Première constatation: L'effet pervers de Google+
Publié le vendredi 26 août 2011, 9:30:00 AM - modifié le 22/01/13 - Réseaux sociaux - Lien permanent
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Alors que je commence à rassembler mes idées, la première constatation que je fais est que Google+ a eu un effet pervers sur mes pratiques et l'efficacité de mon EAP (environnement d'apprentissage personnalisé). Depuis que j'utilise Google+, j'ai remarqué que la nature de mon EAP, ses composantes et ses fonctions s'étaient modifiées.
Pourquoi?
Google+ me prend du temps supplémentaire. Il ne remplace pas Twitter, mon blogue ou aucune des composantes de mon EAP, il s'y ajoute avec ses propres caractéristiques, limites et avantages. (J'écrirai un autre billet pour réfléchir sur les avantages et le potentiel de l'outil.) Or, dans une journée, le temps que je peux consacrer à lire/écrire/réfléchir/discuter/collaborer/apprendre pour mon développement continu personnel est limité.
Quelles parties de mon EAP ont été le plus affectées?
La conséquence la plus évidente pour moi est la sous-utilisation de mes fils RSS. Mon agrégateur est plein. Les gens ont continué d'écrire, je n'ai simplement plus le temps de les lire. Conséquemment, j'ai l'impression que mes interventions sur les réseaux ont été plus superficielles et mes apprentissages/réflexions plus rares et moins profonds.
Est-ce possible?
Quotidiennement, mon EAP avait d'abord pour fonction de m'apporter du contenu. Par divers moyens, mon EAP me permettait de découvrir des choses intéressantes à lire. La nature de ses lectures variait. Il pouvait s'agir de textes à propos de l'actualités éducatives, d'opinions, d'analyses d'outils pédagogiques... Généralement, le tout était plutôt centrée sur l'éducation et les TIC.
Avec le recul, il est clair que Google+ ne m'a pas empêché de lire, tout au contraire! Grâce à cet outil, j'ai découvert de nouvelles personnes et des dizaines d'articles et de sites intéressants. C'est problématique pour moi parce que ces découvertes se sont ajoutées à celles que je faisais déjà via mes partenaires sur Twitter. De plus, ce nouveau réseau est plus varié, plus large. Il est donc aussi moins centré sur les TIC et l'éducation.
Une fois que j'ai regardé et lu ce dont les gens discutaient sur Twitter et Google+, il ne me reste souvent plus le temps d'en faire plus. Ainsi, depuis plusieurs semaines, je n'ai presque jamais eu le temps d'aller consulter mon agrégateur. Or, les sources rassemblées dans mon agrégateur ne sont souvent pas les mêmes que dans Twitter et Google+. De plus, même si des sources se retrouvent dans mes contacts Twitter et dans mon agrégateur, il est évident que l'on ne peut tenir le même genre de discours dans les blogues, les forums de discussion ou Twitter. Voyez-vous, si je m'informais des tendances (actualités, questionnements, croyances, perceptions) dans Twtter, c'est souvent dans mon agrégateur que débutait la portion/fonction plus interactive de mon processus d'apprentissage personnalisé continu. Je lisais, par exemple, un billet de blogue qui m'amenait à réfléchir et je laissais un commentaire ou j'écrivais carrément un billet dans mon propre blogue pour réagir. La réflexion n'était jamais complète, mais les gens réagissaient parfois à mes premières idées et me poussaient plus loin. La nature de ce qui se retrouve dans mon agrégateur est plus propice à la discussion, à la prise de position et au débat.
Récemment, j'ai donc passé beaucoup de temps à effleurer des sujets en lisant des textes dans des journaux ou consultant des sites proposés par d'autres, mais j'ai rarement pris le temps de formuler des idées ou des opinions, de les confronter à celles des autres, etc. Je manquais de temps. Mon compte Diigo et mon compte Vodpod ont continué de se remplir, mais je n'ai plus eu le temps d'écrire des commentaires ou de billet de blogues.
