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L'enseignement des TIC au primaire, un moyen pour contrer la cyberintimidation et le cyber harcèlement...

Qui n’a jamais été témoin ou même victime d’une scène d’intimidation ou d’harcèlement? Comme vous le savez, l’intimidation ainsi que le harcèlement existent depuis toujours. Il est autant présent chez les adultes que chez les jeunes. Avec l’arrivée des nouvelles technologies, il est évident que ces phénomènes augmentent. On parle donc de cyberintimidation et de cyber harcèlement lorsqu’on fait référence au domaine de la technologie. Dans le texte qui suit, je m’interroge sur les questions suivantes : est-ce que l’accès facile aux technologies aggravera la situation concernant la cyberintimidation et le cyber harcèlement? Est-ce la responsabilité des enseignants à enseigner l’utilisation des technologies? Je commencerai donc par vous donner une brève définition des mots cyberintimidation et de cyber harcèlement. Ensuite j’aborderai la première question et finalement la deuxième en donnant mon point de vue.

Cyber quoi?

Avant de me lancer dans le cœur du sujet, définissons ce qu’est la cyberintimidation et le cyber harcèlement. Vous devez savoir que les mots cyberintimidation et cyber harcèlement ne se retrouve pas encore dans le dictionnaire. Par contre, si vous vérifiez sur l’Office québécoise de la langue française , vous constaterez que le mot cyberintimidation fait bel et bien parti de la langue française. Le mot cyber harcèlement, quant à lui, n’est pas reconnu en un mot complet, il s’écrit en deux mots. Je définirai chacun des mots pour commencer et ensuite je donnerai une brève définition du mot cyberintimidation et de cyber harcèlement. Voici la définition de chacun des mots, selon le Multidictionnaire et le Larousse : Cyber : ''« Élément du grec tiré du nom cybernétique et servant à désigner des personnes, des choses se rapportant au réseau de communication Internet ».''

Intimidation : « Action d’intimider* quelqu’un par la force, la violence, la ruse.»

Intimider* : « - Inspirer à quelqu’un une crainte, un trouble qui lui font perdre son assurance. - Remplir quelqu’un de peur en usant de la force, de menace. »

Harcèlement : « Action de harceler* quelqu’un.»

Harceler* : « -Soumettre quelqu’un, un groupe à d’incessantes petites attaques. - Soumettre quelqu’un à des demandes, des critiques, des réclamations continuelles. -Soumettre quelqu’un à de continuelles pressions, sollicitations. »

La ligne est mince entre la cyberintimidation et le cyber harcèlement. Si on se fit à la définition que donne l’Office québécoise de la langue française, on peut dire que la cyberintimidation se définit comme suit; « actes répétés d’agression psychologique commis par un individu, ou par un groupe d’individus. Ces actes sont commis par l’intermédiaire du réseau Internet, du courriel et de la messagerie instantanée ou textuelle». Le cyber harcèlement, quant à lui, est des « actes ou des paroles répétés sur une ou plusieurs personnes, visant à porter atteinte à la dignité ou à l’intégrité physique ou psychologique et ayant pour effet de produire des conséquences nuisibles, notamment sur le plan de leur estime de soi, et ce, par le biais des diverses technologies».

La technologie est-elle trop facile d’accès?

