PédagoTIC

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On fait quoi avec la réalité ?

Chacun de vous a déjà dû prendre conscience de l’ampleur que prenaient les technologies dans notre quotidien. Ces technologies qui nous font des fois perdre la tête, des fois sortir de notre zone de confort et d’autres fois peuvent nous rendre complètement fous de joie et très « addict ».

Dans ce monde de génération X, Y, C, c’est la génération C pour qui la technologie n’a plus de secret. Mais qui sont ces C vous demandez-vous? « C’est les 12-24 ans pour qui, l’internet, les réseaux sociaux, les jeux vidéo, le cellulaire, les messages SMS et les fichiers balados (podcast) font partie de leur mode de vie. Ils sont multitâches et multibranchés. La génération C utilise la technologie pour Communiquer, Collaborer et Créer. On pourrait y ajouter un autre C pour Changer, car ces jeunes vont tout révolutionner sur leur passage : le milieu du travail, de la consommation, de l’éducation et même de la politique. Ils seront nos consommateurs et nos travailleurs dans les prochaines années. Il importe de les connaître afin de s’adapter efficacement à leur montée en force » (http://www.appac.qc.ca/Pedagogie/RefPedGenerationC.php, visité le 20 mars)

Mais comment doit-on réagir en tant qu’individu et professeur en voyant ces jeunes si acharnés dans la technologie? Ils veulent toujours en apprendre davantage, avoir la dernière version de chaque cellulaire, ordinateur, jeux vidéo, etc. Je crois que ce sujet peut apporter plusieurs discussions aussi différentes les unes que les autres.

En tant qu’individu dans la société, peut-être trouvons-nous le jeune trop pris dans ses espèces de gadget qui peut le rendre asocial, voir même désagréable, car il est trop absorbé par le message texte qu’il vient de recevoir ou par un nouveau « tweet ». Pourtant, le jeune est de loin un être asocial avec tous ses gadgets. Au contraire, pour lui, c’est son moyen de communication. Il a une question concernant un nouveau produit qui vient de sortir, mais ne sait pas exactement s’il est parfait pour lui, et bien vous le verrez aussitôt aller sur les sites de discussions voir les commentaires des gens. Il ira faire son tour aussi sur les réseaux sociaux pour avoir les commentaires de ses amis. Le jeune devient très préventif et il connait très bien le produit avant de l’acheter. Dans ce nouveau quotidien, non, il ne prendra plus le téléphone pour appeler ses amis, et ça bien sûr, s’il se souvient du numéro, car maintenant avec les listes de contacts dans les téléphones cellulaires et les agendas, on ne se souvient de rien, étant donné que tout est enregistré. Une petite discussion téléphonique comme cela se faisait il y a quelques années, on n’en voit presque plus. Le jeune va prendre son cellulaire, envoyer un message texte et il aura aussitôt une réponse. Par contre, quand vous aurez une question à lui demander, si ce n’est pas par message texte, ne vous en faites pas si le délai est un peu plus long. J’exagère à peine, c’est ça notre réalité.

C’est merveilleux le fait de tout savoir instantanément. La technologie permet d’avoir une question, une réponse, dans l’espace de quelques minutes, voir même secondes. Le jeune devient donc impatient devant une question qu’on peut seulement lui répondre le lendemain. Il est très débrouillard, il a une question, il va immédiatement taper ce qu’il cherche dans Google et il aura sa réponse. C’est ça notre réalité.

En tant qu’enseignant, il ne faut pas s’alarmer. Il faut simplement vivre et bien vivre avec le fait que les jeunes d’aujourd’hui sont là où la technologie est rendue. Ils sont évolués et il faut s’adapter à ce changement, qui selon moi, sera bien pire dans une dizaine d’années et encore. Difficile pour un jeune de quitter son cellulaire l’instant d’un cours me direz-vous, bien. Difficile de faire de la discipline en classe, j’en conviens. Par contre, il faudrait qu’il ait un moyen que s’il l’apporte avec lui, qu’il ne soit pas distrait par tous les messages textes qu’il reçoit, car croyez-le ou non, mais ces jeunes sont aussi importants que Bill Gates. Ils reçoivent des centaines de messages texte dans une journée et sont absolument obligés de leur répondre instantanément, car ça pourrait tout changer, oui oui.

