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Génération 2.0 par Darth Smog (alias Hugues Boivin)

GÉNÉRATION 2.0

Par Darth Smog (alias Hugues Boivin)

Qui n’a jamais eu cette image : un ado insouciant qui, en toute simplicité sur le coin de la rue, arbore les couleurs des toutes dernières technologies comme s’il s’agissait d’un caprice infantile et superficiel. D’une main, le téléphone cellulaire appareil photo navigateur télévision réveille-matin micro-ondes intégrés, de l’autre, un ordinateur portable miniature « scanner » photocopieur imprimante télé porteur supersonique inclus. Avec un écouteur de « iPod » collecté directement au cerveau, et en permanence, notre spécimen utilise simultanément, et avec une facilité déconcertante, la plupart de ces appareils à forte teneur en nanotechnologie saturée. Malheureusement pour ma petite personne, je fais partie de ceux qui ont vu les courants technologiques envahir lentement, voire sournoisement, nos maisons, nos écoles et nos relations interpersonnelles. À priori, lors de ma jeunesse, on devait se lever pour changer le poste sur la roulette du téléviseur qui arborait fièrement ses « oreilles de lapin » écartelées, rester emprisonné près du téléphone lors d’une conversation (le fil tirebouchon reliant l’acoustique à l’appareil), écouter de la musique sur un disque de vinyle ondulé qui sautait et couinait sur la table tournante, et les ordinateurs, qui remplissaient des pièces entières jusqu’au plafond, ne servaient qu’à faire délirer les savants fous des films de science-fiction de l’époque. Vous comprendrez dès lors que mes premières expériences en matière de technologie se résument avec l’apparition des consoles de jeux vidéo (Atari, Coleco, etc.), les télécommandes à distance, les vidéos (Alpha et Bêta), les cassettes de musique, les premiers ordinateurs (Commodore 64, Adam, 286, etc.) et j’en passe. Malgré toutes ces approches innovatrices, je suis de ceux qui ont traversé les écoles publiques avec des enseignants qui refusaient systématiquement d’intégrer ces outils à leur enseignement. Je ne sais si ce phénomène est dû à la peur de l’inconnu ou par un manque évident d’intérêt de la part des professeurs d’expérience qui ne voulaient pas quitter leur zone de confort acquise au fil des ans. Ce fut donc à l’aide d’un bon vieux crayon de plomb et d’une bonne feuille de papier lignée que j’ai fait la quasi-totalité de mes apprentissages scolaires. À l’ancienne, comme on dit aujourd’hui (sic).

Toutefois, lors de mes temps libres, je me suis adapté dans la limite de mon champ d’intérêt face à ces technologies nouvelles. Non sans difficultés, évidemment, avec la vitesse à laquelle se sont développées lesdites technologies à partir de la fin des années 1980. Le problème que je pose ici n’est plus vraiment contemporain : je préférais jouer dehors avec mes amis et faire du sport plutôt que de rester assis devant un écran. Ce qui m’amène à confronter la réalité d’aujourd’hui avec un certain recul. Voyons maintenant quelles sont mes perspectives, mes attentes et mes limites quant aux techniques modernes d’enseignement, toujours en lien avec les ressources disponibles actuellement avec le Web 2.0.

La première chose que je me dois de mentionner est la vitesse d’adaptation et l’habileté des jeunes face aux nouveaux médias. En effet, la preuve m’a été fournie lors de mon deuxième stage, effectué le printemps dernier, en première année du primaire : les enfants avaient, en classe, des téléphones cellulaires, des appareils photo numériques et même de petits ordinateurs portables. Sans oublier qu’ils « surfaient » aussi bien que n’importe qui sur le Web lors des cours d’informatique ou de périodes libres dans la classe - il y avait un ordinateur toujours en fonction dans la salle de cours. De fait, rares étaient les élèves qui jouaient dehors les soirs ou la fin de semaine (si ma mémoire est bonne, un seul garçon sur huit affirmait jouer dehors régulièrement). Vous comprendrez dès lors qu’à l’instar des générations qui me précèdent ou me suivent, je suis coincé entre l’arbre et l’écorce. D’un côté, je ne rejette pas les technologies : je cherche plutôt à rattraper le temps perdu et à m’adapter pour suivre le courant qui passe et qui ne retournera plus en arrière. De l’autre, je n’ai pas l’aisance et les dispositions « naturelles » possédées par les jeunes d’aujourd’hui pour naviguer sur la toile virtuelle. Toujours est-il que je dois mettre les bouchées doubles pour assimiler ce qu’un enfant comprend et applique en quelques secondes seulement… Heureusement, cet état de fait ne s’applique qu’aux T.I.C. dans mon cas (ouf!).

