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Une puce utile… mais parfois controversée!

Lorsque l’on a discuté de la puce électronique en classe, le sujet a particulièrement retenu mon attention. J’ai eu envie d’explorer davantage cet outil électronique. D’une part, parce que dans le cours de Protection et exploitation des territoires fauniques, les élèves et moi (en collaboration avec le ministère de la faune), on participe au repérage d’animaux sauvages; notamment à la saisie de données sur l’ours noir portant des colliers de radiopistage. D’autre part, parce qu’on se rend compte que la puce électronique s’insère de plus en plus dans nos vies, si on pense par exemple, aux dossiers médicaux comme on le fait aux États-Unis ou aux passeports que l’on veut munir d’une puce pour éviter les erreurs médicales, , ou encore pour stopper les voyageurs illégaux (voir le site de Passeport Canada à ce sujet . Dans ce cas, « l’ajout de la puce représente la prochaine génération de documents de voyage lisibles à la machine (DVLM). » La puce électronique contient la photo du titulaire du passeport et également une signature propre au pays qui prouve que le passeport a été délivré par le gouvernement du Canada.)

Le site de Wikipédia décrit bien les deux sortes de puces que l’on peut rencontrer de nos jours : le circuit intégré numérique ou analogique. Le texte suivant montre plusieurs utilisations possibles de la puce électronique, mais apporte un bémol sur le pouvoir que cela peut offrir aux autorités...

Une puce de la taille d’un grain de riz peut stocker jusqu’à 512 bits de mémoire, et peut être intégrée dans un emballage, sur un conteneur, dans un vêtement, ou contenue dans un objet (le verre d’une bouteille de parfum, par exemple). Elle peut aussi être placée sous la peau lors d’injection de vaccin. Le site suivant montre d’ailleurs comment une puce électronique est insérée dans l’avant-bras d’une personne. On pense que, dans quelques années, cette puce sera implantée dans chaque être humain ou bébé naissant; ce qui inquiète certaines personnes, car les gouvernements pourront nous retracer en tous temps, et peut-être « manipuler » nos vies...

Certains croient que la puce remplacera l’argent liquide et permettra des transactions bancaires sans sortir d’argent, mais tout en révélant plein d’informations personnelles sur nos habitudes de consommation. Dans ce site, on dit d’ailleurs que « L'argent liquide en papier-monnaie d'aujourd'hui nous donne une grande liberté et ne nous oblige pas, comme pour les cartes de débit, à révéler les faits les plus intimes de notre vie pour nous identifier et pour payer nos achats. » Est-ce que l’électronique permettra au système de contrôler les êtres humains? C’est une question que l’on peut se poser…

Jusqu’à maintenant, la plupart des applications des puces RFID se concentrent en grande partie sur la surveillance des animaux. Dans les sites suivants, on peut voir les diverses utilisations de la puce électronique visant la protection de la faune. On apprend par exemple que « depuis 1991, Faune Québec suit la trace des troupeaux de caribous grâce à une méthode élaborée en collaboration avec plusieurs partenaires. Présentement, plus de 70 caribous du Nord québécois portent un collier de repérage satellitaire. Cette technologie a pu démontrer que le caribou est sans aucun doute le plus grand voyageur des animaux terrestres… »

Dans les parcs de la Mauricie , on repère par avion une vingtaine d’ours munis d’un collier. « On vise à préciser l'importance de leurs déplacements à l'intérieur et à l'extérieur du parc, et les facteurs de mortalité comme la chasse et le piégeage. La visite des tanières permet, quant à elle, de compter le nombre de petits et d'évaluer leur taux de survie après la première année. Tous les jeunes sont étiquetés et quelques-uns sont munis de colliers.»

Pourtant, cette pratique est dénoncée en Belgique , car l’on croit que l’ours a le droit de vivre libre, sans puce et sans collier. Les Belges soulignent que « Dans notre société de plus en plus normalisée, l’animal sauvage doit être fermement défendu pour la liberté qu’il incarne. N’oublions pas que les animaux sont des bancs d’essai de futurs traitements pour les hommes…»

Il est vrai que, si l’on regarde les gros colliers qui sont attachés au cou des bêtes, on peut douter du confort de ce dernier. Mais d’autre part, cela permet aux êtres humains de voir l’impact de ses comportements sur les animaux sauvages. Par exemple, Hydro-Québec suit les déplacements de saumons, pour voir si les futurs barrages ou autres constructions sur les cours d’eau pourraient nuire à la montaison des saumons (voir le site sur La migration du saumon atlantique et le développement de l’hydro-électricité)