Je parle en connaissance de cause, ça ne fait pas très longtemps que j’ai quitté le Cégep, donc je suis de ceux de la Génération C, mais très consciente. Oui, je suis incapable de me passer de mon cellulaire l’instant d’une journée. C’est rendu grave, très grave, quand tu dépends d’un petit bidule qui sonne aux deux minutes. Loin de là l’idée de me prendre pour Bill Gates. Je dois avouer que je ne reçois pas toujours des messages très importants et pertinents, mais oui j’ai besoin d’y répondre aussitôt. Qu’est-ce que ça va faire si je réponds quatre heures plus tard, me demanderez-vous? Absolument rien. C’est ça le pire. À moins d’une urgence nationale, ce qui est très rare dans mon cas, le monde va continuer de tourner, et ce, sans que j’aie répondu à ce foutu message. Mais c’est ça notre réalité.

Parlons des réseaux sociaux, parlons de Facebook. Je vais parler en mon nom personnel. J’adore Facebook pour tout ce qui est de contact humain, de communication et de collaboration. Mes amis partagent leurs goûts, leurs commentaires et je trouve que ça peut être très pertinent. Tu veux créer un évènement, inviter tes amis, avoir leur réponse, c’est parfait. Par exemple, si tu n’avais pas pu suivre la nomination du pape, il suffisait d’aller sur Facebook et tu savais tout, juste en lisant ton fil d’actualité. S’il arrive un évènement inhabituel que tu n’as pas su, sois certain qu’en allant sur les réseaux sociaux tu seras au courant. C’est ça notre réalité.

Force est de reconnaître que de nos jours, la « cyber intimidation » prend de plus en plus d’ampleur dans les réseaux sociaux. Alors c’est important en tant qu’enseignant de montrer à nos jeunes des valeurs d’empathie et de respect sur les réseaux sociaux, car des fois ça peut aller très loin, sans qu’on le veule vraiment.

Aussi, pour ce qui est du fait de savoir la vie de ceux qui la racontent en long et en large, ce n’est pas nécessaire. Mais c’est un réseau social, c’est libre. Tu as le choix de lire ou de ne pas lire. Je n’aime pas beaucoup le fait de la réalité des réseaux sociaux dans le sens que tout le monde peut te voir et t’entendre du jour au lendemain, sans que tu puisses rien n’y faire. Je m’explique par le fait que c’est tellement rendu facile aujourd’hui, de filmer quelqu’un à son insu qui n’est pas à son avantage et partager ça à travers tout ton réseau social et finalement c’est le monde entier qui l’a vu. Je trouve cela très triste qu’on en soit rendu là. Oui, tu peux porter plainte, il efface la vidéo. Mais le mal a déjà été fait. Malheureusement, cela peut te suivre partout. Même si c’était une soirée tout simplement amicale, arrosée, tu ne faisais pas de mal à personne, mais tu as fait un geste qui s’est retrouvé sur les réseaux sociaux, sur Youtube. C’est ça notre réalité, malheureusement.

Je vais vous raconter un fait vécu. La semaine passée il est arrivé quelque chose à un évènement auquel j’étais présente et j’ai été surprise de la rapidité des gens sur les réseaux sociaux. Je suis allée à un spectacle des Cowboys fringants. Pour ceux qui ne savent pas du tout de quoi je parle, les Cowboys fringants, c’est « un groupe québécois de musique folk à saveur de rock et de country » (www.wikipédia.ca, visité le 20 mars). Bref, durant la soirée, le chanteur a fait une chute du haut d’un escabeau en voulant faire du « body surfing », vous voyez de quoi je parle. En montant sur l’escabeau pour se laisser tomber dans la foule, la dernière marche de l’escabeau n’a pas tenu le poids du chanteur. Donc, évidemment la marche a cassé et le chanteur a fait une vilaine chute. Après ce malheureux incident, tout le monde se disait que personne n’avait eu le temps de filmer, car tout s’était passé très vite. Erreur! Le lendemain sur Youtube, il y avait déjà des vidéos. J’ai été sérieusement surprise de la rapidité que la vidéo s’est retrouvée en ligne.

