PédagoTIC

Sylvain ·  31 janvier 2008, 2:07:31 PM

Je connais aussi quelques personnes de plus de 70 ans qui clavardent avec leur parenté physiquement éloignée et qui veulent apprendre. À leur rythme, oui, mais apprendre, oui aussi ! J'ai déjà donné des cours à de telles personnes et de voir leurs yeux s'illuminer de compréhension devant la machine, ça vaut autant que les yeux d'ados qui s'émerveillent devant un déclic de leur esprit...

Je connais aussi de jeunes enseignants pour qui les TIC en enseignement, ça ne veut rien dire. Je connais des enseignants à quelques années de leur retraite qui sont très orientés TIC. L'inverse se rencontre aussi.

Bref, des généralisations, c'est toujours biaisé ou presque

Patrick Giroux ·  31 janvier 2008, 2:58:17 PM

Loin de moi l'idée de généraliser. Je ne parle pas de l'ensemble de mes étudiants ou de tous les adultes qui m'entourent... C'est juste que depuis deux jours, on m'a fait ce genre de réflexion à plusieurs reprises et je devais laisser la pression sortir! Dans le cas de ce billet, mon blogue a servi d'exutoire!

Bromius ·  31 janvier 2008, 7:05:32 PM

Les TIC, c'est surtout une aubaine pour les formateurs comme vous ! Pour les futurs enseignants, c'est moins de temps sur les contenus, plus de prise de tête et de jargon, alors que beaucoup d'entre eux savent très bien se débrouiller dans ce domaine. En France, heureusement, nous n'en sommes pas là (les TIC ne sont pas encore obligatoires dans les concours d'enseignement), mais en vous lisant et en surfant sur le net francophone québécois, on frémit en voyant ce qui nous attend. Je suis certain que beaucoup d'élèves commencent à être écœurés par tous les écrans qu'on leur colle sur le nez, par la superstructure technologique, par cette vie sédentarisée et solitaire sur une chaise ou un fauteuil (très mauvaise pour la santé) qu'on leur promet.

Sylvain ·  01 février 2008, 8:25:25 AM

Patrick : c'est dans ce sens que j'avais compris ton billet. Je ne faisais que renchérir avec des exemples qui "cassent" les généralisations qu'on entend souvent, toi comme moi...

Bromius : il est évident qu'un équilibre doit subsister pour maintenir la forme physique, mais force est d'admettre que les technologies font partie de notre quotidien et que jouer à l'autruche (l'expression est peut-être trop forte) ne servira à rien à long terme. Nos jeunes sont "dedans", et nous devrons suivre... ou devenir une sorte de tour d'ivoire loin de la réalité. (Juste mon avis)

nadine ·  01 février 2008, 11:22:35 AM

Bonjour monsieur,
Je tiens à vous dire que ce matin vous m'avez vraiment fait rire avec votre petite «montée de lait» dans le cours. Le chapeau me faisait parfaitement, je le concède. Toutefois, vous avez réussi à me rassurer quant à mes capacités à utiliser cette fameuse technologie.
Merci

Patrick Giroux ·  01 février 2008, 12:04:18 PM

Bromius:

J'ignore ce que tu as vécu comme expérience d'intégration des TIC, mais ça ne devait pas être très bien car ton opinion me semble plutôt négative.

Pour ma part, je crois que d'élaborer un wiki pour supporter un travail de groupe, d'écrire un scénario en collaborant grace à Google Docs avant de le filmer et d'en faire le montage ou de mettre en place et nourrir un journal Web (ce sont des exemples!) ca n'a rien de sédentaire, d'individuel et d'ennuyant! Et c'est un moyen très intéressant de consolider des apprentissages antérieurs et d'en faire de nouveaux! Les TIC ne sont pas bonnes ou mauvaises. Ce n'est pas blanc ou noir. C'est gris! Tu peux utiliser les TIC très mal ou très bien! C'est selon ton imagination, tes connaissances et tes compétences en pédagogie et, aussi, selon tes intérêts.

Je remarque aussi que tu parles de la France sans faire référence au B2i (www2.educnet.education.fr... au C2i (www2.educnet.education.fr... N'avez-vous pas des brevets TIC à réussir à l'école, au collège et au lycée? Les nouveaux enseignants français ne doivent-ils pas réussir le C2i de niveau 2? Selon les pages Web citées, je crois que oui...