Comme vous le savez probablement déjà, la nouvelle génération, appelée génération C, sont des spécialistes de la technologie. Pour eux, dormir, manger, respirer est presqu’aussi facile que d’utiliser les diverses technologies. Bien sûr, j’exagère! Mais tout ça pour dire que cette génération a beaucoup de facilité à naviguer sur Internet. Comparativement à d’autres générations, ils n’ont pas besoin d’aide afin de comprendre comment utiliser un ordinateur, un cellulaire, un ipad, un ipod et bien d’autres technologies. Ils ont beaucoup de volonté pour ce qui concerne ces joujoux. Si un jeune est déterminé à découvrir et à éventuellement utiliser des sites de réseaux sociaux par exemple, croyez-moi, il y parviendra sans que personne ne lui vienne en aide. Plusieurs d’entre vous trouvent cela irréaliste qu’un jeune de 2e année «chat» ou encore ait un fameux compte Facebook . Et bien, détrompez-vous! Ils sont plus futés qu’on le croit. Ayant moi-même un compte Facebook, je suis étonnée chaque fois de constater que des jeunes ayant de la difficulté à écrire et à lire aient un compte Facebook. Voir que des jeunes, insouciants du danger qu’ils courent, divulguent leurs informations personnels ou leurs photos me stupéfait.

Je me demande si l’accès facile aux technologies aggravera la situation concernant la cyberintimidation et le cyber harcèlement. Personnellement, je crois que oui. Effectivement l’utilisation des technologies de nos jours est très facile. Les parents étant eux-mêmes dépendants des technologies, encouragent leur enfant à utiliser ces derniers en leur fournissant, par exemple, un ordinateur personnel. De plus, le nombre d’heures passées sur Internet par les jeunes ont beaucoup augmentées. Les sites de réseaux sociaux se font de plus en plus nombreux et sont très facile d’utilisation. Internet facilite également le partage d’informations personnels, de photos et de propos les rendant ainsi plus vulnérables à subir de l’intimidation ou de l’harcèlement suite aux échanges. Le manque de supervision parentale est un enjeu très important. En effet, ces derniers laissent leur enfant sans surveillance devant un outil très puissant pouvant amener des conséquences très lourdes. En plus de laisser leur enfant seul devant cette machine, la plupart des parents ne prennent pas le temps d’informer leur jeune des effets que peuvent entraîner leurs actes. Cela ne concerne pas seulement les intimidateurs ou les harceleurs mais également les victimes. Les conséquences sur les victimes sont diverses, allant d’une perte d’estime de soi, à un comportement dépressif et même, dans certains cas, suicidaire. Un enfant, mais également un adulte, n’est pas conscient de l’immensité, de la rapidité et de la puissance de cet engin. Il n’a pas connaissance que ses informations personnels, ses photos, ses vidéos, ses propos peuvent facilement se retrouver entre les mains d’un malveillant. L’accessibilité permettant de diffuser facilement et rapidement de l’information ainsi que télécharger ces-dernières avec autant de simplicité et de vitesse, n’aide pas à la diminution de ces deux problématiques. Aussi, la pérennité de l’information circulant sur plusieurs ordinateurs à la fois, rend impossible la reprise des contenus, c’est irréversible. De plus, ces jeunes sont plus à risque de commettre des gestes qu’ils n’oseraient pas faire en personne, puisque les technologies offrent un sentiment d’anonymat. Ces outils entraînent également une absence d’empathie. Je pense donc que l’accès facile aux technologies entraînera de plus en plus de victimes à la cyberintimidation et au cyber harcèlement. Par contre, nous ne pouvons pas changer l’avenir. Nous devons nous mettre à l’évidence que les technologies sont désormais ancrées dans nos vies et que la société est de plus en plus dépendante des technologies. Ces technologies ne cessent d’évoluer de jour en jour et nous ne pouvons cependant rien y changer. Ce qui m’amène ainsi à me poser une dernière question; est-ce que l’enseignement des TIC (technologies de l’information et de la communication) au primaire serait une solution? Bref, est-ce la responsabilité des enseignants à enseigner l’utilisation des technologies?

L’enseignement de la technologie au primaire?

