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Génération C, Génération condamnée à la dépendance « narco-informatique »

Nous sommes présentement dans l’ère des communications. La planète ne nous semble désormais pas aussi grande qu’elle pouvait nous paraître il y a cinquante ou soixante ans. En très peu de temps, la technologie a fait un bond de géant. Ceci a eu pour effet de créer un immense espace vide entre les générations. L’information est désormais accessible à n’importe quel hurluberlu qui sait taper quelques mots sur Google. N’importe quel hurluberlu signifie aussi nos jeunes. Quoi penser de cette porte ouverte à la facilité? Il fut un temps où se donner la peine et les moyens de chercher de l’information dans nos bonnes vieilles bibliothèques signifiait cultiver la patience de nos enfants et ouvrir leur esprit à des vertus un peu plus nobles que celles de la facilité et de l’abondance que propose le réseau internet. Personnellement, j’ai un peu peur des valeurs que nous sommes en train de véhiculer via cette technologie. Une technologie qui risque de nous mener on ne sait pas encore où. Maintenant tout est disponible sur internet. La vie sociale, le plaisir de jouer, la culture sous tous ses angles et même le sexe! En fait, il semble que nous, les parents et les enseignants, devions tenter de suivre le pas en matière de technologie informatique. Je dis bien « tenter de suivre » puisque présentement nous n’y arrivons pas. Oui, la citation « on n’arrête pas le progrès » est vraie. Mais la question qu’il faudrait peut-être se poser en tant qu’habitant de la Terre « seule planète disponible à l’expansion de notre race et de notre technologie démesurée »; la question à se poser est plutôt : devons-nous irrémédiablement accepter que le progrès dépasse à 200 mille à l’heure le rythme dont notre pauvre et fragile organisation planétaire est capable de fournir pour bien s’adapter avant d’éclater? Certains disent que les enseignants doivent devenir des adeptes de ces technologies qui ne cessent d’évoluer. Tout cela dans le but de capter l’attention des jeunes et ainsi devenir plus efficace dans le rôle que nous avons à jouer en tant que mentors. Voici la perspective que j’adopte selon mon œil de maman, future enseignante et utilisatrice modérée de l’informatique.

Mayday, Mayday l’avion n’a plus de pilote!

C’est bien connu, les jeunes passent beaucoup de temps à utiliser les médias. Que ce soit la télévision pour regarder leurs émissions préférées, en passant par les lecteurs mp3, pour continuer avec les ordinateurs, les jeunes accordent aux médias une place importante dans leur mode de vie. En fait, la technologie semble presque les garder dans une bulle. Pourtant, rien ni personne ne semble vraiment responsable d’assurer une bonne utilisation de ces technologies. L’accès à ces supposés outils qui sont souvent utilisés comme de simples jouets inoffensifs n’est guère contrôlé. Considérant tout ce qui est possible de faire avec ces petites boîtes carrées, je juge qu’une mise en garde collective aurait sa place avant que tout cela ne devienne or contrôle. Le gouvernement paie des publicités qui sont conçues pour nous faire réfléchir sur la modération de consommation d’alcool et du danger de la vitesse en voiture, et pourtant un risque gros comme un éléphant dans un jeu de quilles nous pend au bout du nez. Nous avons tous déjà entendu parler d’une histoire pas trop jojo qui concerne le net. C’est devenu presque une mode au secondaire de se servir du net pour faire atteinte à la réputation d’élèves moins populaires. Des exemples de ce genre, il en existe plusieurs et cela peut être vraiment dommageable pour la vie des individus concernés.

De plus, les technologies ne cessent d’évoluer. Elles se réinventent à un rythme qui nous est difficile de suivre. C’est une minorité de gens qui arrive à mettre leurs connaissances à jour et ainsi avoir un bon contrôle et une vue d’ensemble représentative en ce qui a trait à ce sujet. Est-ce normal que les jeunes en sachent davantage sur le fonctionnement d’un ordinateur que leurs propres parents? Comment peuvent faire les parents pour protéger leurs jeunes de tous les dangers que comporte internet? Mes filles ne sont pas encore assez âgées pour naviguer, mais déjà comme maman je m’inquiète du contrôle que je serai en mesure d’exercer étant donné la facilité à accéder à toutes sortes d’informations souvent fautives. Sans compter tous les réseaux sociaux où ils peuvent rencontrer des gens peu recommandables comme des pédophiles. « Une proportion significative des jeunes (45 %) disent correspondre souvent ou quelquefois par courriel avec des gens qu'ils ont rencontrés uniquement dans Internet. » (Réseau Éducation-Médias) Il est certains que c’est aux parents de surveiller à ce que leurs enfants soient bien au courant des risques qui les guettent, mais il en reste tout de même que dans la tête de ces êtres immatures, la réalité ne soit pas encore tout à fait bien représentée ce qui peut les détourner des recommandations donner par les adultes. Pour faire une analogie, c’est comme de dire à un enfant de deux ans de ne pas s’approcher de la piscine sans y mettre de véritables barrières de sécurité. De là, on peut affirmer avec assez de justesse que la technologie informatique est présentement, dans un certain sens, hors contrôle une collectivité dépourvue de moyens et cela ne semble pas être suffisant pour allumer nos lumières.