Cet exemple était juste pour vous montrer comment c’est rapide et facile de faire circuler une vidéo. Dans ce cas-ci, ce n’était pas grave que cette vidéo se retrouve sur le Web, parce qu’après tout on en a ri. Mais quelqu’un qui se retrouve dans une vidéo compromettante, là ça peut être grave. Il faut tout simplement se dire que quand nous nous retrouvons dans un endroit public, il faut faire attention à l’image qu’on va projeter, pour notre réputation personnelle. Tu trouves la vidéo le lendemain, même si tu t’étais dit que personne n’avait dû penser à filmer! Eh bien oui, malheureusement il y a toujours quelqu’un quelque part qui va sortir son espèce de gadget et se faire un plaisir de partager. Je ne veux pas dire qu’il ne faut plus bouger en public, plus sortir de chez nous et quand on sort de se mettre un masque! Non, juste faire attention. On entend tellement d’histoires à la télévision, on ne voudrait pas que ça nous arrive. Il suffit d’être prudent, parce qu’une réputation peut se perdre très vite.

Pour terminer, j’oserais dire que c’est maintenant qu’il faut instaurer davantage de technologies dans nos cours et de faire travailler nos jeunes avec, de plus en plus, car c’est là que nous en sommes, au grand dam de bien des gens. D’ailleurs, on peut déjà voir un processus qui commence au niveau de l’instauration des iPad dans des écoles. Je trouve cela merveilleux. Bloquer Facebook, interdire les cellulaires, ça va seulement les « challenger » encore plus, selon moi. On est dans un monde en évolution constante de technologies, alors pourquoi ne pas en profiter et faire comme tous ces jeunes, l’ordinateur portable sur les genoux, les écouteurs aux oreilles et le cellulaire à la main.

Ce billet a été créé dans le code d'éthique du blogueur et en suivant la procédure de rédaction pour les articles et les commentaires.

Par etu1 (Alexandra)

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Auteur: etu1

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Commentaires (7)

etu10 etu10 ·  25 mars 2013, 6:16:16 PM

Bonjour à toi etu1 (alexandra),

Après avoir fait la lecture de ton billet, très intéressant en passant, je me rend bien compte que plusieurs personnes ne sont pas indifférentes au phénomène de la présence du web dans nos vies. Peut importe le gadget avec lequel la personne aura accès au web, il est clair que nos habitudes de vie ne sont plus les mêmes et parfois c'est inquiétant. En ayant fait la lecture de plusieurs billets, je constate que le sujet est au coeur des préoccupations de certains d'entre nous.

Je suis de la génération «X» et moi même j'ai apporté un changement majeur dans mes habitudes de vies et j'ai succombé à cette technologie qui permet l'accessibilité à n'importe quoi finalement! Par contre, étant donné que je suis un peu frileuse à plonger totalement dans la vague, j'ai appris à doser et à utiliser adéquatement le web. C'est un bel outil, alors pourquoi s'en passer!

Il n'y a qu'un seul mot pour résumer ma pensée...L'équilibre...voilà!

etu1 etu1 ·  26 mars 2013, 8:21:44 AM

Je suis très d'accord avec vous, etu 10. Le mot équilibre est très bien choisi. Je crois aussi que le sujet interpelle beaucoup de personnes.
Merci pour ce commentaire.

etu17 etu17 ·  26 mars 2013, 9:54:33 AM

Bonjour à vous deux etu1 et etu10,

Après avoir fait la lecture de ton billet etu1 et avoir lu ton commentaire etu10 je me suis questionné. Étant donné que moi je fais partie de la génération Y, ce qui veux dire plus prêt de la génération actuelle, aie je plus de facilité à m’adapter avec toute cette technologie. Je ne crois pas, car d’une génération à l’autre la marche est énorme, même si je possède beaucoup de « bidules » technologiques et que je m’adapte très bien avec le plus part d’entre eux, mon niveau n’a absolument rien à voir avec la nouvelle génération. Mais peut-être la seule différence avec les générations antérieures, c’est que comme j’ai remarqué dans mon entourage, je suis peut-être moins retissant au niveau de l’intégration de nouvelle technologie dans l’éducation. Alors je suis d’accord avec toi etu1, il faut instaurer de plus en plus de technologie, car les jeunes auront plus de facilité à apprendre s’ils sont dans leur zone de confort. Mais en revanche c’est nous qui sortons de la nôtre alors la seule question que nous pouvons nous poser est la suivante. Est-ce que nous verrons, un jour deux générations qui seront compatibles?