Je termine ce petit commentaire en précisant que je suis d'accord avec Sylvain. Les TIC sont partout et touchent tous les aspects de notre vie quotidienne. Les jeunes baignent dans cet environnement, s'y intéressent et l'ont intégré à leur culture. De nier cela va créer une fracture entre l'école et les jeunes et empêcher l'école de réaliser sa mission.

Bromius ·  01 février 2008, 4:27:10 PM

L'argument de Sylvain est souvent utilisé par ceux qui veulent introduire dans l'école de nouveaux enseignements. En France, dès 6 ans, les enfants sont initiés à la sécurité routière (effectivement, les voitures sont partout !). En suivant ce raisonnement, rien n'interdirait d'enseigner des rudiments de mécanique dès le plus jeune âge, pour aider papa à réparer son automobile, maman sa machine à laver (ou inversement). Et la cuisine, bien sûr ! Elle est déjà présente dans de nombreux établissements. Faire de la maçonnerie, aussi, pourquoi pas. Argument qui repose aussi sur une vision de l'éducation comme ayant une finalité utilitariste : préparer les jeunes au marché, à l'employabilité.
Le problème, c'est que tout cela est chronophage. En France on se rend compte par exemple qu'en 6ème (circa 11-12 ans), les enfants ont de très gros problèmes de lecture et d'écriture. L'évolution de la dotation horaire montre que les élèves de 6ème d'aujourd'hui ont "perdu" deux années d'enseignement de français par rapport à leurs homologues des années 1960.

Les TIC sont gris, je suis d'accord. Il s'agit d'une technique ; or la formation initiale des enfants et des jeunes n'a pas à être phagocytée par la technique. Avant d'apprendre à mettre en forme techniquement des contenus, il faut les maîtriser. Avant de diffuser publiquement sa "création", il faut s'interroger sur sa valeur, tenter de la considérer, non pas seulement à l'aune de son "droit à l'expression", mais en fonction d'autres productions marquantes qui nous ont nourris. Il faut donc acquérir une culture. Or le temps passe vite, et les familles n'incitent pas forcément (ou ne savent pas le faire) leurs enfants à l'acquérir. L'école ne doit donc pas passer trop de temps dans la "grisaille" des TIC ou autres technologies.

Sylvain St-Jean ·  01 février 2008, 6:32:12 PM

Si je peux me permettre ce petit commentaire, c'est que les enfants ne font pas déjà de la mécanique et ne réparent pas non plus des laveuses. Pourtant, ils utilisent déjà l'ordinateur et ils naviguent déjà sur Internet. Seul et sans supervision souvent... N'est-il pas de notre devoir de les instruire, tout comme on peut leur montrer à traverser la rue quand ils sont en âge de le faire seul? Les parents devraient-ils interdire carrément l'usage de l'ordinateur, du cellulaire, du iPod et autres trucs à leurs enfants?
De plus, mes parents ont appris le "petit cathéchisme" par coeur de la première à la dernière page quand ils allaient à l'école. Je ne sais rien de ces connaissances. Suis-je en retard pour autant? Avons-nous encore besoin de ces connaissances aujourd'hui? Et je sais, pour leur avoir demandé, qu'ils trouvent avoir perdu leur temps et que ce bagage de connaissances est tout simplement inutile maintenant.
Je ne comprends pas l'argument de l'employabilité. Quand je suis devenu adulte, je voulais être "employable". Même si je n'ai pas appris à utiliser un ordinateur à l'école, j'ai tout de même fini par être "employable". Mes parents aussi... Vraiment, je ne vois pas. A-t-on peur de voir tous les enfants de dix ans entrer sur le marché du travail? À lire: www.thecanadianencycloped... Comme dans certains pays? De quoi avons-nous peur?

François Guité ·  02 février 2008, 9:34:59 AM

La question soulevée par Patrick va droit au but dans une perspective d'éducation. Bromius a raison de soulever la question de l'emploi du temps. Qu'on le veuille ou non, l'évolution ne fait pas marche arrière. Il faut donc savoir intégrer l'apprentissage et l'humanisme dans une utilisation intelligente des nouvelles technologie.

Je poursuis ma réflexion dans ce billet :

www.opossum.ca/guitef/arc...

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