Leur enseigner comment utiliser les TIC peut-il être une solution pour contrer la cyberintimidation et le cyber harcèlement. Un seul mot, oui. Bien sûr, il est impossible d’éliminer toute forme de cyberintimidation et de cyber harcèlement, mais je crois que le fait de leur enseigner comment bien utiliser les TIC réduira en quelques sortes ces problématiques. En effet, il est évident que si un jeune est mal intentionné, peu importe ce qu’on lui dira, il commettra quand même ses actes. Par contre, le fait qu’il connaisse les conséquences le fera réfléchir davantage avant d’agir. De plus, s’il sait comment bien utiliser les TIC, ses chances de se faire intimider ou harceler sont moins élevées. Je crois donc, en tant que future enseignante, que l’enseignement des TIC est notre responsabilité. Puisque nous passons davantage de temps avec les enfants, nous devons les informer et les mettre en garde concernant la bonne utilisation des technologies et ce, dès la première année du primaire. Je suis d’accord pour dire qu’il est très tôt pour un jeune du premier cycle d’apprendre ces notions vu leur jeune âge. Toutefois, puisque c’est à cet âge que les enfants commencent à différencier le bien du mal, il est alors de notre devoir à leur enseigner que les choses convenables ou non s’appliquent également à travers les technologies. Par exemple, ce n’est pas parce que la personne n’est pas devant toi que tu es autorisé à la critiquer. Lorsqu’ils seront rendus au deuxième et au troisième cycle, d’autres notions pourront leur être enseignées. Leur apprendre à ne pas divulguer leurs informations personnelles à quiconque. Leur apprendre également à rendre confidentielle leurs renseignements, sur Facebook par exemple. Leur montrer comment interdire l’accès aux autres à leurs photos. Cependant, la confidentialité des renseignements n’est pas cent pour cent fiable, il ne faut pas négliger de leur mentionner de faire attention aux photos qu’ils publient ou aux propos qu’ils disent, car il est très facile d’avoir accès à ses donnés ou encore de perdre le contrôle sur ce qu’ils divulguent. Voici une annonce que je trouve intéressante à présenter aux jeunes : . Je sais que plusieurs seront en désaccord avec moi, mais je crois que nous devons leur enseigner comment utiliser les divers réseaux sociaux, car tôt ou tard ils utiliseront ces sites de communications. Pourquoi ne pas créer un forum de discussions dans la classe ou avec une autre école? Cette activité de lecture et d’écriture est motivante et concrète. De plus, l’enseignant peut en profiter pour corriger les erreurs d’orthographe ainsi que leur apprendre, que l’utilisation de l’univers virtuel se fait selon un code d’éthique, appelé le nétiquette. Les notions concernant les TIC dont je viens de vous présenter, sont des exemples parmi tant d’autres. Personnellement, je crois que l’enseignement des technologies de l’information et de la communication au primaire a définitivement sa place. Les gens de mon entourage avec qui j’ai discuté sont en accord avec moi. Cependant, certains sont en désaccord, car ils croient formellement que l’enseignement des TIC ne réduira pas le nombre de cas de cyberintimidation et de cyber harcèlement. Ils soutiennent leurs points de vu en disant qu’un jeune voulant faire du mal, peu importe s’il est informé ou non des conséquences, ne l’empêchera pas de commettre des actes irréparables. Aussi, ils disent que les jeunes sont insouciants du danger qu’ils courent sur Internet et ce, même s’ils en sont informés. « Un jeune ne pensera pas nécessairement au risque qu’il prend en partageant une photo avec une connaissance ou même un ami», a déclaré une future enseignante. Cette même personne a également mentionnée qu’il est déjà difficile de contrôler les problèmes à l’intérieur d’une cour d’école, imaginez contrôler ceux qui se passe sur Internet. Bien sûr, leurs arguments sont sensés mais discutables. À mon avis, je pense qu’un jeune qui est informé et qui connait les risques ainsi que les conséquences de l’univers virtuel, a moins de chances d’être victime de cyberintimidation ou de cyber harcèlement.

