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Technologies versus activité physique...cliquer ou bouger?

À ma grande surprise, cette année, j’ai découvert que je faisais partie de la « Génération C », moi qui me débrouille très bien en informatique, mais qui suis loin d’être une experte en la matière. La technologie avance à une vitesse fulgurante et je dois avouer que même si je suis de cette génération, cela me fait parfois peur! Je réfléchis régulièrement à ce que sera le monde de demain. J’ai peine à croire que lorsque j’étais jeune, nous jouions dehors tous les soirs, nous écoutions la télévision à peine quelques heures par semaine, nous appelions nos amis avec un téléphone « ordinaire », nous écoutions de la musique avec des radiocassettes et ceux qui possédaient un ordinateur à la maison étaient des exceptions. Maintenant, les jeunes sont assis devant leur ordinateur en moyenne 20 heures par semaine, ils écoutent leurs émissions souvent avec leur ordinateur ou la télévision HD, ils parlent avec leurs amies avec l’ordinateur, avec un cellulaire ou bien encore mieux avec un I phone, s’ils sont chanceux. Ce n’est pas tout, ils écoutent de la musique avec un iPod et ils ont à peu près tous une console de jeux minimum à la maison. Je suis à peu près certaine que plusieurs jeunes de 9 à 17 ans sont meilleurs que moi avec les technologies, mais seront-ils aussi en forme que moi lorsqu’ils auront mon âge? En plus, je suis encore jeune! Mais où s’en vont les futures générations? Comment les jeunes feront-ils pour rester en forme si les technologies prennent autant de place dans leur vie? Cette question m’inquiète vraiment. Les habitudes de vie des jeunes ont énormément changé dans les dernières années. À qui revient le rôle de sensibiliser les jeunes à l’activité physique afin de conserver une bonne santé? Est-ce qu’il sera possible de ramener les jeunes vers un équilibre? Une chose est certaine : en tant que future enseignante et futur parent, j’essayerai d’avancer aussi vite que les technologies tout en conservant un mode de vie sain, car heureusement ou malheureusement, celles-ci ne cesseront d’évoluer et de prendre de l’expansion dans notre monde.

Tout d’abord, le temps consacré par les jeunes à l’utilisation des nouvelles technologies nuit directement à leur santé puisqu’ils négligent l’activité physique. Je considère que les jeunes de la « Génération C » ne sont pas assez sensibilisés au fait qu’une vie active est importante pour être en bonne santé. Les temps ont changé et les jeunes ont des habitudes beaucoup plus sédentaires qu’avant. Ces derniers passent de moins en moins de temps à être actifs puisqu’ils conversent maintenant en ligne au lieu de se rencontrer à l’extérieur pour jouer et socialiser. Ils passent beaucoup trop de temps devant les nombreux écrans. Bruno Heubi, un grand entraineur de sport et professeur d’éducation physique qui a la même vision que moi, a affirmé ceci : « Ces déficits trouvent leurs explications dans l’évolution des modes de vie et des habitudes alimentaires. En effet, la multiplication des jeux électroniques, les heures toujours plus nombreuses passées devant le petit écran ou les ordinateurs ont un effet désastreux sur la condition physique de nos enfants, même ruraux, qui savent de moins en moins utiliser leur corps. Au lieu, une fois le temps consacré au travail scolaire terminé, de sortir afin de retrouver les copains pour une partie de football sur la place du village, de jouer aux cow-boys et aux Indiens ou aux gendarmes et aux voleurs comme le faisaient les générations précédentes, c'est devant l'écran de la télévision, de l'ordinateur ou de la “game-boy ” qu'ils passent l'essentiel de leurs loisirs. Ces activités étant souvent couplées à un grignotage intempestif. » Donc, il est simple de comprendre qu’il faudra agir et encourager les jeunes à être plus actifs physiquement si l’on veut que la génération de demain soit en santé et puisse exploiter son plein potentiel.

Mais à qui revient le rôle de sensibiliser les jeunes à l’activité physique? Je crois sincèrement que ce rôle revient d’abord aux parents, ensuite aux écoles, aux communautés et aux médias.