Des heures perdues dans les nuages…

Si vous pensez à vos enfants ou vos futurs enfants, combien de temps jugez-vous acceptable à l’utilisation des médias? Selon l’enquête génération C, les jeunes consacrent en moyenne 19 heures par semaine à l’utilisation des médias. Ceci est sans compter les heures passées à écouter de la musique ou à regarder la télévision. Que font-ils sur Internet durant toutes ces longues heures? Ils sont principalement sur les réseaux sociaux tels que Facebook ou Twitter. Autrement dit, une grande partie de leur vie sociale se déroule devant l’écran de leur ordinateur dans un monde presque totalement virtuel. À ces pauvres dépendants du clavier, j’ai envie de dire; « aller donc jouer dehors! » Il parait qu’un bon nombre de gens ne font pas assez d’exercice. Je comprends pourquoi; ils sont trop occupés à se faire de faux amis sur Facebook. Il est certain que dans mon livre à moi, avoir une vie équilibrée et être en bonne santé autant mental que physique, je considère que 19 heures par semaine passées devant un ordinateur est contraire à une bonne santé.



Une autre inquiétude qui traverse mon esprit est celle de l’influence collective qui incite beaucoup les jeunes à considérer les médias comme presque essentiels à leur vie. Selon le cefrio, 39% des jeunes de 12 à 17 ans possèdent un téléphone cellulaire et 73% des 18 à 24 ans en possèdent également un. Lorsque l’on regarde les annonces publicitaires qui ont pour but de vendre les cellulaires, on comprend en partie pourquoi cet objet est si populaire auprès des C. Les publicités envoient des messages assez clairs aux adolescents. Ces messages tentent de convaincre cette génération qu’il leur est nécessaire de posséder le dernier cellulaire capable de télécharger super rapidement les plus récents potins ou photographies. En tant que société, nous acceptons ce genre d’influence parce que nous sommes hypnotisés par cette vision d’une super technologie hyper puissante, du coup, ces aberrations s’introduisent dans nos têtes et celles de nos enfants jusqu’à en oublier les valeurs fondamentales.

Non, mais à quoi ça sert de le savoir si…

Apprendre par cœur les tables de multiplication ou les accords de la langue semble aujourd’hui être bien facultatif, voire même inutile aux yeux des utilisateurs actifs des t.i, puisque l’ordinateur calcule et corrige les fautes de français. Désormais, la génération c s’appuie sur la technologie pour effectuer un bon nombre de tâches au détriment de leur croissance personnelle. Cela vous parait peut-être un peu exagéré, pourtant c’est tout à fait concevable. Prenons seulement l’exemple des conversations qui ont lieu entre les jeunes et leurs amis. Selon un bref sondage effectué auprès des gens que je connais, je me permets d’affirmer que la plupart des utilisateurs accordent très peu d’importance à la qualité de la langue dans des contextes de communication virtuelle. De plus, j’ai appris récemment qu’un mode d’écriture propre au net est en train de se développer pour permettre aux « tchatteurs » de se répondre encore plus rapidement. Ceci est selon moi un seul exemple parmi tant d’autres qui prouve que la technologie informatique est utilisée et est considérée d’une façon inappropriée et contraire aux valeurs que nous désirons inculquer aux générations futures. Dans le contexte d’une évaluation, les étudiants ont recours au fabuleux programme Antidote, qui à lui seul peut corriger les fautes d’un texte en moins de temps qu’il en faut à un professeur de français. Finalement, encore une fois, la loi du moindre effort est mise de l’avant et dans pas longtemps on reprochera aux jeunes de ne pas avoir assez de volonté et de patience pour traverser les obstacles du parcours scolaire.

Que dire des pauvres enseignants qui n’ont pas grandi avec un ordinateur dans la main droite et un cellulaire dans celle de gauche? Ils font face à une situation assez délicate. En plus de ne pas être très à l’aise avec la technologie, leur mode de penser et de travailler est confronté à celle des jeunes. Le programme de formation regorge de compétences à faire apprendre à leurs élèves, mais la moitié d’entre eux n’y voient aucun intérêt puisque tout est accessible sur le net. Certains pensent qu’en tant qu’éducateur nous nous devons de s’adapter à la situation et ainsi tout faire pour inclure le plus possible les technologies à nos pratiques pédagogiques. Moi mon opinion est plutôt de prendre une pause et réfléchir un peu avant de se lancer les yeux fermés vers ces méthodes. Oui, je pense qu’il est important pour la culture des élèves de posséder des connaissances en matière de technologie. Par contre, il est certain que je mettrai tout en œuvre pour sensibiliser les élèves au monde des technologies. Il n’est plus vraiment possible de reculer maintenant, mais nous pouvons encore réaligner notre tire et prendre du recul vis-à-vis la place qu’occupent ces simples machines dans nos vies. La mission que je désire me donner en tant que professeure est celle d’aider les jeunes à ouvrir leur esprit à un monde qui peut fonctionner et qui peut être intéressant sans donner toute l’importance aux médias. Je crois que c’est là tout le défi de notre belle profession. Donner aux jeunes les moyens de réfléchir, de savoir par cœur et de rester critiques face à l’utilisation exhaustive des technologies informatiques. Voulons-nous vraiment créer des générations incapables de fonctionner sans leur ordinateur. J’espère que nous ne deviendrons pas complètement dépendants des technologies. Je souhaite pour mes enfants et futurs élèves qu’ils connaissent d’autres expériences plus significatives et plus humaines. Des expériences qui cultiveront en eux des valeurs en accord avec notre mère Nature et notre nature profonde d’être humain. Des valeurs qui donneront à notre société des bases solides et non virtuelles. Un paradoxe qui représente bien ma pensée est celui que la technologie nous rapproche de tout ce qui est loin, mais nous éloigne de tout ce qui est proche de nous.



Marie-Eve Gilbert

Je déclare avoir fait tout ce qui est en mon possible pour éviter les fautes d’orthographe.

Bibliographie :

http://www.media-awareness.ca/francais/index.cfm

Institut de la statistique du Québec

Source : enquête Génération C.

Macha Riverin Gagnon

Auteur: Macha Riverin Gagnon

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