Cependant, je suis capable de reconnaître l’efficacité incontestable des T.I.C. en milieu scolaire : que ce soit avec un PowerPoint, un visionnement de film, une recherche dans une banque de données sur le Web, une recherche dans une bibliothèque constituée de vrais bouquins, un blogue qui permet de rester en contact avec les parents et/ou les élèves, etc., je ne vois que des aspects positifs à développer. Créativité, possibilités presque infinies, variétés des sources à infirmer ou à confirmer, rapidité d’accès, développe la curiosité, pique l’intérêt, stimule la débrouillardise et l’autonomie, etc. Tout ceci peut même se dérouler sans même avoir à se lever, se déplacer pour aller à la bibliothèque la plus près, faire une recherche et ouvrir un livre de référence. Donc une certaine facilité. Sans oublier qu’avec le Web 2.0, c’est l’information qui vient à l’utilisateur. Ce qui revient à dire que l’époque où il fallait se lever pour changer le canal du poste de télévision est définitivement révolue! Place au changement! Toutefois, j’appose ici un addenda aux dires des mordus de la technologie : je suis pour les usages informatiques dans un environnement scolaire, mais dans une certaine mesure. Je ne crois pas que l’usage exclusif de l’informatique pour les apprentissages scolaires soit de mise. Les élèves doivent comprendre qu’il y a une vie en dehors du « réseau », qu’il ne faut pas oublier qu’il existe un monde réel, là dehors, et que les relations avec les autres sont parfois plus difficiles que sur un écran et un clavier. Aussi impersonnels soient-ils, l’écran et le clavier remplacent ainsi en partie le crayon et le papier à l’école. Encore une fois, vous conviendrez avec moi que le progrès et l’innovation ont changé le cours des choses…

Par exemple, en consultant les liens ci-joints (voir plus bas: connaissance en réseau, comparaison Web 1.0 et Web 2.0, échelle des utilisateurs et graphique sur les apprentissages), on y voit clairement une différence à l’égard de qui transmet le savoir et la connaissance aux élèves. Dans l’ancien temps (il y a quelques années), c’est l’expert (l’enseignant) qui partageait l’information vers les élèves. Ce qui est désormais annoté comme étant la méthode fermée. Aujourd’hui, c’est plutôt la méthode ouverte : partage entre le monde et vous ainsi que la connaissance réciproque. Contrairement aux autres époques où le changement s’est implanté progressivement dans le monde de l’éducation, je pense que force est de constater qu’un chamboulement des ancrages éducatifs s’est effectué au cours des vingt dernières années. Effectivement, en un tournemain, chaque individu s’est vu offrir une vue sur le monde entier en quelques clics de souris : bienvenue dans l’ère Internet. Comme je l’ai déjà mentionné, je suis pour ces changements, mais à condition de bien savoir doser ces éléments à travers le quotidien du monde scolaire. Par exemple, démontrer aux élèves des façons de faire efficaces, rapides et conformes aux exigences demandées par le biais des technologies. Ce qui implique que l’enseignant doit être au courant des dernières innovations en la matière, question de ne pas devenir l’élève dans la classe. Encore une fois, la priorité pour la formation continue. Bien connaître le contenu, explorer, approfondir, bien maîtriser la situation d’apprentissage : voilà ce qu’il faut savoir gérer en tant qu’enseignant qui tend à appliquer les . De plus, avec le Web 2.0, plus de perte de temps : le fil des actualités nous parvient directement, sans une quelconque action de recherche (souvent inutile). Comparativement au Web 1.0, les élèves participent désormais davantage au processus d’apprentissage avec les Wikis, pour ne nommer que ceux-ci.

« L’éditeur Tim O’reilly rappelle certainement le mieux d’où vient la formule : à son origine, le terme “web 2.0″ capturait le sentiment commun selon lequel il se passait quelque chose de qualitativement différent sur le web d’aujourd’hui. Pour lui, comme pour l’ancien rédacteur en chef de Wired, Kevin Kelly, la clef du succès dans cette nouvelle étape de l’évolution du web réside dans l’intelligence collective. “Le web 2.0 repose sur un ensemble de modèles de conception : des systèmes architecturaux plus intelligents qui permettent aux gens de les utiliser, des modèles d’affaires légers qui rendent possible la syndication et la coopération des données et des services… Le web 2.0 c’est le moment où les gens réalisent que ce n’est pas le logiciel qui fait le web, mais les services !” “Le web 2.0 est social, est ouvert (ou il le devrait), il vous laisse le contrôle de vos données, il mélange le global au local. Le web 2.0 correspond à de nouvelles interfaces – de nouvelles manières de rechercher et d’accéder au contenu. Le web 2.0 est une plateforme – et pas seulement pour que les développeurs créent des applications comme Gmail ou Flickr. Le web 2.0 est une plateforme prête à recevoir les éducateurs, les médias, la politique, les communautés, pour pratiquement chacun en fait !