Pour commencer, il est certain qu’à la maison, un contrôle parental accru concernant l’utilisation des technologies serait essentiel. Les enfants ne devraient pas avoir le droit de passer autant de temps qu’ils le veulent devant la télévision, leur console de jeux ou l’écran de leur ordinateur. Dès le tout jeune âge, les parents pourraient imposer des limites et établir des règles à la maison. Les habitudes de vie sont plus faciles à intégrer et à prendre lorsque les enfants sont en bas âge. Par contre, il ne faut pas oublier qu’il n’est jamais trop tard pour établir des règles et des limites puisque les parents sont censés être les maîtres de la maison. Ensuite, les parents devraient inciter les enfants à aller prendre l’air. En imposant des restrictions avec l’utilisation des technologies et d’Internet, les enfants n’auront d’autres choix que d’aller jouer dehors avec leurs amis ou de pratiquer un autre loisir pour s’occuper. De plus, les parents devraient tous encourager leur enfant à se choisir une activité parascolaire ou un cours de soir, selon leurs goûts et leurs intérêts. En laissant le choix aux enfants, ceux-ci se sentent importants dans leur prise de décision et auront plus tendance à accepter de s’impliquer dans une activité qui leur permettra de s’épanouir physiquement et socialement. Pour terminer, les parents doivent être vigilants et ne doivent pas considérer les jeux vidéo comme un moyen concret de faire du sport. Prenons l’exemple de la Wii Fit ou du tapis de danse des consoles de jeux. Certains jeunes se servent de ce prétexte pour dire qu’ils font du sport. Cette tendance ne développe pas, selon moi, une bonne habitude lorsqu’il est question de diminuer le temps consacré à passer devant les écrans. Donc, pour le bien de leurs enfants, les parents sont gagnants d’imposer des limites et de les encourager à faire de l’activité physique.

En ce qui concerne le rôle des écoles par rapport aux technologies, je crois que celles-ci ont un énorme rôle de sensibilisation face aux élèves et aux parents. Il serait simple d’organiser des soirées d’informations pour les parents qui se sentent démunis avec les technologies et Internet tout en glissant des conseils pour que les parents assurent un meilleur contrôle à la maison. Les écoles peuvent aussi facilement distribuer de l’information aux parents avec des petits documents ou des dépliants visant à les sensibiliser à l’importance d’une vie active. Les écoles doivent le plus possible intégrer des activités sportives à la vie étudiante en offrant des activités parascolaires, des midis d’activité physique ou encore en intégrant des activités comme le défi Pierre Lavoie et la course de la relève. De plus, inclure l’activité physique comme objectif dans le projet éducatif n’est pas une mauvaise idée.

Pour poursuivre avec les cours d’éducation physique dans les milieux scolaires, certaines écoles offrent beaucoup de périodes d’éducation physique, mais d’autres en offrent moins. Cela fait qu’en moyenne, les établissements offrent environ quatre cours d’éducation physique sur neuf jours. Attention, les écoles ne sont pas à blâmer, mais beaucoup d’élèves se serviront de ce prétexte pour dire qu’ils ont fait leur activité physique et qu’ils n’ont pas besoin d’en refaire à la maison. Pour plusieurs, cela ressemble beaucoup à la loi du moindre effort. Évidemment, il ne faut pas généraliser et il est important de mentionner que plusieurs jeunes, par exemple ceux inscrits dans les programmes de sports, ont déjà une habitude de vie sportive très développée. Je pense que les élèves ne devraient pas se fier aux cours d’éducation physique pour faire du sport. Il devrait l’intégrer à leur routine. Bouger ne doit pas être un fardeau pour nos jeunes, mais une habitude de vie à laquelle ils prennent plaisir.

Un autre point intéressant à soulever est l’utilisation des TIC dans les classes. Je crois que si les professeurs intégraient davantage les TIC dans leur enseignement, les élèves auraient moins envie d’être sur l’ordinateur une fois arrivés à la maison et pourraient davantage se concentrer sur d’autres loisirs et occupations. Je suis certaine que plusieurs enseignants seraient prêts à augmenter l’utilisation des TIC dans leur classe, mais ont-ils l’équipement nécessaire? Les écoles devraient accorder plus de budgets dans les technologies puisque celles-ci sont l’avenir de demain. Bientôt ce sera grâce à elles que nous pourrons garder les élèves motivés sur les bancs des écoles. Si toutes les classes étaient bien équipées, il serait plus facile d’exploiter les TIC. Ici, il est certain que le gouvernement aurait un rôle majeur à jouer.

Pour ce qui est des communautés, il serait facilement envisageable d’organiser plus d’événements pour prôner l’activité physique. Celles-ci peuvent demander aux écoles et aux services de garde qui sont généralement ouverts à participer à des activités. Pour terminer avec les médias, qui sont aussi présents à la télévision que sur le Web, nous savons tous que ceux-ci ont beaucoup d’influence sur nos jeunes. Je pense qu’il devrait y avoir plus de promotion des activités sportives et sur les moyens de bouger que de publicités sur les ordinateurs, les cellulaires, les jeux vidéo et les télévisons. Malheureusement, nous n’avons aucun pouvoir sur ce participant, mais le gouvernement, lui, pourrait intervenir encore une fois. Il devrait investir davantage sur la prévention et la sensibilisation en posant des actions concrètes dans l’optique de peut-être épargner des frais importants en soins de santé dans un avenir rapproché.