En conclusion, comme vous avez pu le constater, ce n’est pas les activités en TIC qui manque. C’est plutôt un manque de motivation ou de temps de la part des enseignants. De plus, le fait que la compétence des TIC ne soit plus évaluée n’encourage pas les enseignants à se renseigner et à utiliser les technologies dans leur classe. Puisque le MELS n’exige plus que cette compétence fasse partie du programme de formation, les enseignants n’auront guère d’intérêts à informer et à enseigner les TIC à leurs élèves. Je crois donc que nous devons prendre l’initiative d’enseigner l’utilisation des technologies aux jeunes afin de les informer, les avertir des risques, des conséquences et des avantages qu’apportent les technologies. L’enseignement des TIC au primaire aura comme avantage de réduire le nombre de cas de cyberintimidation et de cyber harcèlement. Croyez-vous que le gouvernement devrait ainsi accorder davantage d’importance au TIC dans les écoles primaires? Allouer un plus gros budget pour les technologies dans l’école serait-il une solution?

Bibliographie

- De Villers, Marie-Éva. 2009. Multidictionnaire de la langue française. 5e édition. Collection « Langue et culture ». Montréal : Québec Amérique, 1707 p. - http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais

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Auteur: etu32

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Commentaires (4)

Stéphanie Maltais Stéphanie Maltais ·  20 octobre 2010, 12:54:51 PM

Tout d'abord, merci de m'avoir aider à distinguer cyberintimidation et cyber harcèlement. Je suis d'acord avec toi sur le point que les enseignants devraient prendre comme responsabilité d'éduquer les jeunes pas rapport aux TIC. Je ne suis pas moi-même parent mais, je devine que la plupart laisse leurs enfants libres à eux-mêmes en ce qui a trait à la navigation sur internet. C'est un sujet qui nous préoccupe sur les deux plans. Bravo !

Marie-Michelle Dubois Marie-Michelle Dubois ·  28 octobre 2010, 7:31:11 AM

Je suis d'accord avec toi que le fait d'enseigner aux jeunes la nétiquette et les règles de base des TIC pourrait diminuer le cyber harcèlement, car les enfants ne savent pas toujours que ce qu'ils font est mal. Toutefois, comme ton entourage te l'a dit, ce ne peux pas être une solution miracle. Il n'y a pas de solution miracle, c'est un peu comme les uniformes scolaires, ça règle une partie du problème, mais cela ne peut pas l'effacer totalement. Toutefois, si je me mets dans la peau d'un jeune qui sait pertinement que ce qu'il est en train de faire n'est pas bien, car on le lui a enseigné et qui connaît les conséquences associées à un tel manquement, je prendrais effectivement le temps d'y réfléchir à deux fois avant de commettre un geste de cyberintimidation ou cyber harcèlement. Bravo

Vanessa Boulianne Vanessa Boulianne ·  04 novembre 2010, 12:07:46 PM

Sujet très interessant en lien avec mon sujet. C'est fou quand l'on voit les chiffres comment les parents peuvent être trop permissifs et exposer nos enfants devant de véritables dangers!!! Il est important de les sensibiliser au maximum pour éviter des évènements dangereux !

etu10 etu10 ·  09 novembre 2010, 9:32:31 PM

Je suis tout à fait en accord avec le commentaire de Marie-michèle Dubois. Il est certain que sensibiliser les étudiants à l'école pourrait régler une partie du problème.Je doute que cela puisse totalement contrer ce genre d'évènement, mais bon, le fait de les sensibiliser à ce genre de problème pourraient les amener à réféchir avant d'agir. Nous avons seulement qu'à nous arrêter à ce qui c'est produit tout récemment avec une enseignante du primaire, dont quelques élèves ont décidé de créer une fausse identité sur un compte facebook. C'est seulement après une situation de ce genre que les enseignants ou toutes autres personnes décident d'agir. Pourquoi n'avions-nous pas prévue le coup ??? Pourtant, l'une des tâches des enseignants n'est t'elle pas d'initier les élèves aux technologies...

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