Pourtant Google+ est vraiment interactif et, d'une certaine façon, propice au partage et à la discussion... Il n'y a pas de limite de caractères. On peut ensuite y inclure des images facilement ou des hyperliens encore plus facilement. Le partage y est vraiment simple et rapide et cela malgré que l'on puisse exercer beaucoup de contrôle sur les destinataires de notre partage. Il est même possible de se parler à plusieurs grâce aux bulles (webcam+micro). C'est cependant assez peu fréquent, car c'est un outil synchrone. Il faut donc être branchés tous au même moment.
Alors, c'est quoi le problème?
J'ai bien quelques idées pour répondre à cette question... Deux choses me semblent absolument nécessaires.
D'abord, il manque les gens. Mon réseau sur Twitter ne se retrouve pas nécessairement sur Google+. Ce qu'il me faut, c'est un agrégateur pour concentrer au même endroit mes fils Twitter, Identica, Linkedin et Google+. Je n'ai pas encore trouvé de solution gagnante. Un tel outil devra prendre en compte plusieurs choses dont le fait que ces différents réseaux ne permettent pas tous de publier des billets de la même longueur, avec des images, des aperçus des hyperliens... J'ignore comment régler le problème de la longueur des billets sur Twitter, probablement en coupant simplement les post Twitter à 140 caractères et en y ajoutant un lien hypertexte vers le reste de ce que j'aurai écrit. Pour le reste, on verra bien.
Ensuite, il est plus difficile d'indexer les billets qui nous intéressent et, conséquemment, d'y revenir sur Google+ que dans les autres outils/réseaux que j'utilise/fréquente. Les +1, c'est bien, mais ça ne permet pas de classement. De plus, nos +1 de Google+ semblent se mélanger avec ceux de Google (l'outil de recherche). En ce sens, Google+ est encore plus instantané que Twitter. Autant dire que ce qui se passe sur Google+ disparaît aussitôt, fondu dans la masse... Google devra régler ce problème. Personnellement, je n'utilise pas les +1.
Qu'en pensez-vous?
Mise à jour (quelques heures plus tard):
J'ai annoncé le billet sur Google+ et il a suscité quelques commentaires. Suivre ce lien pour trouver ces commentaires.
- jmgilliot · 26 août 2011, 10:10:50 AM
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Le problème que je crois lire ici est de trouver un équilibre avec sa (ses) communauté(s), ce qui est difficile avec une communauté qui s'essaye à tous les outils qui passent. En gros, G+ créé une perturbation majeure dans notre environnement qui devrait se stabiliser. Soit on passe à G+, et on oublie les autres, soit on ignore G+. C'est pile ou face.
La seconde question qui apparait au travers du référencement est plutôt l'intégration avec les autres outils pour s'intégrer avec le reste du web. Là, G+ semble rechercher la rupture. C'est du moins ce qui est dit ici : <a href=http://blog.homo-numericus.net/arti... Google moins</a> et qui est bien le coté gênant de ce réseau.
- Patrick Giroux · 26 août 2011, 10:47:22 AM
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Monsieur Michel Monnette (https://plus.google.com/11415906601...) a laissé un commentaire sur mon profil G+ (https://plus.google.com/11377062309...).
Je le recopie ici avec sa permission:
Début de son commentaire
Je préfère commenter ici que sur votre blogue En fait, je consacre moi-aussi moins de temps à Google Reader (ce qui est ironique, vu que c'est tout de même un produit Google) mais je trouve plutôt enrichissant de consulter Google plus. J'y ai classé les gens que je repère dans des cercles qui correspondent à mes champs d'intérêt. J'aimerais bien d'ailleurs enrichir mon cercle intitulé «Formation». En ce sens, c'est un bien meilleur outil de veille que Twitter.Je me sers par ailleurs de Google plus pour rédiger mes billets de blogue. Le jour ou G+ va être ouvert à tous, ça va devenir drôlement intéressant de combiner les commentaires dans G+ et ceux fait sur mon blogue, voire même sur Twitter ou dans Linkedin (il ne faut pas l'oublier celui-là car il continue d'innover; la preuve: http://www.linkedin.com/today/)
Je trouve que ce sont d'heureux problèmes que vous soulevez car le potentiel de G+ est vraiment intéressant.
Fin de son commentaire