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Bonnes pratiques pour réussir l'intégration des TIC

Il y a quelques jours, mon collègue Stéphane Allaire a publié sur Facebook un document fort intéressant à propos du sujet en titre. Il y présentait, en une page, ce qu'il identifie comme des préconditions et des caractéristiques d'une bonne pratique d'intégration des TIC.

Ça m'a amené à reconsidérer les cinq grands principes pour réussir l'intégration des TIC que j'ai présenté en classe récemment.

Je propose donc ici une version remaniée des mes cinq grands principes... Stéphane apportait des idées et des détails importants sur lesquels je n'avais pas beaucoup insisté en classe. Je discuterai de ce billet avec mes étudiants dès qu'on trouvera quelques minutes!

Méta-principe: Une bonne intégration des TIC en éducation requiert une bonne pédagogie

C'est un méta-principe au sens où il est plus large et général que mes principes et qu'il les englobe tous.

Qu'est-ce que ça veut dire?

Et bien, lorsqu'on intègre les TIC, comme dans toute autre situation d'enseignement ou d'apprentissage, il faut par exemple avoir une intention pédagogique claire dès le départ et en lien avec le PFEQ. Stéphane ajoute qu'il faut en informer les apprenants. C'est effectivement important. C'est d'ailleurs l'un des neuf évènements de l'apprentissage de Gagné. Ainsi informé, l'apprenant se créera des attentes et il pourra plus facilement sélectionner l’information pertinente.

Quoi d'autre?

Il faut aussi tenter d'engager les apprenants et prévoir des situations d'apprentissage significatives pour ceux-ci. Il faut aussi prévoir des rétroactions régulières et précises et un niveau de difficulté adapté qui progresse en même temps que l'apprenant. Il faut aussi privilégier les situations qui donnent du contrôle à l'apprenant en lien avec son apprentissage.

Vous savez, tous ces grands principes pédagogiques qui doivent guider les pratiques enseignantes? Et bien ils doivent continuer de guider les pratiques même quand on intègre les TIC.

J'ai peu insisté sur ce point en classe et c'est ce que m'a fait réaliser le document de Stéphane. Une bonne activité TIC a des fondations pédagogiques solides!

Principe 1: Prendre en compte le contexte

Lorsque l'on planifie intégrer les TIC, il importe de prendre en compte plusieurs éléments du contexte dont:

  • les apprenants (avec leurs compétences, leurs intérêts, leurs préférences, leurs limites, leurs besoins);
  • l'environnement (C'est autant le matériel disponible que les locaux, les horaires et le calendrier scolaire, le temps disponible, l'aide potentielle des parents, d'un collègue ou d'un conseiller pédagogique, etc.);
  • l'enseignant et ses compétences.

Le choix de l'outil technologique utilisé (comme les choix relatif à la méthode et à la planification) sera fait en fonction de l'analyse de cette réalité afin de s'y adapter le plus possible et de soutenir l'intention pédagogique de départ. Les ouvrages sur le design pédagogique décrivent en détail toute l'importance de l'analyse du contexte par les enseignants. Pour arrêter son choix, l'enseignant devra aussi apprendre à évaluer les forces et les faiblesse des outils à sa disposition.

Principe 2: La transversalité

L'intégration des TIC doit se faire de manière transversale pour être réellement porteuse. On n'enseigne pas les TIC pour les TIC, on utilise les TIC pour développer des compétences en maths ou en français (par exemple). Cela a quelques avantages. D'abord, cela replace les TIC correctement par rapport à leur statut de médias. Ensuite, cela diminue le poids de l'intégration des TIC sur l'agenda des enseignants.

Principe 3: Avoir un plan B

Les TIC ne sont pas toujours fonctionnelles et c'est souvent en dehors du contrôle de l'enseignant. C'est simple, mais souvent oublié et ça peut devenir une réelle source de frustration à l'égard des TIC. Il faut avoir un plan B, c'est-à-dire un plan qui permette de réaliser ses intentions pédagogiques du départ (ou à tout le moins la plus grande part) même si les TIC nous faisaient défaut.

Principe 4: Prévoir du guidage

Ici, l'idée c'est de ne pas tomber dans le panneau du jeune techno-compétent parce qu'il est jeune!!! La compétence technologique ne tombe pas du ciel. Pour réussir l'intégration des TIC, prévoyez du soutien ou du guidage pour les apprenants. Des exemples, des tutoriels, ou des procéduriers sont souvent suffisants. De plus, on en trouve souvent sur Internet.

Principe 5: Les TIC doivent apporter un petit plus...

Lorsqu'on intègre les TIC, il faut faire plus que remplacer un média par un autre. Au départ, on peut se contenter à de petits gains d'efficacité (et c'est déjà positif!), mais il ne faut surtout pas s'y limiter. Comme Stéphane l'explique dans son document, il est gagnant d'adopter des pratiques qui amènent les apprenants à s'impliquer en organisant, expliquant, élaborant et articulant eux-mêmes les nouveaux savoirs avec ceux qu'ils maitrisent déjà et cela dans un espace ou un scénario qui favorise la collaboration, l'entraide, l'échange et l'explications entre apprenants. (voir le méta-principe!) C'est ici que le modèle SAMR abordé en classe devient très intéressant. Plus on monte dans le modèle et plus les TIC favorisent ou permettent des changements dans l'organisation des interactions entre les apprenants, le contenu et l'enseignants et plus ils permettent aux apprenants de prendre le contrôle de leur apprentissage et de s'y engager.

pgiroux

Auteur: pgiroux

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