On peut ainsi apprendre que « Une première étude a été réalisée en 2003 à l’aide d’une technique de télédétection par radiopistage de saumons vivants dans lesquels un radio émetteur était implanté (Belles-Isles et coll., 2004). Cette étude a démontré que, hormis la Grande Chute, tous les obstacles pouvaient être surmontés par le saumon, mais que les chutes à Charlie étaient véritablement contraignantes pour la migration, car la majorité des saumons portant un radio émetteur s’était présentée au pied des chutes à Charlie durant l’été. Le seul saumon ayant pu franchir cet obstacle l’a fait le 15 juillet 2003 à un débit de 322 m3/s. »

Il y aussi un site en anglais qui parle de l’effet de l’exploitation pétrolière sur les populations de caribous.

Ces études, rendues possibles grâce à la puce électronique, permettent d’éviter de faire trop de dégâts dans les milieux fauniques. D’autres y voient aussi une façon de contrer le braconnage.

Des colliers ont aussi été posés sur des caribous dans la région de Charlevoix pour évaluer leur déplacement et leur reproduction. (voir )

Mais le rapport le plus intéressant est sans contredit celui du gouvernement du Québec sur l’utilisation du radiopistage pour repérer les ours, les loups et les caribous de la province. Le site rempli de photos et de données intéressantes.

On y apprend que « Au printemps 2004, nous avons muni 17 caribous femelles de colliers GPS/Argos (Telonics TGW3680)- voir le site en anglais qui montre des photos de ce collier . Ces caribous s’ajoutent à neuf autres équipés de colliers VHF en 1999 et 2000. Les colliers GPS ont été programmés pour fournir des localisations aux trois heures durant la dispersion et la mise bas (15 avril au 15 juin) et aux sept heures par la suite. Une partie des localisations nous est retransmise par les satellites Argos.

Les femelles ont été repérées aux trois jours entre la mi-mai et la fin de juin, par voie aérienne, afin de déterminer les causes de mortalité. Nous avons profité de ces repérages pour localiser et marquer des faons et identifier les causes de mortalité de ce segment de la population. Les faons ont été marqués avec une étiquette émettrice à l’oreille (Holohil, RI-2B, 15g) ou un collier émetteur (ATS, M2510, 160g avec collier). En dehors de cette période de grande vulnérabilité, les localisations aériennes ont été occasionnelles et ont permis de s’assurer du bon fonctionnement des colliers et de récupérer ceux des animaux morts.

Au début de l’été, nous avons capturé 21 ours noirs, dont 18 adultes (8 femelles et 10 mâles) ont été munis de colliers VHF. (…) Une fois les individus marqués, notre objectif était de les localiser au moins une fois aux trois jours, par triangulation, à l’aide de repérages télémétriques faits en camion ou en VTT.

En août, nous avons muni de colliers VHF neuf loups appartenant à deux meutes différentes. Les efforts de piégeage ont été répartis sur l’ensemble de la partie centrale du territoire, avec une emphase dans le secteur du lac Malbaie, du sud du parc des Grands-Jardins, et du lac Potvin, au nord-ouest du parc. Les pièges ont été visités quotidiennement. »

Mes élèves et moi avons travaillé dans des parcs et des pourvoiries dans les secteurs nommés ci-dessus. Les données qui ont été recueillies sont importantes pour connaître la faune dans son milieu naturel. À partir des observations faites sur les animaux sauvages étiquetés ou suivis par radiopistage, certaines décisions ont été prises quant aux interdictions de chasse ou de pêche dans une zone ou à l’exploitation que l’on peut faire du territoire (construction de quai ou de barrage, coupe d’arbres, etc.). Ce la a donc une incidence sur nos futurs guides forestiers qui doivent apprendre à respecter les lois et règlements en vigueur.

Je crois donc que l’utilisation de colliers de repérage est un bon outil pour mieux connaître les animaux sauvages, de respecter leur habitat et d’assurer leur survie dans un monde où les êtres humains envahissent souvent leur environnement, nuisant ainsi à leur reproduction. Mais personne ne me convaincra de me faire insérer une puce électronique sous la peau pour quelques raisons que ce soit!

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Auteur: dlavoie

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Commentaires (1)

Patrick Giroux Patrick Giroux ·  12 mai 2010, 8:57:50 AM

À la lecture de ton billet, je remarque 2 choses. 1. Les puces électroniques semblent vraiment utiles dans certains domaines. 2. Elles sont une sources de débats et parfois de désinformation. Il suffit de suivre certains de tes hyperliens pour se rendre compte qu'elles suscitent des débats passionnés et que certains ont clairement un agenda caché.

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