outils nécessaires à la poursuite de notre formation professionnelle continue, dans le but de devenir compétents en la matière et de se tenir informés des différentes avancées dans le domaine des TIC qui est en constante évolution.

CEFRIO (2009). Génération « C » : les 12-24 ans – Moteurs de transformations des organisations. Rapport synthèse du CEFRIO. Disponible en ligne le 16 décembre 2009 : https://www.CEFRIO.qc.ca/upload/1683_rapportsynthesegenerationcfinal.pdf

L’Académie des sciences, «L’enfant et les écrans», Paris, Éducation Le Pommier!, 2013, en ligne : http://www.academie-sciences.fr/activite/rapport/avis0113.pdf

Giroux, P., Allard, M.-P., Gagné, R., Belley, K., Hallahan Pilotte, V. et D. Bouchard (2012). Utilisation des médias socionumériques par les jeunes de cinquième et sixième année du primaire. Rapport d'enquête remis à la Commission Scolaire des Rives-du-Saguenay en août 2012.

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Auteur: etu3

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Commentaires (3)

Patrick Giroux Patrick Giroux ·  11 septembre 2014, 10:09:14 AM

Très bon choix de citation... Très à propos! C'est un exemple idéal de situation ou des étudiants UTILISENT un texte pour donner du poids et de la crédibilité à leurs propos.

Patrick Giroux Patrick Giroux ·  11 septembre 2014, 10:38:22 AM

J'ai apprécié votre vision multi-acteurs.

C'est très réaliste selon moi. La problématique est très importante (en termes d'ampleur) et un seul groupe d'acteurs ne pourra pas l'adresser ni la résoudre.

Mais comment peut-on coordonner toutes ses actions?

De plus, comment faire comprendre au gouvernement qu'il a un rôle important à jouer? Le groupe des étonnés a obtenus peu de réactions... http://plannumeriquequebec.org/

etu3 etu3 ·  14 septembre 2014, 3:41:43 PM

Merci pour votre commentaire M. Groulx!

Effectivement, Coordonner toutes ses actions sera très difficile étant donné que le gouvernement serait l'institution la mieux outillée pour jouer ce rôle et qu'il refuse d'entreprendre des actions concrètes pour des raisons financières. Cependant, l'arrivée progressive de notre génération sur le marché et la mise de l'avant d'arguments démontrant l'impact positif des TIC sur la productivité et les finances de l'État québécois devrait permettre un virage technologique d'ici quelques années à l'aide de mesures concrètes, comme celles proposées par le Groupe des Étonnés.

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