... Le web 2.0 c’est tout cela et ne laissez personne vous dire que c’est l’une ou l’autre de ces définitions. Le web 2.0 parle des personnes, quand le web descend à eux.” Hubert Guillaud http://www.internetactu.net/2005/09/29/quest-ce-que-le-web-20/

« L'utilisation du web participatif (web 2.0) modifie notre rapport à l'apprentissage. Plus besoin de se faire «pousser» de l'information structurée, on peut maintenant la «tirer» quand on veut et la structurer nous-mêmes à l'aide d'outils simples comme les fils RSS, les blogues, les Wikis, etc. Ces actions créent un environnement propre à chaque personne que l'on nomme E.A.P. : Environnement d'Apprentissage Personnel (Personal Learning Environnement).» -Source : http://eap.recit.org/






Voici quelques exemples d’intégration des T.I.C. avec des élèves dans une situation d’enseignement apprentissage trouvé sur le Web 2.0, toujours en respectant le credo du blogueur et les normes sur le plagiat :

« Consommation: visiter des sites, faire imprimer des pages/documents, courriel. Consommateur actif: prise de notes avec bloc-notes, liens avec delicious, agrégateur partagé, Création: blogue, site web, wiki. On prend place sur le web. On se donne les moyens de partager/collaborer, on rejoint un réseau d'apprenants. Évaluation/objectivation: Comment interpréter les traces (liens, notes, billets, photos, vidéos ...) d'un apprenant? Quelles sont les intentions (structurer l'information, éthique de l'utilisation/communication, apports des TIC...) de départ quand on exploite les TIC dans l'apprentissage? »

-Source : http://eap.recit.org/

Une image à reprendre pour expliquer le web 2.0: http://www.semantech-inc.com/pdfs/The%20Me%20Learning%20Manifesto.pdf

Image du changement à exploiter




Image de l'apprentissage en réseau http://www.slideshare.net/jaycross/future-of-education/



Comparaison à reprendre http://www.slideshare.net/epanto/elearning-opportunities-for-lifelong-learning/




En conclusion, j’estime faire partie du 33% de spectateur sur le tableau de « Social technographics » présenté plus haut. Cependant, je m’investis de plus en plus dans mon perfectionnement dans le domaine de T.I.C. Sans l’ombre d’un doute, je peux affirmer que j’aurai recours au Web 2.0 en salle de cours lorsque je serai enseignant. Il y a trop de possibilités pour ne pas en tenir compte. Il s’agit d’une vraie révolution dans le monde de l’enseignement, un outil indispensable, une banque de données inépuisable et les limites sont sans cesse repoussées. Par contre, il faut savoir doser ces applications en classe. Les apprentissages doivent être multiples et établis par le biais de différents médiums, ce qui implique de la créativité et une formation continue. Une chose reste certaine : avec ce genre d’approche, les enfants aimeront l’école, même si elle est en partie virtuelle...

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Auteur: etu3

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Commentaires (2)

etu13 etu13 ·  15 juin 2010, 10:05:33 AM

WOW!!!Quel bon texte! Il m'a captivée de la première à la dernière ligne et je suis tellement d'accord avec toi!! Je considère qu'il y a un équilibre à respecter concernant les TIC. C'est important d'en connaître l'utiliser et de savoir les maîtriser, mais il ne faut pas oublier comme tu dis qu'il y a une vie à l'extérieur, la vraie vie qui est le monde réel. Mon fils de 5 ans ne passe pas une journée sans vouloir jouer au Plastation 3 à son jeu de Légo Batman. Il est capable de sortir du jeu, d'en prendre un autre, de fureter sur le Playstation Store. Les enfants d'aujourd'hui sont beaucoup plus à l'affût que nous l'étions à leur âge concernant les tecnologies et nous n'avons nul autre choix que de les suivre. Je ne dis pas que je suis contre, mais nous sommes loin de temps où aller se louer une «cassette» était un privilège!
Bref, bravo pour ton texte, je l'adore!!!!

Valérie Tremblay Valérie Tremblay ·  18 juin 2010, 10:06:34 AM

Tout comme toi, je crois qu'il faudra doser l'utilisation des TIC dans nos classes afin de montrer aux élèves que la vie ne se manipule pas qu'avec une souris. Je trouve dommage que les jeunes d'aujourd'hui ne se divertissent maintenant exclusivement qu'avec des appareils technologiques. Je n'ai jamais possédé de console de jeux, mes parents n'ont jamais voulu. Et je les en remercie aujourd'hui. Je n'en suis pas morte et je suis certaine d'avoir vécu de bien plus beaux moments à faire de la bicyclette que certains de mes voisins à passer la dernière cassette de Mario Bros. Il faut cependant évoluer et je suis consciente que le quotidien des enfants d'aujourd'hui est bien différent du mien à leur âge, même s'il me semble que ça ne fait pas si longtemps que ça que j'ai été jeune moi aussi... Utilisons les TIC tout en laissant place au divertissement réel!

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