Bref, il est facile de se lancer la balle et de jeter le blâme sur les autres, mais selon moi, en étant conscient du problème, une mobilisation de tous et chacun serait la meilleure solution à envisager.

Donc, les futures générations réussiront-elles à trouver un jour l’équilibre entre l’utilisation des technologies et les saines habitudes de vie? Voilà un défi de taille auquel il faudra s’attarder bientôt. Selon moi, ce problème ne devrait pas être pris à la légère, car plusieurs études le prouvent, les jeunes sont dangereusement inactifs! Statistique Canada a fait une enquête sur la condition physique des enfants et des jeunes au Canada en 2007-2009 qui a révélé que : « Les niveaux de condition physique des enfants et des jeunes ont diminué de façon importante et significative depuis 1981, peu importe l’âge ou le sexe. »

Selon l'Étude sur l'activité physique des jeunes au Canada (ÉAPJC) menée par l'Institut canadien de la recherche sur la condition physique et le mode de vie, 90 p. 100 des enfants et des jeunes au Canada ne se conforment pas aux lignes directrices établies par les Guides d'activité physique canadiens pour les enfants et les jeunes, qui précisent que les enfants devraient accumuler 90 minutes par jour d'activité physique modérée à vigoureuse en plus des activités de la vie courante - soit l'équivalent de 16 500 pas.Les enfants et les jeunes au Canada passent une moyenne de cinq à six heures par jour devant un écran de télévision ou d'ordinateur pendant les jours de la semaine, et de six à sept heures et demi par jour pendant les fins de semaine, malgré que les recommandations fassent état de deux heures par jour tout au plus. En outre, entre 1978 et 2004, le nombre d'enfants canadiens ayant un problème de poids a doublé et l'obésité a triplé tant chez les garçons que les filles.

Encore plus récemment, selon le bulletin 2010 de Jeune en forme Canada publié par La Presse, seulement 12 % des jeunes Canadiens bougent le temps minimum requis par jour et 15,2 % des enfants de deux à cinq ans souffrent de surpoids. Donc, 88 % d’entre eux ne bougent pas suffisamment.

Il faudra s’adapter à cette nouvelle réalité et agir si l’on veut que les jeunes de demain se développent à leurs pleines capacités. Il est bien de voir tous les avantages que les technologies nous apportent et de les intégrer. Par contre, après avoir pris connaissance des statistiques et des articles précédents, il faudra aussi être conscient des désavantages et intervenir.

Somme toute, dans un monde idéal, les jeunes de la « Génération C » devront bouger un minimum de 90 minutes par jour et essayer de doser leur niveau d’inactivité. Ils devront maîtriser leur puissante envie d’être devant les écrans et se mettre à l’action sans tarder. Il sera important, dans ce cheminement, de continuer à valoriser l’activité physique le plus possible avec tous les moyens qui sont à notre portée et encourager nos jeunes à foncer. Pour ce faire, il devra y avoir concertation du gouvernement, des communautés, des écoles, des services de garde et des parents pour que nos jeunes se mettent à bouger. L’avenir de demain est entre nos mains!

Je certifie avoir utilisé tous les outils nécessaires afin de rendre ce texte sans fautes et d'avoir respecté les règles concernant le plagiat.

Jessie L.

Références Internet:

  • Heubi,Bruno, « Un déclin régulier depuis 30 ans-La condition physique des jeunes n'est plus ce qu'elle était » http://www.celnat.fr/pages/sportjeunemanquesport.htm,mars 2004.
  • http://photogruyere.romandie.com/get/7523/JoelSportBlog002.jpg
etu31

Auteur: etu31

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Commentaires (2)

sarah t sarah t ·  18 octobre 2010, 9:16:42 AM

J'aime beaucoup ton point de vue concernant l'utilisaiton des TIC en classe, cest logique de penser que si on utilise et intègre réellement les technologies à l'enseignement, peut-être les jeunes seront-ils moins assoiffés de l'ordinateur une fois à la maison, c'est une hypothèse, mais quand même!

Marilyn Ferland Marilyn Ferland ·  21 octobre 2010, 10:32:14 AM

Je pense qu'il est primordial de constater et d'accepter la réalité concernant les technologies puisqu'on ne peut immobiliser cette ascension fulgurante. Il est certain que les enseignants peuvent sensibiliser les élèves mais le rôle principal revient aux parents soit d'effectuer une gestion s'évère des heures passées devant les écrans. Bref, je crois que même si l'on intègre énormément les technologies en classe, le désir d'utiliser l'ordinateur ou la console de jeux à la maison ne diminue pas nécéssairement.

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