PédagoTIC

Un article publié dans un hebdomadaire local (le Progès-Dimanche!) m'a fait réagir ce week-end. Je me questionne sur notre logique et la qualité de nos interventions...

Je m'attendais à voir un article sur les TIC en ce début d'année scolaire... C'est typique. Le traitement de cet aspect important de l'éducation de nos jeunes me laisse cependant sur ma faim...

Je suis frappé que dans le même article on nous explique que la Sureté du Québec (SQ, police provinciale) est informée que les parents ne supervisent pas suffisamment leurs enfants, mais que l'intervention de la SQ ait lieu dans les écoles... Plus loin on nous explique que les parents croient leurs enfants lorsqu'ils disent être un ange! Quoi? Y'a pas un problème avec l'intervention dans ce cas? Il y a déjà des gens susceptibles d'intervenir dans les écoles, mais qui intervient auprès des parents? S'ils sont souvent incompétents en ce qui a trait aux TIC et qu'ils décident de laisser leurs jeunes jouer avec... Qui est le responsable? Pour moi, c'est un peu comme si je ne savais pas manier une arme à feu et que je laissais mes filles jouer avec. "Désolé monsieur la police, je ne savais pas qu'il y avait des risques associés à l'usage des armes à feu!" Bon, je pousse un peu, mais vous comprenez où je veux en venir. Je crois que la SQ devrait se concentrer sur les parents.

La représentante de la SQ que l'on a interviewée déclare que les jeunes se cachent derrière leurs ordinateurs... Là, je suis convaincu qu'elle a tout faut! Les jeunes VIVENT derrière leurs ordinateurs. Ils se fréquentent, interagissent, jouent, se rencontrent, blaguent et font parfois des mauvaises blagues ou plus simplement des choses stupides... Comme en face à face! Ils ne se cachent pas. Ils le font, point final. C'est probablement pour ça que vos preuves sont si faciles à retracer madame la policière... S'ils avaient de mauvaises intentions, ils tenteraient un peu plus fort de se cacher. Ils utiliseraient des serveurs proxi en Russie ou ailleurs. Ils chercheraient des logiciels permettant de naviguer et clavarder anonymement. Et croyez-moi, ils trouveraient assez facilement! J'ai fait un test et j'ai trouvé plusieurs outils en moins d'une minute. La nuance entre essayer de se cacher et vivre peut sembler faible aux adultes, mais elle existe.

J'en déduis donc que la SQ n'a probablement pas compris les jeunes et la relation qu'ils entretiennent avec les médias... C'est probablement en partie pour cette raison qu'ils sentent le besoin d'intervenir auprès des jeunes directement. Il me semble qu'ils devraient plutôt intervenir auprès des parents, leur rappeler que les règles sociales en ligne sont souvent identiques à celles en face à face, que les jeunes doivent apprendre à les respecter et QU'IL FAUT LES SUPPERVISER!

Là où l'article devient cependant le plus inquiétant, c'est lorsqu'on nous informe que les écoles demandent de l'aide à la SQ. J'en déduis que les écoles ne savent pas comment réagir. Qu'elles sont débordées et mal outillées. C'est compréhensible, que peuvent-elles faire lorsque ça se passe à la maison? Si je crois que la SQ devrait intervenir auprès des parents, il m'apparait aussi que les écoles ont besoin de plus de soutien en matière de TIC. Il y a bien des conseillers pédagogiques spécialisés en TIC... Mais que peut faire un seul conseiller dans une commission scolaire? Et les enseignants, je leur offrirais bien de la formation supplémentaire, mais ils ne trouveront probablement pas le temps... Et de la formation en réaction à un problème, ça ne me semble pas suffisant.

J'ai une piste de solution à très long terme à proposer. Il me semble que si nos enseignants avaient été obligés de se former un peu chaque année, ils auraient pu être préparés à l'avance à cette problématique et mieux faire leur part du travail (les jeunes, à l'école!). Ces formations devraient être organisées et structurées spécifiquement pour préparer l'avenir. Je ne parle pas ici de formations pour réagir aux problèmes d'hier... Pas plus que je ne désire remplacer les formations offertes localement concernant des problématiques ou des besoins locaux. Mais il y a des phénomènes qui touchent l'ensemble de la profession et qu'un comité central pourrait voir venir...

Je me suis permis de scanner l'article en question... Je le partage ici!