etu1 etu1 ·  26 mars 2013, 10:40:26 AM

Bonjour etu17, en effet la différence des générations c'est vraiment l'adaptation à la nouvelle technologie.
Pour certaines personnes, oui ça peut les sortir de leur zone de confort étant donné qu'ils en a qui ne sont pas encore à l'aise. Mais il faudrait un juste milieu, je crois. Sans être « bolé » dans les technologies, avoir une base qui permet d'intégrer les nouvelles technologies et à ce moment, être plus proche de la réalité des nouveaux étudiants.
Verrons-nous deux générations compatibles? Seul l'avenir le dira.

etu22 etu22 ·  30 mars 2013, 10:28:00 AM

Très belle parution qui nous porte à réflexion personnelle. J’ai vraiment apprécié. Moi, je fais partie de la génération X. Ce texte et les commentaires m’amènent à réaliser que nous avons un peu tout un chacun peur du changement dans ce domaine. Ces nouvelles technologies qui s’instaurent et changent plus rapidement que notre propre adaptation nous déstabilisent bien souvent. Je suis tout à fait en accord avec l’étu10 qui nous soumet le mot de règle « équilibre ». Cependant, je considère que nous devons, pour y parvenir, sortir de notre besoin d’immobilisme sur ce sujet et faire face à l’évolution de notre société dans ce domaine. Ainsi nous éviterons de ressembler à nos grands-parents qui ressentent encore de l’insécurité envers un guichet automatique. Pédagogiquement, il nous faut être adéquats et avec des connaissances pour pouvoir nous adapter à notre clientèle en utilisant des chemins et outils pédagogiques qui leur sont familiers. Cette clientèle qui baigne dans les technologies de communications de toutes formes avec une aisance surprenante. Alors, un petit plongeon dans l’évolution technologique ne nous tuera pas. L’important sera tout de même de continuer et de poursuivre cet apprentissage pour continuer d’augmenter nos connaissances. Donc, l’investissement de temps d’apprentissage malgré nos craintes est selon moi l’astuce en jeu pour y parvenir.

etu1 etu1 ·  02 avril 2013, 8:43:37 AM

Merci etu22 pour ce commentaire. C'est très intéressant.

Patrick Giroux Patrick Giroux ·  11 avril 2013, 9:12:38 AM

Bonjour Alexandra,
Bonjour aussi à ceux et celles qui ont répondu,

Ton billet présente plusieurs aspects un peu inquiétants des TIC, mais c'est assez proche de la réalité que j'observe moi aussi. Comme tu le proposes, je suis contre les blocages et faveur de plus de technologies dans nos classes.

Par contre, pour moi, ce n'est pas vraiment une question de challenge... C'est plus une question de savoir vivre avec les TIC et c'est quelque chose que l'on retrouve entre les lignes dans ton billet.

Je crois que les étudiants devraient toujours avoir le droit à leur tablette ou leur cellulaire s'il n'y a pas de risque physique. Pas pour l'utiliser tout le temps, mais pour apprendre quand il est pertinent et acceptable de l'utiliser. Dans certains cours, ce sera jamais. Dans d'autres ce sera plus souvent. Peut-être que le plus souvent on aura pas le droit au texto parce que ce n'est pas pertinent en classe, mais que parfois on pourra utiliser nos appareils pour aller sur Internet. Oui il y aura de la discipline à faire. Mais est-on en droit de se plaindre de l'usage qu'ils font de ces outils si on ne les guide pas?

Bref, je crois que étu10 identifie un élément important: l'équilibre! Les jeunes doivent apprendre l'équilibre et c'est une chose par rapport à laquelle les enseignants peuvent travailler. Il y a des moments où c'est utile, il y d'autres moments ou ce ne l'est pas. Il y a des choses importantes et d'autres qui ne le sont pas.

Dans les écoles, nos règles devraient permettre l'équilibre. Fermer Facebook et l'interdire partout et toujours n'est pas très équilibré... À mes yeux, c'est refuser sont rôle de mentor et d'accompagnateur et accepter qu'ils apprennent seuls à l'utiliser. Interdire les téléphones partout et toujours à l'école... même chose? Le savoir "vivre avec" les technologies, c'est un apprentissage général dans lequel l'école (primaire, secondaire professionnel collégial, universitaire) et les parents doivent s'engager (selon moi).
Par savoir "vivre avec", je veux dire être capable de décider quand et pourquoi les utiliser... Sans ce savoir "vivre avec", les techno vont continuer d'être dérangeantes...

Vous en pensez quoi? C'est certains que les premiers temps seraient difficiles pour les enseignants... Est-ce possible? À petite dose ou étape par étape peut-être? Ce serait quoi les première étapes dans votre milieu?

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